Argentine – Retour dans la Puna (suite 1)

Argentine, retour dans la Puna. (suite 1)

Antofalla.

Une fois passé le hameau d'Antofallita, nous poursuivons en direction d'Antofalla dans le salar éponyme.

Nous découvrons de nouveaux paysages somptueux. Dans la Puna, à chaque col les paysages changent au gré de l'érosion des couches géologiques, de la présence de lagunes ou salars.

Rappelons que le plateau de la Puna c'est formé par compression d'un ancien océan lors du déplacement de la plaque pacifique Nazca sous la plaque continentale sud-américaine formant l'arc volcanique chilien à l'Ouest et la cordillère orientale à l'Est et le plateau de la Puna entre les deux. Les couches sédimentaires de cet ancien océan sont plissées, déformées puis érodées.

Attentionné à la piste, je remarque des objets qui brillent devant nous. Nous nous arrêtons pour voir de plus près et découvrons un gisement de gypse dont les plaques brillent au soleil. Il y en a énormément et c'est très joli.

Sur notre trajet nous verrons la Laguna Verde, très belle lagune avec des évaporites évoquant des roses et des bassins avec des micro-organismes extrêmophiles.

À notre arrivée à Antofalla nous rencontrons l'instituteur du village. Il contacte une habitante qui nous louera deux chambres dans sa maison. Hébergement assez simple mais qui nous conviendra.

L'instituteur nous fera faire une visite du village en commençant par les canaux d'irrigation qui arrivent du fond de la vallée où il y a une source. Peu de cultures car tout le monde travaille à la mine. Là encore je suis assez étonné par cette eau qui coule en abondance malgré l'aridité des paysages qui nous entourent. De même à Antofallita, il y avait beaucoup d'eau dans le ruisseau. Cela constitue de petits oasis de verdures dans ces paysages désertiques.

Le soir nous dînons dans le petit restaurant du village.

Les travailleurs passent deux semaines de 12 heures à la mine puis deux semaines de repos. Homme et femmes sont employés par la mine et ce sont les grands parents qui s'occupent des enfants. Les cultures sont peu entretenues car pas assez de temps pour le faire.

Il y a le WiFi dans tout le village sans mode de passe, on reçoit le signal plus ou moins bien mais c'est un petit "miracle" étant très loin de tout ! C'est la communauté qui met à disposition cette connexion. Lors de la visite, nous verrons une ancienne meule qui servait pour traiter les minéraux, certainement pour l'or. L'église du village décorée pour le mondial de foot, l'école et les bâtiments communs.

L'instituteur nous donnera quelques conseils sur la suite de notre voyage, quelle piste emprunter, les difficultés et surtout les beaux paysages à voir.

Nous partons donc le lendemain en commençant par traverser le salar avant de monter sur le versant face à Antofalla.

Antofagasta de la Sierra.

Nous quittons Antofalla et empruntons la piste qui traverse le salar d'Antofalla puis grimpe en face du village dans la montagne. Nous atteignons rapidement un col à 4 635 m et rencontrons beaucoup d'animaux, vigognes, lamas, guanacos.

La lagune a beaucoup d'eau, de verdure et peu avant le col nous avons un véritable petit oasis de verdure.

Le salar d'Antofalla.

Arrivés à Antofagasta de la Sierra, nous trouvons facilement un hôtel. Mais nos problèmes de retrait d'espèces nous rattrapent car l'hôtel ne prend pas la carte bancaire, le seul distributeur est vide et nous sommes un vendredi soir. Seule la station essence accepte la carte bancaire ce qui nous sauve.

Nous ne resterons qu'une nuit et modifions un peu notre programme pour le lendemain. Pour le moment, nous décidons de poursuivre nos visites en allant voir deux cônes volcaniques et un grand champ de lave à coté du village d'Antofagasta.

Le champ volcanique d'Antofagasta de la Sierra est situé au sud-ouest du volcan Beltran, entre le Salar de Antofalla à l'ouest et la caldeira massive du Cerro Galán à l'est. Le champ contient plusieurs cônes de scories d'andésite basaltique d'apparence jeune et des coulées de lave d'apparence fraîche, qui pourraient n'avoir que quelques milliers d'années. Une concentration de cônes de scories et de coulées de lave à l'est du Salar de Antofalla orienté NE-SW, connu sous le nom de champ volcanique Salar de Antofalla, a également une apparence jeune, bien que les âges précis ne soient pas connus. (Smithsonian Institution, Global Volcanis Program).

Nous envisageons de grimper sur le seul cône accessible mais l'altitude élevée (3 400 m) et surtout la chaleur ferons que nous nous arrêterons à mi-hauteur essoufflés et en sueur.

Nous continuerons sur la route pour avoir quelques jolis point de vu sur ces cônes volcaniques.

Belèn.

Nous quittons donc Antofagasta de la Sierra un peu plus tôt que prévu. Nous allons voir le Campo Piedra Pomez sachant que nous ne nous aventurerons pas dans les zones sableuses n'ayant pas de 4X4, les risques de s'ensabler étant trop grand.

Visite de la Laguna Carachi Pampa au pied du volcan Carachi. Les paysages sont superbes avec un temps au beau fixe, pas un nuage à l'horizon.

Nous continuons en direction de la Laguna Blanca qui se trouve quelques kilomètres plus loin, nous en profitons pour un déjeuner sur l'herbe au bord d'une source avec des vigognes autour de nous, "so romantic !"

Nous sommes en bordure de la Laguna Blanca et déjeunons juste à coté de cette source mais d'énormes nuages apparaissent derrière la montagne et on distingue bien les rideaux de pluie qui finiront par nous rattraper.

Toute cette eau limpide qui sort en abondance m'a enchanté. Voir de l'eau potable (non salée) dans ce paysage désertique est un petit miracle car elle irrigue cette grande lagune où broutent des vigognes et nourrit des flamands roses un peu plus loin.

Finalement nous partons car d'énormes nuages d'orage approchent et nous ne souhaitons pas nous retrouver sous une pluie diluvienne.

Nous finissons par arriver à Belèn en ayant eu un peu de pluie sur notre route mais pas le déluge qui s'annonçait. A Belèn nous trouvons un hôtel bien sympathique et nous irons sur la place principale pour l'apéro puis le dîner. La place s’anime, c'est la fête des femmes avec quelques stands et affiches. L'ambiance est bonne-enfant.

Le lendemain nous faisons une grande boucle à partir de Belèn.

Boucle à partir de Belèn.

Aujourd'hui nous faisons une boucle au départ de Belèn. De la plaine, nous montons dans les montagnes. Les paysages sont verdoyants de type méditerranéen assez sec. Nous montons jusqu'à un col à plus de 3 000 m d'altitude.

Sur la route, la mine de Capillitas où était extrait des minerais métalliques dont de l'or mais aussi cuivre, argent, plomb, zinc.

Aujourd'hui les nuages sont bien plus menaçants que la veille et petit à petit l'orage fini par nous rattrapé. Nous rentrons à Belèn sous un véritable déluge qui ne durera pas bien longtemps. Mais nous aurons un orage lors de notre dîner.

Beaucoup d'animation à Belèn ce soir. Une exhibition de danse sur la grande place avec un couple dansant un tango et des jeunes filles du jazz.

Boucle à partir de Belèn.

Fiambalà.

La porte de Fiambalà.

Au départ de Belèn nous passons par Londres pour visiter le site archéologique de Shincal.

Les ruines du Shincal de Quimivil sont un des gisements archéologiques les plus importants d'Argentine, situé dans la province de Catamarca, dans le nord-ouest argentin. Il a été prouvé que le site fut un centre administratif important de l'Empire Inca ou Tahuantinsuyu entre 1471 et 1536.

Le lieu où la ville était située consiste en un plateau entouré de montagnes et avait une superficie de près de 40 hectares. Pendant plus de 60 ans, le site fut la capitale régionale de l'Empire Inca. Puis occupé par les troupes espagnoles, ses édifices servirent de logements et de base d'approvisionnement pour l'armée espagnole en 1536.

Au cours de la visite, un Carancho (sorte de rapace) nous accompagne.

Nous arrivons à Fiambalà et cherchons un hôtel pour au moins deux nuits. La ville est déserte, pratiquement personne sur la place principale et nous nous installons sur un banc pour une petite bière bien méritée (surtout pour Ludo qui conduit).

Nous étudions le programme pour le lendemain lorsque je remarque que nous sommes en train de bouger sur place. Au départ je pense que c'est Ludo qui s'agite sur le banc avant que je me rende compte que c'est la terre qui bouge. Un séisme se produit pendant quelques secondes nous balançant sur notre banc. Je consulte le site de l'USGS, le séisme c'est produit à quelques kilomètres de Fiambalà, il est très profond ce qui fait que nous ne ressentons que quelques balancements.

Nous trouvons un hôtel bien sympathique tenu par une Mamie.

A l'office du tourisme, nous nous renseignons sur les visites possibles à partir de Fiambalà. On nous indique la Quebrada de l'autre coté de la rivière, mais celle-ci est en crue et le passage est impossible. Nous rentrerons à Fiambalà pour dîner et préparer le trajet du lendemain.

Balcon de Pissis.

Le Balcon de Pissis.

Au programme aujourd'hui, le Balcon de Pissis. Au départ de Fiambalà nous partons de 1500 m d'altitude pour atteindre les 4 700 m, la température passe de 39°c la veille à 5°c tout en haut, le choc !

Que ce soit à l'office du tourisme ou notre logeuse, on nous dira qu'il faut un 4X4 pour cette destination. En fait il n'en est rien car il y a des mines exploitées dans cette région et les pistes sont excellentes, bien carrossables, nous n'aurons aucune difficulté à parvenir au Balcon de Pissis.

Nous n'aurons donc pas besoin d'un tour opérator local pour nos destinations depuis Fiambalà.

Nous continuons la piste pour le balcon de Pissis. Nous passons par la Laguna de los Aparejos où nous verrons de beaux flamants roses.

Lorsque nous arrivons au niveau du point de vue, c'est l'effet Wouah ! Le Balcon del Pissis offre une vision extraordinaire sur les lagunas Verde et Negra.

Malgré un vent violent et une température bien basse, nous restons un bon moment à admirer ce paysage. Juste en face, le temps se dégrade rapidement et des rideaux de pluie s'abattent sur la laguna Negra.

Nous déjeunerons dans la voiture à l'abri du vent avant de tenter de descendre vers la laguna Negra. Mais la piste devient mauvaise et nous abandonnons. Nous essayons l'autre côté, vers la laguna Verde mais un panneau disant que c'est le terrain privé de la mine nous en dissuadera.

Après en avoir pris plein la vue, nous redescendons et décidons de poursuivre notre route en direction de la frontière chilienne.

Las Grutas.

Sur la route pour Las Grutas.

Très longue route pour la frontière chilienne, las Grutas. Mais une route magnifique où nous ne croiserons pratiquement aucun autre véhicule.

Nous roulerons plus de 500 km ce jour là. Nous nous arrêterons au poste frontière devant les deux volcans Incohuasi et San Francisco qui culmine à plus de 6 000 m d'altitude. Nous rentrerons à la nuit tombée à Fiambalà où un orage ce prépare. Pendant notre repas, une panne électrique privera la ville d'électricité pendant une demi-heure.