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Argentine – La flore de la région de la Puna. Botanique.

La Puna.

Un peu de botanique, flore de la Puna en Argentine.

La Puna est une région du Nord-Ouest de l'Argentine constitue par un plateau situé entre 3 500 et 4 800 d'altitude. Le climat y est froid, avec des précipitations rares et une température moyenne annuelle de 6°c à −7°c. Les écarts de températures sont très importants entre le jour et la nuit. Son relief est très divers et en général ondulé. On y trouve des plateaux, des volcans, des lacs, des lagunes salées et des salars. Dans les villes et villages, on retrouve des espèces plutôt subtropicales supportant la chaleur et auxquelles on apporte de l'arrosage.

Ce sont essentiellement des espèces vivants en zone aride, sèche que je décrits dans cet article. Seule exception, Ceiba speciosa, l'arbre bouteille, très décoratif et retrouvé dans presque toutes les villes et villages traversés dans le Nord-Ouest.

Cercidium praecox, Bréa.

Cercidium praecox, également connu sous le nom de brea , chañar brea, palo verde, breña ( Parkinsonia praecox ) est un arbre de la famille des fabaceae (légumineuses).

Son tronc est vert car l'écorce est le siège de la photosynthèse comme les feuilles. Ses feuilles tombent pendant la saison sèche. Il est présent dans les zones sèches de l'Argentine , du sud du Paraguay , du sud de la Bolivie , en Colombie , au Venezuela et des zones sèches du sud du Brésil .

Il fleurit au début du printemps et est une source abondante de nectar et de pollen. C'est un arbre qui enrichit les sols pauvres et se développe bien en milieu aride. La sève est sucrée et ressemble à la gomme arabique. Il est utilisé comme bois de chauffage.

Caiophora chuquitensis.

Caiophora chuquitensis, de la famille des Loasacées, est une plante herbacée vivant en altitude, sur les plateaux andins en 3 500 m et 4 400 m d'altitude.

Toutes les parties de la plante sont couvertes de poils très irritants, fin et acérés.

Cette plante vis essentiellement en Amérique du sud sur les hauts plateaux. Belle, de loin, inutile d'essayer de la cueillir !

Trichocereus terscheckii.

Trichocereus terscheckii ou Echinopsis tercheckii est un grand cactus originaire d' Amérique du Sud.

C'est un cactus colonnaire ramifié qui peut atteindre plus de 7,6 mètres de hauteur. Les branches sont cylindriques, charnues, vert clair et mesurent 10 à 20 cm de diamètre, avec 8 à 14 côtes émoussées. Il a de grandes aréoles brunâtres distantes d'environ 2,5 cm avec 8 à 15 épines jaunâtres, de 8,3 à 10 cm de long, une centrale, parfois absente, et 8 à 15 radiales.

Les fleurs blanches nocturnes en forme d'entonnoir peuvent atteindre 15 - 20 cm de long et 13 - 15 cm de large. Péricarpe et tube floral à poils axillaires denses blancs ou bruns. Les fruits bleus ronds ou oblongs mesurent environ 1,3 cm de diamètre et contiennent des graines ovales noires à brunes d'environ 0,76 mm de long.

Il est originaire de plusieurs provinces, dont les provinces de Jujuy, Tucumán, La Rioja, San Juan, Catamarca et Salta dans le nord-ouest de l'Argentine , et est le cactus éponyme du parc national Los Cardones dans la province de Salta.

L'aire de répartition continue jusqu'aux versants occidentaux des Andes au Pérou , en Bolivie , dans le département de Tarija et en Équateur . On le trouve poussant sur les pentes sèches des contreforts andins à des altitudes de 500 à 1500 mètres.

Cuscuta campestris.

Cuscuta campestris, cuscute champêtre, « cheveux du diable » ou « griffes du diable », est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Convolvulaceae.

Elle est originaire d'Amérique du Nord et s'est naturalisée dans de nombreuses régions du monde dont l'Amérique du Sud.

C'est une plante herbacée parasite qui se rencontre notamment dans les cultures de luzerne et d'autres légumineuses (Fabaceae), souvent propagée par des semences contaminées. C'est une plante quasiment sans chlorophylle, parasite, elle colonise un grand nombre de végétaux.

Les feuilles sont pratiquement inexistantes, les fleurs, groupées en glomérules aux nœuds, sont blanches, avec 5 pétales triangulaires, deux styles et des étamines saillantes. La tige, jaune ou orangé clair, s'entortille en se nourrissant de la plante hôte par ses suçoirs.

Aspect étonnant car elle envahie la végétation sur de grandes surfaces, elle parait un peu diabolique, surnaturelle.

Ceiba speciosa.

Ceiba speciosa ou arbre bouteille est un arbres de la famille des Malvaceae, à feuillage caduc, originaire des régions tropicales et subtropicales d’Amérique du Sud, où il est connu sous le nom de palo borracho (bâton ivre) ou árbol botella (arbre bouteille). Ces surnoms font référence à la forme du tronc, contournée dans sa partie supérieure et fortement ventrue dans sa partie inférieure et présentant des piquants pyramidaux à la surface de l'écorce.

Outre la qualité ornementale de ses grandes fleurs roses ou jaunes, cet arbre est cultivé pour son bois, pour la fibre cotonneuse qui entoure les graines et pour l'huile obtenue à partir de ces dernières.

L’aire d’origine de Ceiba speciosa couvre le nord-est de l’Argentine, l'est de la Bolivie, le sud-est du Pérou, le Paraguay, l’Uruguay et le sud du Brésil, zones tropicales et subtropicales . Il résiste bien à la sécheresse et au froid modéré.

On le retrouve sur presque toutes les grandes places et rues du nord-ouest de l'Argentine car très décoratif avec ces grandes fleurs et son ombre importante.

Ligaria cuneifolia.

Ligaria cuneifolia, est populairement connu en Argentine sous le nom de muérdago criollo, liga, liguilla.

C'est une espèce hémiparasite qui se développe sur différents hôtes. Il a une large répartition géographique allant du Pérou au centre de l'Argentine et au sud du Brésil.

Cette espèce est traditionnellement utilisée comme agent hypotenseur. De par sa similitude morphologique, il constitue le substitut naturel du gui européen.

Comme les autres espèces de la famille des Loranthaceae, L. cuneifolia est riche en flavonoïdes, en particulier en flavonols qui peut être utilisé pour son activité pharmacologique hypotensive. Les extraits aqueux se sont révélés être des inhibiteurs de la prolifération de certaines cellules tumorales, les extraits alcooliques ont une activité antioxydante élevée et les infusions ont la propriété d'abaisser le cholestérol plasmatique chez les patients ayant des antécédents d'hypercholestérolémie.

Tillandsia sp.

Tillandsia est un genre de plante de la famille des Bromeliaceae (famille de l'ananas). Ce genre comprend plus de 700 espèces, soit épiphytes (poussent sur un support végétal sans le parasiter) ou lithophytes (poussent sur des roches), soit terrestres, présentes essentiellement sur le continent américain (de la Floride à l'Argentine).

Les tillandsias épiphytes ou lithophytes sont parfois appelés « filles de l'air », du fait de leur propension naturelle à s'accrocher partout où les conditions le leur permettent : fils téléphoniques, électriques, branches d'arbres, écorces, rochers nus, etc. Leurs graines légères et munies d'un parachute soyeux facilitent cette dissémination.

Les feuilles, de couleur plus ou moins argentée, sont recouvertes de cellules spécialisées capables d'absorber rapidement l'humidité ambiante (rosée, eau de ruissellement). Leurs racines, quand elles existent, sont transformées en crampons chez les espèces dites « aériennes » et ne servent plus que d'ancrage sur leur support. On les retrouve essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales.

Zinnia peruviana.

Zinnia peruviana ou Zinnia péruvien, est une plante annuelle atteignant 50 cm de haut (rarement 100 cm de haut).

Les tiges sont vertes, mais deviennent plus tard jaunes ou violettes. Les feuilles sont ovales, elliptiques ou lancéolées, de 2,5 à 7 cm de long et de 8 à 3,5 cm de large pourvues de 3 à 5 nervures.

Les pédoncules mesurent 1 à 7 cm de long. Les capitules avec 6–21 fleurs ligulées rouges, marron ou jaunes (avec chacun un pétale de 0,8–2,5 cm de long ) entourant 12–50 fleurs jaunes (avec des lobes de corolle de 0,1 cm de long ). Les fruits ( cypsèles) oblancéolés à étroitement elliptique, de 0,7–1 cm de long, à 3 angles, striés.

L'aire de répartition naturelle de Zinnia peruviana s'étend du sud-est de l'Arizona aux Grandes Antilles jusqu'en Argentine . Il pousse principalement sur des zones ouvertes ou des pentes rocheuses entre 800 et 3000 m d'altitude.

Prosopis pubescens.

Prosopis pubescens , communément appelé Mesquite à vis, est un arbuste à fleurs de la famille des légumineuses (Fabaceae), originaire du sud-ouest des États-Unis et le nord du Mexique.

Il peut atteindre 7 m de haut. L'écorce est brun clair, les tiges présentent des épines droites de 1 à 3 cm. Les feuilles sont bicomposées, les fleurs sont petites jaunâtres en épis allongés.

Les gousses ( légumineuses ) enroulées mesurent jusqu'à 5 centimètres de long et ressemblent beaucoup à des vis qui tournent dans le sens horaire. Cette morphologie peut être une défense évolutive contre les prédateurs de graines tels que les charançons du haricot. Les graines germent après avoir été digérées par un animal.

On le trouve le long des ruisseaux dans les déserts, en particulier dans les sols humides ou salins. Les gousses sont nutritives et constituent une source de nourriture traditionnelle chez les amérindiens qui en faisait de la farine, des sirops. Riche en protéines (notamment en lysine), calcium, magnésium, fer, potassium, zinc.

La majorité de ces plantes sont originaires des zones arides et semi-arides d'Amérique, d'Australie et d'Afrique du Nord.

C'est l'un des rares végétaux à pouvoir fixer l'azote dans les terrains arides des zones sèches donc enrichir les sols.

Prosopis flexuosa.

Prosopis flexuosa, ou Mesquite tortueux appelé en espagnol algarrobo dulce ou algarrobo negro, est une espèce d'arbre à fleurs du genre Prosopis de la famille des Fabaceae (légumineuses).

On le trouve dans les régions arides et semi-arides de l'Argentine, de la Bolivie et du Chili, où il s'agit d'une plante remarquable et caractéristique de la région. Son bois est utilisé pour la construction, le charbon de bois et le combustible et ses fruits sont consommés par les humains et le bétail.

C'est un arbre à feuilles caduques de taille moyenne atteignant une hauteur pouvant atteindre 10 m. Les fleurs sont en grappes denses de 6 à 14 cm de long contenant chacune environ 200 fleurs individuelles jaunâtres. Elles sont suivies de longues gousses jaunes à taches violacées, aux bords torsadés et contenant un nombre variable de graines. La teneur en sucre des graines varie selon les conditions du sol et la zone dans laquelle l'arbre est cultivé, mais les graines sont généralement sucrées, bien que parfois amères.

Prosopis flexuosa est endémique des régions arides d'Amérique du Sud. Son aire de répartition comprend l'ouest de l'Argentine, le nord du Chili et peut-être la partie sud de la Bolivie. Sa plage altitudinale va du niveau de la mer à environ 2 200 m. L'arbre tolère la sécheresse, le froid, le sel et le sable et est l'espèce la plus résistante de son genre.

Prosopis chilensis.

Prosopis chilensis ou Algorrobo blanco ou Caroubier du Chili, appartient à la famille des Fabaceae (légumineuses).

Il est proche des genres Mimosa et Acacia. Ce sont des arbustes et des arbres. Leurs fruits, très nutritifs pour le bétail, sont sucrés et leur bois est excellent pour produire du charbon. Les fèves sont utilisées de la même manière que les caroubes, pour faire une farine sucrée qui peut être ajoutée aux desserts, pâtisseries, soupes et même glaces. Tout comme pour les caroubes, les gousses séchées peuvent être consommées crues en collation.

On le trouve dans certaines parties du centre du Chili, du sud du Pérou, de la Bolivie et de l'Argentine andine (nord-ouest).

C'est un arbre à feuilles caduques de taille moyenne atteignant une hauteur d'environ 14 m. Les fruits sont des gousses torsadées ou enroulées atteignant 15 cm de long, avec plusieurs graines de couleur café à l'intérieur. Il pousse sur des sols légers des régions arides. Il est très résistant à la sécheresse et il fixe l'azote ce qui enrichit les sols.

C'est une espèce envahissante en Afrique où il a été importé et dont on essaie de se débarrasser.

Phacelia integrifolia.

Phacelia integrifolia ou Phacélie est une plante herbacée annuelle de la famille des Boraginaceae, originaire du sud-ouest américain et du nord du Mexique.

Cette plante de 15 à 75 cm de hauteur présente des tiges feuillées assez fortes, glanduleuses et collantes, dégageant une mauvaise odeur.

Les feuilles, d'environ 7,5 cm de long, sont en forme d'ovale étroit, festonnées ou lobées de façon superficielle.

On la trouve dans les zones rocheuses ou sableuses des déserts, ou dans les plaines arides.

Nicotiana glauca.

Nicotiana glauca ou Tabac glauque ou Tabac arborescent est une plante de la famille des Solanaceae, originaire du Mexique et du sud-ouest des États-Unis.

Cette plante se présente sous la forme d'un buisson peu dense ou d'un arbre peu branchu, et peut atteindre 8 m de hauteur. Les feuilles longues de 5 à 17,5 cm, sont lisses, ovales, de couleur vert-gris.

La fleur est grande (de 3 à 15 cm de longueur) et de couleur jaune. Les pétales sont soudés en un tube s'achevant sur une sorte de collerette à 5 pointes, au centre de laquelle sont visibles 5 étamines et le style. Les sépales, verts, sont eux aussi partiellement soudés en une coupe bordée de 5 pointes.

Comme toutes les plantes du genre Nicotiana, le tabac glauque contient de la nicotine, alcaloïde toxique pouvant être utilisé comme insecticide. Mais il contient de plus de l'anabasine, autre alcaloïde proche de la nicotine (alcaloïde pyridinique), particulièrement efficace contre les pucerons. Pour ce faire, on réalise une décoction de feuilles de tabac glauque, qu'on vaporise sur la plante à traiter.

Mentzelia hispida.

Mentzelia hispida ou Pega ropa (colle aux vètements) est une plante à fleurs de la famille des Loasaceae originaire du Mexique et d'Amérique Centrale.

Il pousse dans les broussailles en terrain aride à sec.

Les feuilles sont couvertes de divers types de poils raides allant de poils lisses et non ramifiés à des poils en forme de crochets piquants.

Utilisée en médecine comme purgatif et vomitif.

Argentine – Retour dans la Puna (suite 2)

La Puna.

Argentine, retour dans la Puna. (suite 2)

Chilecito.

La Dune Magique.

Au départ de Fiambalà, nous passons par la Dune Magique. C'est entre deux collines que s'accumule du sable pour former une grande dune.

Lorsque nous y passons, des enfants font du snowboard. Le paysage environnant est toujours aussi désertique avec du sable qui remonte sur les versants des montagnes.

Aujourd'hui nous n'aurons pas de superbes paysages jusqu'à Chilecito. Arrivés dans cette ville, nous commençons par nous installer dans la location retenue la veille puis nous allons voir le Cable Carril, téléphérique qui servait à transporter le minerai de mines situées beaucoup plus haut dans la montagne. Je vous invite à lire l'article consacré à ce monument national.

Cable Carril de Chilecito.

Villa Union.

Nous quittons Chilecito et partons explorer la station N°2 du Cable Carril, puis la rivière jaune et la station N°3 assez excentrée. Nous reprenons la route en direction de Villa Union.

Aujourd'hui encore la route ne réserve pas vraiment de surprise, un paysage de type méditerranéen aride et montagneux avec des cactus !

Sur la route, nous traversons un cours d'eau en crue à cause des violents orages de la veille avec une eau très boueuse. Arrivés à Villa Union, nous essaierons d'aller voir Banda Florida mais la rivière étant en crue, nous ne pourrons pas traverser le gué et même en faisant le tour par un pont, nous n'arriverons pas à localiser ce site.

On peut voir aussi de la neige fraîche sur les sommets après les orages de la veille.

Nous sommes arrivés dans cette ville pour aller voir la Laguna Brava le lendemain. L'office du tourisme nous conseille de passer par une agence car la route a été coupée par les intempéries, mais nous décidons d'y aller par nos propres moyens comptant sur les pistes aménagées pour les mines. Et pour y parvenir nous empruntons une voie très fréquentée qui doit être ré-ouverte rapidement.

Sur la route entre Chilecito et Villa Union.

Laguna Brava.

La Laguna Brava.

Ce matin nous nous sommes levés tôt pour aller voir la Laguna Brava. Nous traversons la Quebrada Troya et remarquons que la route a été dégagée depuis peu de la boue et des roches déposées par les derniers orages.

Nous continuons, traversons quelques villages et sommes arrêtés par la brigade touristique car nous n'avons pas de guide pour la Laguna Brava.

Ils donnent un petit coup de fil et Juan arrive en mobylette et s'installe à l'arrière pour nous guider jusqu'à la Laguna.

Intarissable sur sa région, il nous indiquera comment faire passer le mal des montagnes en mangeant de l'oignon ou en respirant une herbe aromatique au parfum très fort. Il est patient et même enthousiaste lors de nos arrêts très fréquents pour prendre des photos. La piste grimpe, les paysages sont magnifiques, plein de couleurs.

Nous sommes déjà à plus de 3 000 m.

Nous voici à La Laguna Brava à plus de 4 200 m d'altitude. Superbe paysage, la lagune est bordée de hauts sommets volcaniques.

En 1964, un cargo en provenance du Pérou transportant des juments et volant vers le Chili a eu des problèmes techniques et a dû atterrir en urgence ici sur la Laguna Brava. Ils s'en sont tous bien sortis sauf deux juments mortes. Il reste quelques débris de l'épave qu'on peut voir sur ces photos.

Sur le bord de la lagune on trouve de petits cônes correspondant à des geysers, l'activité volcanique n'est pas loin et on peut sentir l'odeur d’œuf pourri.

Juan nous emmène voir un abri en pierre et sur le côté se trouve une tombe dont la partie supérieure permet de voir un squelette. Cet abris fait parti d'une série construite entre 1864 et 1873 pour abriter les muletiers transportant le bétail vers le Chili. Le squelette serait celui d'un muletier décédé dans les années 1950 qui voulait continuer de voir le soleil et donc le haut de la tombe est ouverte.

Nous continuons en prenant une superbe route goudronnée menant au Chili. On va voir une autre partie de cette immense lagune avec des flamants roses.

Laguna Brava.

La Quebrada Troya.

La Quebrada Troya.

Nous repartons de la Laguna Brava en reprenant la même piste. Avoir un autre point de vue nous permet de voir les paysages différemment et c'est superbe à la lumière de cette fin de journée.

Nous déposons Juan chez lui avant de reprendre la route.

Nous traversons de nouveau la Quebrada Troya aux strates géologiques plissées et redressées. La rivière est toujours aussi boueuse mais son débit à diminuer.

Rentrés à Villa Union, nous irons dans un petit restaurant en plein air. Soirée agréable à la fraîcheur avant de regagner notre hôtel.

Parc National de talampaya.

Pour visiter le parc National de Talampaya, il faut réserver sa place dans le bus qui circule dans le parc. L'entrée du parc plus la visite en bus sont assez chers comparés au niveau de vie en Argentine. Nous déjeunerons d'un sandwich avant notre visite. Ce parc est inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. La visite commence par les pétroglyphes.

Les photos ci-contre montrent des pétroglyphes âgés de quelques milliers d'années gravés par les amérindiens.

J'ai volontairement augmenté le contraste des images  pour mieux les distingués.

On peut reconnaître des animaux (lamas, vigognes, guanacos) des personnages avec des coiffes. D'autres gravures paraissent surnaturelles et peut-être ont elles été gravées sous l'emprise d'hallucinogènes lors de cérémonies rituelles. Difficile de comprendre le but de ces pétroglyphes et en savoir plus sur les croyances de ces Homo sapiens.

Je regretterais les commentaires de notre guide exclusivement en espagnol et l'absence de dépliant en d'autres langues.

Nous remontons dans notre bus pour poursuivre la visite. Nous nous arrêtons au niveau d'immenses falaises appelées "Cathédrale" en plein dans le canyon de Talampaya.

Ces falaises sont constituées d'un grès du Trias inférieur (−251 à −247 Ma) très homogène. Il faut remarquer dans ces falaises ces "gouttières" ou cannelures qui s'étendent sur toute la hauteur (150 m) et sont certainement due à l'érosion éolienne car la région est semi-désertique et les précipitations se font en général lors de pluies diluviennes en été.

Nous aurons droit à une collation avec des produits régionaux avant de poursuivre nos visites. Nous irons voir des formations en colonne où la partie supérieure a protégé la partie sous-jacente de l'érosion. Puis un autre canyon plus étroit et là on nous offrira une verre de mousseux.

Pas vraiment emballé pas ces visites. L'entrée est très chère pour ce pays et un fascicule avec des explications en plusieurs langues pourrait être distribué à l'entrée, les commentaires du guide n'étant qu'en espagnol.

Nous retournons vers le parc d'Ischigualasto où nous avons trouvé un hébergement.

Parc National d'Ischigualasto.

Aujourd'hui nous visitons le Parc national d'Ischigualasto ou vallée de la lune. L'entrée est bien moins onéreuse que le parc de Talampaya et la visite s'effectue avec nos véhicules en formant un convoi qui s'arrête régulièrement sur des points de vu où un guide nous fournit des explications.

Je déplorerais à nouveau l'absence de fascicule en plusieurs langues pour les explications, la visite s'effectuant exclusivement en espagnol. Le site a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

L’intérêt de ce site est que c'est le seul endroit où l'on peut voir totalement et de manière parfaitement différenciée, toute la période triasique, et ce de manière complète et ordonnée.  Le premier arrêt est devant ce panorama qui présente justement toute cette période du triasique.

Parc National d'Ischiguslasto.

Après ce premier arrêt de présentation du parc, nous allons voir des formations géologiques particulières, les Cancha de Bochas (Terrain de pétanque).

Il s'agit de concrétions gréseuses de couleur brune, souvent sphériques, de taille pluri-décimétrique à métrique. Ces boules se rassemblent parfois au pied de certaines pentes après voir été dégagées par l'érosion ou des pluies diluviennes fréquentes dans cette région.

Ici la grésification part d'un « germe de nucléation » et croît de façon centrifuge, ce qui génère des sphères de grès bien consolidé au sein de sable ou de grès peu consolidé. Ces sphères sont parfois “parfaites”.

La couleur rouge à brun foncé provient des oxydes de fer et de manganèse qu'on ne retrouvent pas dans l'encaissant et son certainement impliqués dans la formation de ces boules.

Après cette visite, le convoi repart.

Après les "boules de pétanques" nous irons voir des formations verticales avec "le sous-marin" puis un musée présentant le travail de fouille des archéologues. En effet, plusieurs squelettes de dinosaures ont été découverts dans ce parc.

Retour à l'entrée du site où nous irons visiter le musée qui présente des squelettes de dinosaures, leur histoire dans les temps géologiques mais aussi la faune et la flore de la région. Les expositions sont très bien faites et très éducatives, beau musée.

Ce site est moins cher que le précédent mais je trouve que c'est un peu juste dans les commentaires exclusivement en espagnol.

Nous reprenons la route pour nous rapprocher de Cordoba en faisant étape à Villa de Sotto. Route le lendemain pour rejoindre Cordoba, on roulera 710 km.

Cordoba.

Après une longue route depuis la parc d'Ischigualasto, nous arrivons à Cordoba où nous rendons notre voiture tout près de l'aéroport. Puis nous allons au centre ville et nous installons dans l'hôtel que nous avons retenu.

Nous partons ensuite découvrir cette grande ville. C'est la seconde d'Argentine et capitale de la province éponyme.

Après la place San Martin et la Cathédrale, nous passons par la rue des Archives Provinciale de la Mémoire.

La rue est pleine de banderoles avec les photos des disparus lors de la dictature militaire de Videla entre 1976 et 1983, les desaparecidos.

On estime à 60 000 personnes disparues pendant "la guerre sale" et  le Mouvement des mères de la place de Mai et le Servicio Paz y Justicia continuent les recherches.

Nous continuons à visiter la ville.

Nous continuons par le quartier jésuite et l'Église de la Compagnie de Jésus. Église jamais terminée comme en atteste la façade.

Comme dans tous les pays d'Amérique du Sud, il y a énormément d'église. Celle-ci est très ancienne, construite entre 1645 et 1654, et achevée en 1671, elle fait partie de la Manzana Jesuítica (cité jésuitique), classée au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO.

La voûte de la nef ainsi que la coupole sont construites en bois de cèdre et conçues comme une coque de bateau renversée.

Photo de la statue de Géronimo de Cabrera qui a fondé la ville de Cordoba.

Visite du Collège National de Monserrat, fondé en 1687 par Ignacio Duarte y Quirós, c'est actuellement une école secondaire pré-universitaire appartenant à l' Université nationale de Cordoba. Il fait partie intégrante du quartier jésuite et est inscrit à l'UNESCO. C'est l'école la plus ancienne du pays.

Un enseignant nous accueille et nous guide pour cette visite. Rappel de l'histoire de ce collège, puis le musée où sont présentés des machines ayant permis des découvertes. Une salle de cours ouverte avec professeur et étudiants en uniforme. Puis nous nous promenons dans les couloirs et cours de ce magnifique bâtiment. Après le musée, le tableau périodique des éléments et le pendule de Foucault.

Le Collège National de Monserrat est une institution pré-universitaire, publique, laïque et secondaire. Sont enseignés le latin, le grecque, le français et d'autres langues, la philosophie, psychologie, l'économie politique, l'histoire de l'art pendant sept années de scolarité du secondaire. L'étudiant en sort titulaire d'un baccalauréat en sciences sociales et humaines et il peut alors s'inscrire en fac de droit juste à côté.

Nous poursuivons nos visites par la Crypte des Jésuites située sous l'avenue Colón et qui correspond au Noviciat des Jésuites à Cordoba. Le noviciat jésuite fût fondé en 1608.

Puis nous allons au Musée d'Art Moderne (grand écart !) et continuons par l'église du Sacré-Cœur de Jésus ou église des Capucins.

Sa construction a commencé en 1926 et s'est achevée en 1934. C'était la première église argentine en béton armé construite par l'architecte Augusto Ferrari dans un style néo-gothique. L'entrée est ornée de statues de Moïse et de Jean-Baptiste, la tour droite est tronquée et représente la matière qui meurt, la tour gauche de 70 m représente l’âme qui monte. De nombreux artistes ont collaboré par des peintures et sculptures à l'édifice.

Fin de notre séjour à Cordoba, le lendemain nous prenons l'avion pour Buenos Aires.

Buenos Aires.

La Skyline de Buenos Aires.

Nous arrivons dans l'après-midi à Buenos Aires et après notre installation nous partons visiter la ville.

L'Obélisque de la Place de la République, Avenue du 9 juillet. Quand nous arrivons sur la Plaza de Mayo, devant la Casa Rosada, il y a la cérémonie de descente des couleurs à laquelle nous assistons.

Puis nous continuons vers les docks pour dîner. Sur le chemin de retour, nous passons devant le Centre Culturel Kirchner où une représentation doit avoir lieu.

Sur la Plaza de Mayo, devant la Casa Rosada, une tente avec des banderoles pour signifier que le Peuple Indigène est là et attend d'être reçu par la Présidence pour faire valoir ses droits.

Le lendemain nous continuons nos visites et allons Place Dorrego où des danseurs de Tango font des exhibitions pour gagner quelques pesos. Deux couples dansent sur cette place et nous nous régalons de les voir évoluer sur leur piste de danse improvisée tout en buvant une bière fraîche.

Nous connaissions déjà cette place et avions vu des danseurs, je tenais à y revenir.

Notre trajet en Argentine du Nord-Ouest.

Ainsi se termine notre périple en Argentine, pays que nous avons visité plusieurs fois et qui nous réserve à chaque fois de très belles surprises.

Nous aurons parcouru plus de 5400 Km avec notre SUV de location (Ford Eco Sport) en ayant une réserve de 30 litres d'essence dans un bidon pour parer au manque de station en plein désert.

Nous avons rencontré des gens charmants mais qui ne parlent que l'espagnol ce qui peut poser problème aux offices de tourisme.

Le lendemain nous prenons un vol pour Madrid et rentrons chez nous.

 

Pour les "mordus" de nature, un petit article sur les plantes remarquables rencontrées lors de notre séjour argentin: Flore de la Puna en Argentine. Botanique.

Argentine – Retour dans la Puna (suite 1)

La Puna.

Argentine, retour dans la Puna. (suite 1)

Antofalla.

Une fois passé le hameau d'Antofallita, nous poursuivons en direction d'Antofalla dans le salar éponyme.

Nous découvrons de nouveaux paysages somptueux. Dans la Puna, à chaque col les paysages changent au gré de l'érosion des couches géologiques, de la présence de lagunes ou salars.

Rappelons que le plateau de la Puna c'est formé par compression d'un ancien océan lors du déplacement de la plaque pacifique Nazca sous la plaque continentale sud-américaine formant l'arc volcanique chilien à l'Ouest et la cordillère orientale à l'Est et le plateau de la Puna entre les deux. Les couches sédimentaires de cet ancien océan sont plissées, déformées puis érodées.

Attentionné à la piste, je remarque des objets qui brillent devant nous. Nous nous arrêtons pour voir de plus près et découvrons un gisement de gypse dont les plaques brillent au soleil. Il y en a énormément et c'est très joli.

Sur notre trajet nous verrons la Laguna Verde, très belle lagune avec des évaporites évoquant des roses et des bassins avec des micro-organismes extrêmophiles.

À notre arrivée à Antofalla nous rencontrons l'instituteur du village. Il contacte une habitante qui nous louera deux chambres dans sa maison. Hébergement assez simple mais qui nous conviendra.

L'instituteur nous fera faire une visite du village en commençant par les canaux d'irrigation qui arrivent du fond de la vallée où il y a une source. Peu de cultures car tout le monde travaille à la mine. Là encore je suis assez étonné par cette eau qui coule en abondance malgré l'aridité des paysages qui nous entourent. De même à Antofallita, il y avait beaucoup d'eau dans le ruisseau. Cela constitue de petits oasis de verdures dans ces paysages désertiques.

Le soir nous dînons dans le petit restaurant du village.

Les travailleurs passent deux semaines de 12 heures à la mine puis deux semaines de repos. Homme et femmes sont employés par la mine et ce sont les grands parents qui s'occupent des enfants. Les cultures sont peu entretenues car pas assez de temps pour le faire.

Il y a le WiFi dans tout le village sans mode de passe, on reçoit le signal plus ou moins bien mais c'est un petit "miracle" étant très loin de tout ! C'est la communauté qui met à disposition cette connexion. Lors de la visite, nous verrons une ancienne meule qui servait pour traiter les minéraux, certainement pour l'or. L'église du village décorée pour le mondial de foot, l'école et les bâtiments communs.

L'instituteur nous donnera quelques conseils sur la suite de notre voyage, quelle piste emprunter, les difficultés et surtout les beaux paysages à voir.

Nous partons donc le lendemain en commençant par traverser le salar avant de monter sur le versant face à Antofalla.

Antofagasta de la Sierra.

Nous quittons Antofalla et empruntons la piste qui traverse le salar d'Antofalla puis grimpe en face du village dans la montagne. Nous atteignons rapidement un col à 4 635 m et rencontrons beaucoup d'animaux, vigognes, lamas, guanacos.

La lagune a beaucoup d'eau, de verdure et peu avant le col nous avons un véritable petit oasis de verdure.

Le salar d'Antofalla.

Arrivés à Antofagasta de la Sierra, nous trouvons facilement un hôtel. Mais nos problèmes de retrait d'espèces nous rattrapent car l'hôtel ne prend pas la carte bancaire, le seul distributeur est vide et nous sommes un vendredi soir. Seule la station essence accepte la carte bancaire ce qui nous sauve.

Nous ne resterons qu'une nuit et modifions un peu notre programme pour le lendemain. Pour le moment, nous décidons de poursuivre nos visites en allant voir deux cônes volcaniques et un grand champ de lave à coté du village d'Antofagasta.

Le champ volcanique d'Antofagasta de la Sierra est situé au sud-ouest du volcan Beltran, entre le Salar de Antofalla à l'ouest et la caldeira massive du Cerro Galán à l'est. Le champ contient plusieurs cônes de scories d'andésite basaltique d'apparence jeune et des coulées de lave d'apparence fraîche, qui pourraient n'avoir que quelques milliers d'années. Une concentration de cônes de scories et de coulées de lave à l'est du Salar de Antofalla orienté NE-SW, connu sous le nom de champ volcanique Salar de Antofalla, a également une apparence jeune, bien que les âges précis ne soient pas connus. (Smithsonian Institution, Global Volcanis Program).

Nous envisageons de grimper sur le seul cône accessible mais l'altitude élevée (3 400 m) et surtout la chaleur ferons que nous nous arrêterons à mi-hauteur essoufflés et en sueur.

Nous continuerons sur la route pour avoir quelques jolis point de vu sur ces cônes volcaniques.

Belèn.

Nous quittons donc Antofagasta de la Sierra un peu plus tôt que prévu. Nous allons voir le Campo Piedra Pomez sachant que nous ne nous aventurerons pas dans les zones sableuses n'ayant pas de 4X4, les risques de s'ensabler étant trop grand.

Visite de la Laguna Carachi Pampa au pied du volcan Carachi. Les paysages sont superbes avec un temps au beau fixe, pas un nuage à l'horizon.

Nous continuons en direction de la Laguna Blanca qui se trouve quelques kilomètres plus loin, nous en profitons pour un déjeuner sur l'herbe au bord d'une source avec des vigognes autour de nous, "so romantic !"

Nous sommes en bordure de la Laguna Blanca et déjeunons juste à coté de cette source mais d'énormes nuages apparaissent derrière la montagne et on distingue bien les rideaux de pluie qui finiront par nous rattraper.

Toute cette eau limpide qui sort en abondance m'a enchanté. Voir de l'eau potable (non salée) dans ce paysage désertique est un petit miracle car elle irrigue cette grande lagune où broutent des vigognes et nourrit des flamands roses un peu plus loin.

Finalement nous partons car d'énormes nuages d'orage approchent et nous ne souhaitons pas nous retrouver sous une pluie diluvienne.

Nous finissons par arriver à Belèn en ayant eu un peu de pluie sur notre route mais pas le déluge qui s'annonçait. A Belèn nous trouvons un hôtel bien sympathique et nous irons sur la place principale pour l'apéro puis le dîner. La place s’anime, c'est la fête des femmes avec quelques stands et affiches. L'ambiance est bonne-enfant.

Le lendemain nous faisons une grande boucle à partir de Belèn.

Boucle à partir de Belèn.

Aujourd'hui nous faisons une boucle au départ de Belèn. De la plaine, nous montons dans les montagnes. Les paysages sont verdoyants de type méditerranéen assez sec. Nous montons jusqu'à un col à plus de 3 000 m d'altitude.

Sur la route, la mine de Capillitas où était extrait des minerais métalliques dont de l'or mais aussi cuivre, argent, plomb, zinc.

Aujourd'hui les nuages sont bien plus menaçants que la veille et petit à petit l'orage fini par nous rattrapé. Nous rentrons à Belèn sous un véritable déluge qui ne durera pas bien longtemps. Mais nous aurons un orage lors de notre dîner.

Beaucoup d'animation à Belèn ce soir. Une exhibition de danse sur la grande place avec un couple dansant un tango et des jeunes filles du jazz.

Boucle à partir de Belèn.

Fiambalà.

La porte de Fiambalà.

Au départ de Belèn nous passons par Londres pour visiter le site archéologique de Shincal.

Les ruines du Shincal de Quimivil sont un des gisements archéologiques les plus importants d'Argentine, situé dans la province de Catamarca, dans le nord-ouest argentin. Il a été prouvé que le site fut un centre administratif important de l'Empire Inca ou Tahuantinsuyu entre 1471 et 1536.

Le lieu où la ville était située consiste en un plateau entouré de montagnes et avait une superficie de près de 40 hectares. Pendant plus de 60 ans, le site fut la capitale régionale de l'Empire Inca. Puis occupé par les troupes espagnoles, ses édifices servirent de logements et de base d'approvisionnement pour l'armée espagnole en 1536.

Au cours de la visite, un Carancho (sorte de rapace) nous accompagne.

Nous arrivons à Fiambalà et cherchons un hôtel pour au moins deux nuits. La ville est déserte, pratiquement personne sur la place principale et nous nous installons sur un banc pour une petite bière bien méritée (surtout pour Ludo qui conduit).

Nous étudions le programme pour le lendemain lorsque je remarque que nous sommes en train de bouger sur place. Au départ je pense que c'est Ludo qui s'agite sur le banc avant que je me rende compte que c'est la terre qui bouge. Un séisme se produit pendant quelques secondes nous balançant sur notre banc. Je consulte le site de l'USGS, le séisme c'est produit à quelques kilomètres de Fiambalà, il est très profond ce qui fait que nous ne ressentons que quelques balancements.

Nous trouvons un hôtel bien sympathique tenu par une Mamie.

A l'office du tourisme, nous nous renseignons sur les visites possibles à partir de Fiambalà. On nous indique la Quebrada de l'autre coté de la rivière, mais celle-ci est en crue et le passage est impossible. Nous rentrerons à Fiambalà pour dîner et préparer le trajet du lendemain.

Balcon de Pissis.

Le Balcon de Pissis.

Au programme aujourd'hui, le Balcon de Pissis. Au départ de Fiambalà nous partons de 1500 m d'altitude pour atteindre les 4 700 m, la température passe de 39°c la veille à 5°c tout en haut, le choc !

Que ce soit à l'office du tourisme ou notre logeuse, on nous dira qu'il faut un 4X4 pour cette destination. En fait il n'en est rien car il y a des mines exploitées dans cette région et les pistes sont excellentes, bien carrossables, nous n'aurons aucune difficulté à parvenir au Balcon de Pissis.

Nous n'aurons donc pas besoin d'un tour opérator local pour nos destinations depuis Fiambalà.

Nous continuons la piste pour le balcon de Pissis. Nous passons par la Laguna de los Aparejos où nous verrons de beaux flamants roses.

Lorsque nous arrivons au niveau du point de vue, c'est l'effet Wouah ! Le Balcon del Pissis offre une vision extraordinaire sur les lagunas Verde et Negra.

Malgré un vent violent et une température bien basse, nous restons un bon moment à admirer ce paysage. Juste en face, le temps se dégrade rapidement et des rideaux de pluie s'abattent sur la laguna Negra.

Nous déjeunerons dans la voiture à l'abri du vent avant de tenter de descendre vers la laguna Negra. Mais la piste devient mauvaise et nous abandonnons. Nous essayons l'autre côté, vers la laguna Verde mais un panneau disant que c'est le terrain privé de la mine nous en dissuadera.

Après en avoir pris plein la vue, nous redescendons et décidons de poursuivre notre route en direction de la frontière chilienne.

Las Grutas.

Sur la route pour Las Grutas.

Très longue route pour la frontière chilienne, las Grutas. Mais une route magnifique où nous ne croiserons pratiquement aucun autre véhicule.

Nous roulerons plus de 500 km ce jour là. Nous nous arrêterons au poste frontière devant les deux volcans Incohuasi et San Francisco qui culmine à plus de 6 000 m d'altitude. Nous rentrerons à la nuit tombée à Fiambalà où un orage ce prépare. Pendant notre repas, une panne électrique privera la ville d'électricité pendant une demi-heure.

Argentine – Retour dans la Puna

La Puna

Argentine, retour dans la Puna.

Arrivée en Argentine. Buenos Aires puis Cordoba.

Nous étions venus visiter la région de la Puna en 2019. Ce haut plateau andin est le second plus haut plateau après celui du Tibet. Géologiquement, c'est le résultat de la poussée de la plaque océanique pacifique Nazca contre la plaque sud-américaine qui entraîne la surrection de la chaîne des Andes et l'élévation de l'Altiplano-puna qui s'étend du Pérou au nord à l'Argentine au sud avec une altitude moyenne de 4000 m. Ce plateau est bordé de deux chaines culminant à près de 6500 m. L'arc volcanique chilien à l'Ouest et la Cordillère Orientale à l'Est.

Le haut plateau de la Puna se localise à l’extrême Nord-Ouest de l'Argentine et correspond à la terminaison Sud de l'Altiplano bolivien avec une altitude moyenne supérieure à 4 400 m. Il se caractérise par un drainage interne, c'est à dire que les eaux de pluie ne sont pas évacuées vers les océans mais stagnent en formant des lagunes et salars. Ces bassins, résultant de la compression d'un océan, présentent des couches géologiques ayant été soulevées et inclinées parfois jusqu'à la verticale. (Isabelle COUTAND, mémoire de Géoscience. Tectonique Cénozoïque du Haut Plateau de la Puna Nord Ouest Argentin, Andes Centrales. 1999)

Nous avions visité ce haut plateau et nous étions arrêtés un peu plus loin de Tolar Grande, jusqu'au hameau d'Antofallita. Je me souviens que nous avions fait demi-tour en laissant derrière nous des paysages fantastiques.

Cette fois, nous sommes bien déterminés à poursuivre. Nous avons acheté un bidon de 30 litres et l'avons rempli d'essence pour parer au manque de station le long de notre parcours.

Cordoba, Simoca, Cafayate.

Nous partons de Madrid pour Buenos Aires en Argentine. Le lendemain nous prenons un vol pour Cordoba où nous avons réservé un véhicule.

Ludo a opté  pour un SUV à la garde au sol importante pour nous permettre de traverser des régions aux pistes pas toujours très bonnes. Nous le réservons à Cordoba car à Salta les prix s'envolent et les 4X4 ne sont pas dans notre budget.

Nous aurons donc beaucoup de route pour rejoindre la région de la Puna au départ de Cordoba. Il y a eu de gros orages et Google signale qu'une portion de la RP 307 est coupée. Finalement nous passerons sans difficultés car la route a été dégagée.

Nous retrouvons les jolis paysages comme Los Castillos, Los Ventanas dans la réserve de Quebrada de las Conchas. Le route commence vraiment a être magnifiques avec les couleurs variées des quebradas. Nous sommes déjà à plus de 1 500 m d'altitude.

Une première étape à Simoca puis le lendemain nous poursuivons jusqu'à Cafayate où nous retrouvons l'hôtel Plaza très agréable. (Hotel PLAZA, Belgrano8, Cafayate. (03868) 422 025 hotelplazacafayate@hotmail.com)

Nous recherchons toujours la grande place typique des villes argentines car c'est ici que la vie se passe surtout le soir autour des bars et restaurants mais aussi sur la place elle-même où la fraîcheur s'installe en fin de journée.

Nous sommes en fin d'été et il fait chaud, nous aurons jusqu'à 39°c dans les plaines en dessous de la Puna.

Nous poursuivons notre route en passant par la Quebrada de Cafayate puis Angastaco, Santa Rosa avant d'arriver à Cachi. Nous avons déjà atteint l'altitude de 2700 m !

Cachi, Salta.

Sur la route RP 42 entre Cachi et Salta.

De Cachi à Salta nous passons par un col à 3 478 m avant de redescendre. Nous passons d'un paysage aride à une vallée très verdoyante et humide avant de rejoindre Salta.

C'est une immense zone de vignobles et nous sommes à la fin de l'été, les vendanges sont proches. Les vins se déclinent en fonction des cépages et je découvre le Malbec.

Arrivés à Salta, nous trouvons un hôtel et après notre installation nous partons visiter la ville.

Pas beaucoup de changement si ce n'est des files impressionnantes aux distributeurs. Nous remarquons que le montant ne peut dépasser 10 000 à 15 000 Pésos (ARS) par retrait avec une grosse commission à chaque fois.

Ce sera un problème tout le long de notre voyage. Il n'est parfois pas possible de payer en carte bancaire et les espèces filent vite, les retraits étant limités. Donc prévoir de changer des euros en arrivant (ce que nous n'avons pas fait !).

À Salta nous retrouvons une ville connue que nous parcourons avec plaisir. La Cathédrale, la basilique San Francisco, la Plaza 9 de Julio.

Les rues sont assez animées et nous retrouvons les queues impressionnantes devant les distributeurs. Nous trouvons un restaurant bien sympathique pour dîner.

L'architecture de type colonial espagnol est assez bien conservée et notre hôtel bien situé, pas trop loin de la place du 9 juillet où se concentrent bars et restaurants.

Le lendemain nous reprenons la route pour continuer vers le Nord-Ouest.

San Antonio de los Cobres.

Le viaduc de la Polvorilla, Longueur 224 m, Hauteur 64 m, Altitude 4200 m.

Le viaduc de la Polvorilla.

Le viaduc de la Polvorilla a été construit à partir d'éléments métalliques provenant d'Europe débarqués à Buenos Aires puis acheminés par la voie ferrée en construction.

Jusque dans les années 1960, le train était tracté par une machine à vapeur et s'arrêtait sur ce viaduc en émettant de grosses volutes de vapeur d'où le nom de train des nuages. La construction a commencé en 1929 et le premier train y a circulé en 1932 pour desservir des mines avec notamment la Mine de Soufre Concordia qui a été abandonnée en 1986.

San Antonio de los Cobres.

Nous continuons le lendemain notre route pour San Antonio de los Cobres où nous nous installons dans un hôtel simple.

Nous repartons pour visiter le viaduc de la Polvorilla en commençant par le haut et allons ensuite le voir du bas. Le viaduc est à 4 200 m d'altitude et San Antonio à 3 700 m.

Nous sommes presque à la hauteur du plateau de la Puna. Les paysages, devenus de plus en plus désertiques, présentent néanmoins une faune variée avec lézards, tourterelles, rongeurs. On peut noter l'adaptation au terrain avec des couleurs chaudes rappelant celles des roches. Sur notre parcours, nous avons croisé Lama, Guanaco et quelques vigognes.

Tolar Grande.

Tolar Grande.

Nous avons encore 186 km pour rallier Tolar Grande. Nous passons un col à 4 630 m et redescendons sur le salar Pastos Grandes puis celui de Pocitos.

Nous passerons par le Desierto del Diablo où nous nous arrêterons un grand moment pour prendre des photos.

Nous finissons par arriver à Tolar Grande en fin d'après-midi. Nous trouvons une chambre au nouvel hôtel et chercherons un bon moment un restaurant. Ce ne fût pas vraiment une réussite et le lendemain nous préférons manger un sandwich !

En fin d'après-midi nous montons sur les hauteurs de Tolar Grande pour le coucher de soleil. Il y a un vent très violent et nous nous rabattons sur la gare moins ventée.

Longue route jusqu'à Tolar Grande. Les paysages deviennent fascinants.

Nous rentrons dans le vif du sujet en atteignant le plateau de la Puna. Un petit arrêt à Pocitos pour un café. Le bar est rempli de travailleurs des mines environnantes.

La route elle même est très bonne, bien plus carrossable qu'en 2019. Cela est dû aux nombreuses nouvelles exploitations minières qui arrangent les pistes pour y faire circuler d'énormes camions.

Passage par le Desierto del Diabolo mais les couleurs sont moins prononcées qu'en 2019 car il n'a pas plu. Les paysages sont somptueux, c'est le désert comme nous l'aimons.

Arrivés à Tolar grande, nous remarquons les nombreuses habitations nouvellement construites pour les mineurs.

Nous resterons une journée entière à Tolar Grande.

Le lendemain, nous commençons par acheter 20 litres d'essence à une dame du village. Même si nous payons le litre le double du prix, cela reste moins cher qu'en France et nous sommes rassurés pour la suite du voyage.

Puis nous partons visiter El Arenal, ensemble de collines d'argile rouge où on peut avoir un joli panorama sur l'ensemble de cette région. On peut distinguer le village de Tolar Grande, les sommets enneigés au loin avec la chaîne de volcans délimitant la frontière avec le Chili et toute cette zone désertique qui nous entoure.

Puis nous allons voir la curiosité du coin, Ojos de Mar. Ce sont plusieurs plan d'eau dans le salar où l'eau est très salée et alcaline car contient de la soude. Et dans cette mixture se développent des bactéries dites extrêmophiles (vue les conditions) ainsi que des stromatolites, premiers micro-organismes apparus sur Terre, qui forment des couches laminaires constituées de cyanobactéries et de sable.

Sur les photos ci-contre, on peut voir la chaîne des volcans enneigés séparant Argentine et Chili et le village de Tolar Grande vu du haut des collines d'El Arenal.

Nous grimpons sur la colline pour manger nos sandwichs au pied de la croix surplombant le village.

L'après-midi nous partons à la recherche d'une Laguna que nous ne trouverons jamais mais nous verrons le nord du Salar d'Arizaro.

Le Cône d'Arita.

Le Cône d'Arita, salar d'Arizaro.

Nous voici enfin devant le Cône d'Arita, but de notre premier voyage en 2019. Au départ de Tolar Grande, nous prenons la piste qui traverse le salar d'Arizaro. La piste est toujours aussi bonne, nous remarquons que le salar lui même est beaucoup moins blanc qu'en 2019. Manque de pluie ou pompage de la saumure par l'industrie minière, nous ne le saurons pas.

Un essai pour prendre de la hauteur en allant dans la mine d'or, mais la sécurité nous arrête dès qu'on arrive sur leur parking et nous n'irons pas plus loin.

Nous continuons notre piste en direction d'Antofallita avec un petit arrêt pour déjeuner de quelques sandwich en cours de route.

Le hameau d'Antofallita.

Nous poursuivons et changeons de vallée pour celle du salar d'Antofalla. Nous arrivons à Antofallita, dernier hameau que nous avions vu en 2019. Je suis étonné de voir autant d'eau limpide couler dans le ruisseau qui traverse le hameau. Il permet de faire émerger un petit oasis de verdure entouré par la désert.

À partir de là, nous allons découvrir de nouveaux paysages et nous sommes très excités. Nous prenons la direction d'Antofalla ...

Argentine – Le Cable Carril La Mejicana

Chilecito.

... Cable Carril ...

Le téléphérique de la Mine La Mejicana à Chilecito.

Les sites miniers de la Mejicana (la Mexicaine) sont situés dans le massif de Famatina, à 4 600 m d’altitude et à plus de 50 km de la ville la plus proche. Ces sites produisent des minerais de cuivre, d'argent et d'or sur plusieurs gisements souterrains.

L’arrivée du chemin de fer en 1899 à Chilecito est l’occasion de construire un système permettant l’acheminement de ces minerais jusqu'à une gare ferroviaire, la gare de Chilecito .

L'idée du Cable Carril est lancée ...

Le câble aérien (Cable Carril) qui relie la ville de Chilecito (1 075 m d'altitude) à la mine La Mejicana (4 603 m d'altitude), dans la province de La Rioja, en Argentine, a été construit entre 1902 et 1904 pour amener les minerais jusqu'à la fonderie de Santa Florentina et la gare ferroviaire de Chilecito. Soit 34 328 m en ligne droite, 3 528 m de dénivelé et une pente moyenne de 10%.

L'ouvrage est composé de 8 tronçons reliés entre eux par 9 stations utilisant 260 pylônes, 1 pylône double, 11 tendeurs, 2 «  fers à cheval » et 1 tunnel. Il est complété par la déviation vers la fonderie de Santa Florentina et 110 km de routes de montagne ouvertes pour sa construction. Toutes les stations étaient reliées par téléphone et certaines avaient des machines à vapeur pour mouvoir le câble. Le câble mesure 34 328 m de long et suit un dénivelé de 3 528 m sur un terrain accidenté.

C'est un ouvrage remarquable, unique au monde en raison de la simplicité et de l'opérabilité de sa conception, des difficultés surmontées pour pouvoir le construire et de la polyvalence de ses installations qui lui ont permis de transporter du minerai, des marchandises, du matériel et des personnes. Il a été actif entre 1905 et 1927.

Les stations 1 et 2 sont situées à proximité de Chilecito, c’est la partie initiale du complexe. Le reste des installations est situé dans des lieux isolés en altitude et difficile d'accès.

Ce patrimoine minier exceptionnel a été déclaré monument historique national en 1982.

La Station N°1, Chilecito.

La station N° 1, nommée Chilecito en raison de sa proximité avec la ville éponyme, est située à proximité de la gare et est équipée de trémies pour décharger le minerai directement dans les wagons de chemin de fer.

Les stations 2, 3, 4, 6, 7 et 8 étaient équipées de machines à vapeur nécessaires pour la traction du câble et le transfert des wagons.

On estime que quelque 1 600 ouvriers ont travaillé à la construction du câble aérien. Logés dans des conditions précaires et exposés à toute sorte de risques professionnels. Une ligne téléphonique parallèle au câble permettait de communiquer entre les stations et un point tout les 900 m permettait de brancher un téléphone portatif.

100 ânes et jusqu'à 800 mules ont été utilisés comme moyens de transport des éléments des pylônes, des gares mais aussi ciment, chaux, outillage, vivres, eau, bois de chauffage, et bien d'autres fournitures.

La Station N°2, El Durazno.

La station N° 2 s'appelait El Durazno en raison de sa proximité avec certaines  collines  boisées de pêchers et de figuiers.

Équipée d’une machine à vapeur qui assurait la traction du câble entre les stations 1 et 3. Mais aussi de chambres pour le personnel, d’ateliers et d’une dérivation pour le stockage des wagons.

La ligne traverse le Fleuve Jaune et gravit la montagne avec une inclinaison moyenne de 5% sur un total de 8 550 m jusqu'à la station 3.

Après l’inauguration, on a construit la dérivation vers la fonderie de Santa Florentina sur 800 m en contre-bas.

La Station N°3, El Parrón.

Avant d'aller à la station N°3, nous allons voir la Rivière Jaune, El Rio Amarillo. Sa couleur jaune vient de son écoulement dans un canyon très riche en ocre. Un peu plus bas, elle rejoint la rivière du vallon adjacent et les eaux ne se mélangent pas durant plusieurs mètres.

Puis nous montons à la station N°3, El Parrón.

La station 3 appelée El P