Argentine – Retour dans la Puna

Argentine, retour dans la Puna.

Arrivée en Argentine. Buenos Aires puis Cordoba.

Nous étions venus visiter la région de la Puna en 2019. Ce haut plateau andin est le second plus haut plateau après celui du Tibet. Géologiquement, c'est le résultat de la poussée de la plaque océanique pacifique Nazca contre la plaque sud-américaine qui entraîne la surrection de la chaîne des Andes et l'élévation de l'Altiplano-puna qui s'étend du Pérou au nord à l'Argentine au sud avec une altitude moyenne de 4000 m. Ce plateau est bordé de deux chaines culminant à près de 6500 m. L'arc volcanique chilien à l'Ouest et la Cordillère Orientale à l'Est.

Le haut plateau de la Puna se localise à l’extrême Nord-Ouest de l'Argentine et correspond à la terminaison Sud de l'Altiplano bolivien avec une altitude moyenne supérieure à 4 400 m. Il se caractérise par un drainage interne, c'est à dire que les eaux de pluie ne sont pas évacuées vers les océans mais stagnent en formant des lagunes et salars. Ces bassins, résultant de la compression d'un océan, présentent des couches géologiques ayant été soulevées et inclinées parfois jusqu'à la verticale. (Isabelle COUTAND, mémoire de Géoscience. Tectonique Cénozoïque du Haut Plateau de la Puna Nord Ouest Argentin, Andes Centrales. 1999)

Nous avions visité ce haut plateau et nous étions arrêtés un peu plus loin de Tolar Grande, jusqu'au hameau d'Antofallita. Je me souviens que nous avions fait demi-tour en laissant derrière nous des paysages fantastiques.

Cette fois, nous sommes bien déterminés à poursuivre. Nous avons acheté un bidon de 30 litres et l'avons rempli d'essence pour parer au manque de station le long de notre parcours.

Cordoba, Simoca, Cafayate.

Nous partons de Madrid pour Buenos Aires en Argentine. Le lendemain nous prenons un vol pour Cordoba où nous avons réservé un véhicule.

Ludo a opté  pour un SUV à la garde au sol importante pour nous permettre de traverser des régions aux pistes pas toujours très bonnes. Nous le réservons à Cordoba car à Salta les prix s'envolent et les 4X4 ne sont pas dans notre budget.

Nous aurons donc beaucoup de route pour rejoindre la région de la Puna au départ de Cordoba. Il y a eu de gros orages et Google signale qu'une portion de la RP 307 est coupée. Finalement nous passerons sans difficultés car la route a été dégagée.

Nous retrouvons les jolis paysages comme Los Castillos, Los Ventanas dans la réserve de Quebrada de las Conchas. Le route commence vraiment a être magnifiques avec les couleurs variées des quebradas. Nous sommes déjà à plus de 1 500 m d'altitude.

Une première étape à Simoca puis le lendemain nous poursuivons jusqu'à Cafayate où nous retrouvons l'hôtel Plaza très agréable. (Hotel PLAZA, Belgrano8, Cafayate. (03868) 422 025 hotelplazacafayate@hotmail.com)

Nous recherchons toujours la grande place typique des villes argentines car c'est ici que la vie se passe surtout le soir autour des bars et restaurants mais aussi sur la place elle-même où la fraîcheur s'installe en fin de journée.

Nous sommes en fin d'été et il fait chaud, nous aurons jusqu'à 39°c dans les plaines en dessous de la Puna.

Nous poursuivons notre route en passant par la Quebrada de Cafayate puis Angastaco, Santa Rosa avant d'arriver à Cachi. Nous avons déjà atteint l'altitude de 2700 m !

Cachi, Salta.

Sur la route RP 42 entre Cachi et Salta.

De Cachi à Salta nous passons par un col à 3 478 m avant de redescendre. Nous passons d'un paysage aride à une vallée très verdoyante et humide avant de rejoindre Salta.

C'est une immense zone de vignobles et nous sommes à la fin de l'été, les vendanges sont proches. Les vins se déclinent en fonction des cépages et je découvre le Malbec.

Arrivés à Salta, nous trouvons un hôtel et après notre installation nous partons visiter la ville.

Pas beaucoup de changement si ce n'est des files impressionnantes aux distributeurs. Nous remarquons que le montant ne peut dépasser 10 000 à 15 000 Pésos (ARS) par retrait avec une grosse commission à chaque fois.

Ce sera un problème tout le long de notre voyage. Il n'est parfois pas possible de payer en carte bancaire et les espèces filent vite, les retraits étant limités. Donc prévoir de changer des euros en arrivant (ce que nous n'avons pas fait !).

À Salta nous retrouvons une ville connue que nous parcourons avec plaisir. La Cathédrale, la basilique San Francisco, la Plaza 9 de Julio.

Les rues sont assez animées et nous retrouvons les queues impressionnantes devant les distributeurs. Nous trouvons un restaurant bien sympathique pour dîner.

L'architecture de type colonial espagnol est assez bien conservée et notre hôtel bien situé, pas trop loin de la place du 9 juillet où se concentrent bars et restaurants.

Le lendemain nous reprenons la route pour continuer vers le Nord-Ouest.

San Antonio de los Cobres.

Le viaduc de la Polvorilla, Longueur 224 m, Hauteur 64 m, Altitude 4200 m.

Le viaduc de la Polvorilla.

Le viaduc de la Polvorilla a été construit à partir d'éléments métalliques provenant d'Europe débarqués à Buenos Aires puis acheminés par la voie ferrée en construction.

Jusque dans les années 1960, le train était tracté par une machine à vapeur et s'arrêtait sur ce viaduc en émettant de grosses volutes de vapeur d'où le nom de train des nuages. La construction a commencé en 1929 et le premier train y a circulé en 1932 pour desservir des mines avec notamment la Mine de Soufre Concordia qui a été abandonnée en 1986.

San Antonio de los Cobres.

Nous continuons le lendemain notre route pour San Antonio de los Cobres où nous nous installons dans un hôtel simple.

Nous repartons pour visiter le viaduc de la Polvorilla en commençant par le haut et allons ensuite le voir du bas. Le viaduc est à 4 200 m d'altitude et San Antonio à 3 700 m.

Nous sommes presque à la hauteur du plateau de la Puna. Les paysages, devenus de plus en plus désertiques, présentent néanmoins une faune variée avec lézards, tourterelles, rongeurs. On peut noter l'adaptation au terrain avec des couleurs chaudes rappelant celles des roches. Sur notre parcours, nous avons croisé Lama, Guanaco et quelques vigognes.

Tolar Grande.

Tolar Grande.

Nous avons encore 186 km pour rallier Tolar Grande. Nous passons un col à 4 630 m et redescendons sur le salar Pastos Grandes puis celui de Pocitos.

Nous passerons par le Desierto del Diablo où nous nous arrêterons un grand moment pour prendre des photos.

Nous finissons par arriver à Tolar Grande en fin d'après-midi. Nous trouvons une chambre au nouvel hôtel et chercherons un bon moment un restaurant. Ce ne fût pas vraiment une réussite et le lendemain nous préférons manger un sandwich !

En fin d'après-midi nous montons sur les hauteurs de Tolar Grande pour le coucher de soleil. Il y a un vent très violent et nous nous rabattons sur la gare moins ventée.

Longue route jusqu'à Tolar Grande. Les paysages deviennent fascinants.

Nous rentrons dans le vif du sujet en atteignant le plateau de la Puna. Un petit arrêt à Pocitos pour un café. Le bar est rempli de travailleurs des mines environnantes.

La route elle même est très bonne, bien plus carrossable qu'en 2019. Cela est dû aux nombreuses nouvelles exploitations minières qui arrangent les pistes pour y faire circuler d'énormes camions.

Passage par le Desierto del Diabolo mais les couleurs sont moins prononcées qu'en 2019 car il n'a pas plu. Les paysages sont somptueux, c'est le désert comme nous l'aimons.

Arrivés à Tolar grande, nous remarquons les nombreuses habitations nouvellement construites pour les mineurs.

Nous resterons une journée entière à Tolar Grande.

Le lendemain, nous commençons par acheter 20 litres d'essence à une dame du village. Même si nous payons le litre le double du prix, cela reste moins cher qu'en France et nous sommes rassurés pour la suite du voyage.

Puis nous partons visiter El Arenal, ensemble de collines d'argile rouge où on peut avoir un joli panorama sur l'ensemble de cette région. On peut distinguer le village de Tolar Grande, les sommets enneigés au loin avec la chaîne de volcans délimitant la frontière avec le Chili et toute cette zone désertique qui nous entoure.

Puis nous allons voir la curiosité du coin, Ojos de Mar. Ce sont plusieurs plan d'eau dans le salar où l'eau est très salée et alcaline car contient de la soude. Et dans cette mixture se développent des bactéries dites extrêmophiles (vue les conditions) ainsi que des stromatolites, premiers micro-organismes apparus sur Terre, qui forment des couches laminaires constituées de cyanobactéries et de sable.

Sur les photos ci-contre, on peut voir la chaîne des volcans enneigés séparant Argentine et Chili et le village de Tolar Grande vu du haut des collines d'El Arenal.

Nous grimpons sur la colline pour manger nos sandwichs au pied de la croix surplombant le village.

L'après-midi nous partons à la recherche d'une Laguna que nous ne trouverons jamais mais nous verrons le nord du Salar d'Arizaro.

Le Cône d'Arita.

Le Cône d'Arita, salar d'Arizaro.

Nous voici enfin devant le Cône d'Arita, but de notre premier voyage en 2019. Au départ de Tolar Grande, nous prenons la piste qui traverse le salar d'Arizaro. La piste est toujours aussi bonne, nous remarquons que le salar lui même est beaucoup moins blanc qu'en 2019. Manque de pluie ou pompage de la saumure par l'industrie minière, nous ne le saurons pas.

Un essai pour prendre de la hauteur en allant dans la mine d'or, mais la sécurité nous arrête dès qu'on arrive sur leur parking et nous n'irons pas plus loin.

Nous continuons notre piste en direction d'Antofallita avec un petit arrêt pour déjeuner de quelques sandwich en cours de route.

Le hameau d'Antofallita.

Nous poursuivons et changeons de vallée pour celle du salar d'Antofalla. Nous arrivons à Antofallita, dernier hameau que nous avions vu en 2019. Je suis étonné de voir autant d'eau limpide couler dans le ruisseau qui traverse le hameau. Il permet de faire émerger un petit oasis de verdure entouré par la désert.

À partir de là, nous allons découvrir de nouveaux paysages et nous sommes très excités. Nous prenons la direction d'Antofalla ...