Portugal - L'Île de Madère.
São Vicente.
Rocha do Novio.
Nous nous levons avec la pluie, elle était prévue par la météo, ils ne se sont pas trompés. C'est particulièrement bouché, on ne voit aucun sommet.
Du coup, nous partons explorer la partie Nord-Est. Levada dos Tornos où les pics sont noyés dans les nuages, Faial pour notre déjeuner, le parasol faisant office de parapluie. Porto da Cruz pour un café en bord de mer. Jeux d’ombre et de lumière sur les reliefs et l’océan, les vagues sont énormes.
Puis nous filons voir le téléphérique de Rocha do Novio pour atteindre le hameau de Chão da Rocha. Nous savions qu’il ne fonctionnait pas et du coup nous empruntons les escaliers pour descendre jusqu’au niveau de la mer et ce petit village d’agriculteurs. Essentiellement des vignes dont le raisin est prêt à être vendangé. Ce n’est pas un village de pêcheurs, pas d’embarcadère, la mer n’est pas accueillante ici. Nous aurons descendu, et donc remonté, les 300 m depuis le départ du téléphérique. Encore une belle balade. Nous rentrons à São Vicente pour boire notre bière avant d’aller dîner dans un des resto en façade de mer.
Façade de mer et non pas plage ! Constituée d’énormes galets, elle est battue par des vagues violentes et n’engage vraiment pas à se risquer dans l’eau. On la regarde de loin, à distance de sécurité !
Machico.
À Machico, nous trouvons une jolie location au-dessus d’un garage station-service. Un appartement spacieux et assez design prévu pour 4 personnes. C'est fonctionnel, tout confort et très agréable. Bravo Ludo pour cette trouvaille.
Caldeirão Verde.
Départ matinal pour cette randonnée, d’autant plus que nous quittons notre gîte de São Vicente. Arrivé à la maison forestière de Queimadas, départ du sentier, le parking n’est pas trop plein, nous trouvons une place.
Le sentier suit dès le départ une Levada et donc tout le long nous aurons guère de dénivelé. Cette randonnée est très prisée et nous nous retrouvons nombreux sur ce sentier qui devient assez étroit.
C’est la forêt primaire de lauriers qui est très humide, on patauge dans la boue un peu tout le long. Certains passages étroits obligent à marcher sur la margelle de la levada et quand nous sommes à flanc de falaise, une assurance courre tout le long pour éviter les chutes.
Je retrouve cette sérénité de la marche le long de ces canaux aux eaux limpides où quelques poissons évoluent, luttant pour ne pas être entraînés par le courant. Le sentier est recouvert par une arche de verdure où dominent les bruyères et les lauriers.
Ce sont des lauriers endémiques de Madère et des îles de la Macaronésie. Des lauriers proches de nos lauriers sauce (Laurus nobilis), ici Laurus Novocanariensis mais aussi de nombreuses autres essences, bruyères, myrtilles, qui donnent le caractère unique de cette forêt primaire et qui participe à l’équilibre hydrologique de l’île en captant l’eau des brumes et nuages. Autant dire que la végétation est typiquement des biotopes humides avec de très nombreuses mousses, hépatiques, fougères et lichens. Ces derniers sont un marqueur de la qualité de l’air, signe d’une très faible pollution atmosphérique.
La végétation forme une arche au-dessus du sentier et la levada. Nous passerons quelques tunnels, donc ne pas oublier d’apporter une lampe frontale ou une torche.
Nous passons par une première cascade puis la randonnée se termine au bout de 8 Km par la cascade de la Caldeirão Verde, une chute d’une centaine de mètre aboutissant dans un bassin aux eaux turquoises et fraîches.
Le retour sera un peu plus délicat lors des croisements avec ceux qui vont vers la cascades et ceux qui en reviennent. Mais finalement, des groupes se forment et l’attente est réduite lors des croisements. Beaucoup plus de monde dans l'autre sens, les lève tard ! Nous nous arrêtons à la maison forestière pour un petit en-cas avant de repartir.
Retour au parking, payement à la caisse automatique en espèces (pas de carte bancaire) et nous poursuivons notre exploration de Madère.
J'ai vraiment adoré cette randonnée, elle est emblématique de Madère car on y retrouve la végétation endémique, un sentier cheminant sous une voûte de verdure, l'humidité omniprésente avec les levadas et les cascade.
Le Pico Ruivo.
Cette petite balade n’était pas prévue, lorsque nous empruntons la route qui y mène, nous étions dans le brouillard et le crachin. Mais un coin de ciel bleu nous a fait poursuivre la route en nous disant que le ciel serait dégagé en altitude.
Bien nous a pris, vers 1500 m d’altitude, nous passons au-dessus des nuages. Arrivés au parking du refuge, nous pensions faire juste une petite balade et au final nous sommes montés jusqu’au refuge du Pico Ruivo à 1788 m.
Vue splendide sur cette mer de nuages où les plus hauts pics et sommets les dépassent, illuminés par un soleil radieux. Nous ne monterons pas jusqu’au sommet à 1861 m, point culminant de Madère, car fermé depuis les incendies.
Nous aurons encore marché plus de 5 Km pour cette petite randonnée portant à presque 22 km dans la journée.
Encore une belle journée remplie de superbes paysages, de découvertes.
Le Pico do Arieiro.
Après le Pico Ruivo, il nous fallait aller voir son voisin, le Pico do Arieiro culminant à 1818 m. De très nombreux touristes font l’ascension depuis le parking en contrebas et nous nous joignons au “troupeau”. Premier arrêt pour un café et un en-cas au Pico, puis nous partons pour une petite randonnée et admirer les sommets dépassant de la couche de nuages qui les entourent. De là, on voit les zones qui ont brûlé et le sentier est vite interdit à cause des risques d’éboulement.
Il culmine à 1 818 mètres et forme le troisième sommet de l'île de Madère après le Pico Ruivo et le Pico das Torres. Sa hauteur de culminance permet, par ciel dégagé, une vue panoramique sur la côte nord et la côte sud de l'île. On peut notamment voir la pointe Saint-Laurent.
Le Pico do Arieiro fait partie d'un complexe pyroclastique et de dykes basaltiques inclinés dans différentes direction et résistant à l'érosion. L'ensemble date de 5,3 à 3,6 millions d'années.
Balcoes.
Nous nous arrêtons à Ribiera Frio pour déjeuner puis faire une petite balade jusqu’à Balcoes. Là encore nous suivons un Levada et un chemin assez large qui suit les courbes de niveau à flanc de montagne.
Joli parcours ombragé qui nous conduit jusqu’à un petit promontoire aménagé où nous avons une vue extraordinaire sur les nombreux pitons qui nous entourent.
Le relief est très escarpé et couvert d’une dense et luxuriante végétation. On se croirait sous les tropiques devant une jungle.
Nous avions vue ces pics lors d’une précédente randonnée au mirador de Bica da Cana, sur le versant opposé. Le centre de Madère est encore très sauvage, il semble inextricable et inaccessible tant la végétation est dense.
Vereda da Ponta do São Lourenço.
Ce matin, nous quittons tôt notre appartement pour cette randonnée à l'extrême Est de l’île. Elle est très prisée par les touristes et quand nous arrivons il n’y a plus de place sur le parking, nous en trouverons une assez proche tout de même.
Très belle randonnée qui traverse toute la presqu’île, sauvage et aride, à l'Est.
La roche volcanique est très tourmentée, les couches de cendre multicolores sont traversées de nombreux dykes. Avec la lumière de ce lever de soleil, les couleurs sont somptueuses.
Il y a déjà pas mal de monde sur le sentier, mais nous allons tous dans le même sens. Nous finissons par la Ponta de São Lourenço, il reste deux autres îlots, tout à l'Est, qui ne sont pas accessibles.
Chemin de retour, passage par le bar restaurant de la presqu'île pour un café puis nous retrouvons notre véhicule pour une autre randonnée.
Red Rocks.
Au départ du cimetière de Caniçal, nous longeons la falaises où là encore les roches volcaniques sont très colorées. Passage par Alice Peak puis nous continuons de mirador en mirador jusqu’au Red Rocks.
La falaise atteint des hauteurs impressionnantes, plongeant dans un océan bleu intense, nous sommes vraiment conquis.
Nous retrouvons notre voiture et allons de nouveau vers la presqu’île et descendons à la plage de Prainha pour déjeuner et profiter un peu de la plage et d’un bon bain.
Encore une excellente journée.
Curral das Freiras.
Ce matin nous quittons Machico et en profitons pour explorer une dernière fois le centre de Madère et ses pics. Retour au Pico Arieiro avec les nuages en contre-bas, les falaises et les dykes volcaniques, et une petite excursion sur un point de vue avec un beau neck volcanique.
Puis nous allons à Curral das Freiras, un village éloigné, entouré par de hautes falaises et qui n’est accessible que par un long tunnel qui traverse la montagne. Un premier arrêt pour un café, puis nous explorons un peu les environs avant d’aller déjeuner. Certaines routes n’étant pas accessibles, nos visites seront limitées. Nous ne retrouvons donc pas l’ancienne route d’accès qui devait passer par les sommets et non pas par le bas de la vallée.
Retour à Funchal par les routes plutôt que les tunnels pour profiter encore un peu de ces beaux paysages. Nous grimpons une petite colline (presque 100 m de D+) pour avoir une belle vue sur l’île et la mer de nuages.
Nous retrouvons l’hôtel de notre arrivée et allons nous balader dans la vieille ville retrouver les lieux connus.
Retour à Funchal.
Ce matin, nous montons visiter la forteresse do Pico qui était fermé le samedi de notre arrivée. Puis, nous passons de nouveau au cloître Santa Clara avant de commencer une randonnée jusqu'à Camara par le bord de mer.
La côte ouest de Funchal, au niveau de São Martinho, est le lieu des hôtels de luxe et est très touristiques. Le bord de mer est aménagé de piscines, dont certaines naturelles, et parcs publics.
Nous poursuivons le chemin piétonnier et atteignons la plage Formosa en traversant le tunnel das Porças do Gomes.
La plage est peu fréquentée car là encore de gros galets la composent peu propices pour étendre sa serviette, excepté dans la partie ouest où il y a un peu de sable. Nous y trouvons quelques adpètes de la bronzette.
Nous longeons une zone industrielle à l'ouest de Funchal avant de rentrer dans la petite ville de Camara.
Une bière sur le petit port sous un soleil de plomb, puis nous allons déjeuner dans un des restaurants de la rue principale, au calme.
Retour par le même chemin jusqu'à Funchla. Nous aurons marché quasiment 25 km.
Nous passons par l'hôtel pour un peu de repos avant de repartir se balader dans Funchal une dernière fois.
Nous dînerons dans un bon restaurant pour notre dernier soir.
Le lendemain nous prenons le bus pour rejoindre l'aéroport, le séjour à Madère prend fin.
Nous avons vraiment été emballés par ce séjour à Madère. Le climat est excellent, pas trop chaud ni trop humide et vraiment propice à toutes les randonnées que nous y avons fait. La forêt est un petit bijou de verdure et très agréable à parcourir. Certes, l'île est très escarpée et les randonnées sont souvent très sportives sauf quand elles suivent les Levadas.
Les paysages sont vraiment exceptionnels et nous ont rappelé ceux de la Réunion. L'île étant assez petite et la circulation est assez facile grâce aux très nombreux tunnels et viaducs, on s'y déplace très facilement et rapidement.
Les incendies qui ont eu lieu peu de temps avant notre arrivée ont défiguré le centre de l'île. Mais la nature à Madère est résiliente et en quelques années les versants reverdirons.
Le tourisme est un des moteurs de l'économie locale et les touristes sont donc très nombreux, surtout ceux souhaitant randonner. Il faut donc en tenir compte lors des visites et randonnées car les parkings sont très vite remplis. Cette île, pleine de charme, mérite un séjour prolongé tant il y a à découvrir, à randonner. Mais ne pas y aller pour la mer et les plages !
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