Namibie – Retour en individuel dans ce pays d’exception.

Voyage en Namibie en février 2014

En février 2014, nous partons pour la Namibie avec Ludo. Cette fois, nous parons en individuel et, sur les conseils de Mathilde (la guide que j’avais eu lors du premier voyage), nous louons un véhicule pour parcourir le pays. Pas un 4X4, mais une berline qui conviendra pour les pistes du pays, bien adaptée à notre itinéraire.

Notre voiture de location, une simple berline.
le Londiningi Guest House.

A notre arrivée à Windhoek, nous nous installons dans un hôtel tenu par une française (Nathalie), le Londiningi Guest House. Notre hôtelière est très sympathique et son mari cuisine divinement bien, repas agréable en terrasse couverte, bon début.(15)

Ayant visité le Grand Canyon dans le Colorado aux USA, notre premier objectif est d’aller voir la Fish River et son grand canyon, second plus grand canyon au monde ! (Rien que ça !)

Jour J, grand départ pour la Fish River Canyon.

De Windhoek, nous prenons la route vers le sud, nous devons faire presque 500 km pour nous rapprocher de la Fish River. En cours de route, visite de la Kokerboom Tree forest. Forêt est un bien grand nom. On trouve de beaux arbres, assez regroupés dans cette région, de la même famille que les yuccas. Nous sommes déjà en plein désert qui débute aux portes de la capitale.

Nous continuons vers le Sud et atteignons Keetmanshoop pour camper.

Kokerboom Tree forest ou Quiver Tree Forest.

Petit déjeuner dans la maison d’un fermier dont les aïeux, d’origine allemande, ont construit leur ferme dans le style allemand de l’époque.

Assez déconcertant en plein désert et en Afrique, mais la Namibie était une colonie allemande avant la seconde guerre mondiale.

Nous retrouverons tout au long de notre parcours cette architecture allemande et les noms des lieux et rivières de la même origine linguistique.

Architecture allemande en plein désert.
Scorpions au camping de la Fish River.

Nous reprenons notre route à travers le désert du Kalahari et arrivons à la Fish River au niveau du canyon.

Nous plantons notre tente dans un complexe « touristique » avec station essence, resto, boutique, lodge et terrain de camping.

C’est lorsque j’avais monté la tente et que je suis allé me laver les mains que j’ai découvert deux scorpions dans un des lavabos, stupeur !!! Et en plus lorsque je leur ai envoyé un peu d’eau, ils bougeaient.

Ce n’était pas pour me faire passer une bonne nuit ça !

La Fish River et son Canyon.

Fish River Canyon.

Nous partons donc visiter ce canyon. Somptueux, immense avec un filet d’eau dans le fond. Il est aussi beau que celui du Colorado, moins grand certes, mais en plein désert avec toutes ces roches colorées.

C’est le clou de notre arrivée dans ce pays, mais ce ne sera pas le seul !

Nous passons notre journée à visiter ces lieux, il est beaucoup moins accessible que son confrère américain et c’est dommage que les autorités n’aient pas aménagé plus d’accès pour le visiter.

Le Canyon de la Fish River.

Nous retournons à notre camping et allons au resto.

En sortant, nous prenons nos lampes frontales pour retourner à la tente et juste au moment où nous allons franchir le petit pont, du bruit éveille notre attention.

Des remous, des ombres évoluent en bas dans la rivière à sec. En braquant nos lampes nous voyons de l’eau couler furieusement dans ce lit qui une minute avant était à sec.

C’est une crue subite et l’eau finie par envahir tout le lit de la rivière.

Nous retournons à notre tente et nous apercevons qu’elle est plantée bien proche de la berge. L’eau monte et ne se trouve plus qu’à un demi-mètre de la tente.

Après nous être renseignés sans succès à l’accueil du camp, nous prendrons l’initiative de déménager notre tente un peu plus loin et surtout un peu plus haut dans le camping, hors de portée de cette rivière. Assez cool les namibiens !

Chevaux sauvages entre Lüderitz et Aus.

Nous passons deux nuits à Fish River Canyon puis reprenons la route pour le bord de l’océan, direction Lüderitz.

La route traverse le désert et on doit la suivre car à droite comme à gauche nous sommes sur des concessions privées d’exploitation de diamants.

Rencontre avec un troupeau de chevaux redevenus sauvages mais aussi bien d’autres animaux. Autruches, oryx, springboks.

A Lüderitz, nous nous arrêtons quelques jours. Un vent terriblement fort souffle sur la ville et en chemin nous avons vu du sable qui peu à peu recouvrait le bitume.

Dans le guide il est dit que si on reste bloqué, il faut attendre qu’on vienne dégager la route.

La voie ferrée est bloquée par une grosse dune qui ne semble pas dater de la journée !!!

Nous parvenons tout de même à Lüderitz et trouvons un hôtel (celui mentionné dans le guide est définitivement fermé !).

La pénissule de Lüderitz.

Un petit passage dans un bar pour déguster des huîtres locales fort bonnes.

Une virée en bateau pour admirer la côte et les animaux marins.

Des phoques, dauphins et de nombreux oiseaux, manchots du cap, flamands roses, etc.

De retour à Lüderitz, nous prenons la voiture pour visiter la côte cette fois coté terre sous un vent violent.

Huîtres dégustrées dans un bar à Lüderitz.

Le lendemain nous visitons la ville fantôme de Kolmanskop.

Les pionniers étaient venus chercher des diamants, l’exploitation dura quelques décennies puis ayant épuisé les filons, tout le monde déserta les lieux abandonnant cette ville au grès des vents et du sable qui envahie tout.

Vision étrange d’une cité où la vie vient de s’arrêter. Les cuisines ont encore leurs ustensiles, les chaises, tables, les chambres avec lits, armoires, commodes. Tout est resté presque intact malgré les années et les pillards.

Un musé a été ouvert pour regrouper l’essentiel et reconstituer les pièces avec meubles, habits, accessoires de l’époque.

La ville fantome de Kolmanskop.

Kolmanskop, la ville fantôme.

Visitez la page dédiée à cette ville fantôme Kolmannskuppe.

 

Nous n’avons plus rien à visiter et reprenons la même route qui file tout droit d’ouest en est à travers le désert.

Nous retrouvons les chevaux sauvages. Ce sont des chevaux qui appartenaient à des fermes de colons partis faire la guerre et jamais revenus, ils ont repris leur liberté. Un point d’eau alimenté par une pompe solaire a été aménagé et c’est à ce niveau qu’on peut les voir.

La température dépasse les 40°C, il fait vraiment chaud !

Halte dans la ville de Aus.

Coucher de soleil à Aus.

Nous faisons halte un peu plus loin dans la ville de Aus car il se fait tard et on ne trouvera pas de camping au-delà. Un Lodge propose un terrain accueillant pour planter notre tente. Nous la montons pendant que le soleil décline.

Je propose alors à Ludo de gripper sur la crête qui nous domine pour admirer le coucher de soleil.

Une fois parvenus sur les hauteurs, nous avons un paysage fantastique.

La lumière du soleil couchant illumine le désert aux roches jaune orangées, au sable rouge, c’est de toute beauté.

Nous resterons un grand moment à contempler ce magnifique paysage.

Camping à Aus, attention aux scorpion.
Petit déjeuner au lodge à Aus.

Mais nous n’avons pas pris de lampe pour éclairer notre retour et nous partons précipitamment avant la nuit totale.

Nous quittons le camping pour un petit resto. Sur le chemin du retour, dans les phares de la voiture, j’aperçois des formes qui traversent la route ou qui fuient dans les broussailles.

Je ne dis rien mais semble reconnaître des scorpions par-ci, des serpents par-là. Ma vue est-elle bonne ?

Je finis par en parler à Ludo qui était dans le même état d’interrogation et qui du coup confirme mes soupçons.

 

Heureusement notre tente est neuve et ferme PARFAITEMENT !

Autant vous dire que j’ai pris ma torche pour tout bien inspecter cette nuit-là, mais aussi les autres, en allant aux toilettes. De même pour prendre nos douches, on inspectait bien les coins et recoins avant de fermer la porte et faire couler l’eau.

 

 

Petit déjeuner au Lodge, c’est assez luxueux et change de nos petits déjeuners à côté de la tente.

Aujourd’hui, direction Sessriem, nous traversons toujours des paysages magnifiques.

Nous sommes en février, en pleine saison des pluies mais nous n’avons pas encore eu d’orage. Seule cette crue subite vers la Fish River. Par contre nous verrons souvent d’énormes paquets de nuages d’orage ce qui ajoute cette note gris-bleu aux paysages désertiques jaune orangés et c’est vraiment de toute beauté. De plus les dernières pluies ont fait fleurir le désert et certaines cactées présentent des fleurs singulières.

Sur la route nous croisons plein d’animaux, oryx, autruches, springboks, chacals.

Camping à Sessriem et visite des dunes de Sossusvlei.

Nous arrivons à Sessriem et je retrouve le même camping que lors de mon trek en groupe.

Les campings en Namibie sont toujours très bien tenus, confortables, avec un coin barbecue, des douches chaudes … Un petit havre de paix dans la solitude du désert.

Nous partons pour visiter les dunes de Sossusvlei et, vue que la zone est privée, nous empruntons des minibus pour nous déplacer jusqu’au cœur du désert.

Ludo n’a pas envie de grimper Big Dady, la plus haute dune de 300 m d’altitude, nous irons directement jusqu’au pan asséché.

Camping à Sesriem.
Le pan de Sossusvlei.

Il fut un temps où la rivière Tsauchab coulait jusqu’à l’océan, puis le vent a transporté du sable, formé des dunes et l’eau stagnait dans ce pan.

Mais le pompage de la nappe phréatique à réduit ce cours d’eau à sa plus simple expression et ce pan n’a pas reçu d’eau depuis des décennies.

Les arbres sont morts depuis plus de soixante ans et restent bien conservés par l’aridité du climat.

Au détour d’un sentier, un oiseau surprenant coure sur le sable puis prend son envol.

« Mais c’est Fumsek !!! »

Cet oiseau, tout droit sorti du roman Harry Potter, est un serpentaire ou secrétaire. Avec ses longues pattes, son bec crochu, son plumage noir et blanc, il est vraiment impressionnant pour ne pas dire effrayant.

Secrétaire ou serpentaire.

En rentrant à Sessriem, nous passons visiter les gorges que fait la rivière Tsauchab puis montons sur une haute dune pour admirer le coucher de soleil qui est une fois de plus somptueux.

Coucher de soleil.

Avant de quitter les lieux, nous nous sommes réveillés très tôt pour assister au lever de soleil depuis la dune 45.

Elle se situe à 45 km de l’entrée du parc et est très connue pour son point de vue sur le désert et les autres dunes environnantes.

La couleur rouge des dunes provient de l’oxydation de particules d’hématites contenues dans le sable. Ces particules, un peu plus lourdes que la silice composant le sable, se déposent de façon différentiée et créent des ombres et motifs sur les vagues des dunes.

D’ailleurs le sable est de plus en plus rouge à mesure que l’on s’enfonce dans le désert car ces particules d’hématites s’oxydent avec le temps et sont transportées par le vent de l’océan dans l’intérieur des terres.

Nous continuons vers Big Dady et son célèbre pan. La montée des dunes est physique et il commence à faire chaud ! Nous passons par celle adjacente à Big Dady, un peu moins haute avec une belle vue sur le pan.

Puis on quitte définitivement les lieux pour aller plus au nord, nous rapprocher de Windhoek.

Coucher de soleil.

Etape à Solitaire.

A Solitaire, un moineau fini une pâtisserie achetée par des touristes.

Toujours autant d’orages, mais au loin, ce qui nous donne des paysages magnifiques.

Il n’y a qu’à Solitaire que nous essuierons un bel orage très bref.

Ce lieu, perdu en plein désert, permet de faire le plein de la voiture mais aussi se régaler des gâteaux typiquement allemands. En effet un bavarois était venu s’établir ici et faire un crumble aux pommes à tomber par terre.

Lors de mon premier voyage il était encore dans les ateliers de la pâtisserie, un grand gaillard d’un quintal et demi qui, en plus du crumble, faisait bien d’autres succulents gâteaux. J’ai appris par la suite qu’il était décédé, mais le lieu et la pâtisserie existent toujours et ont toujours autant de succès auprès des touristes.

Nous trouvons pour passer la nuit un joli Lodge tenu par une suisse allemande et son fils. Nous nous installerons dans une tente en dur; le bas est construit en pierre et au-dessus des toiles de tente. Le lieu est superbe et nous sirotons notre bière en admirant le soleil couchant. Puis nous allons dîner en compagnie du fil de la patronne qui doit améliorer son français. C’est lui qui nous prépare le repas mais quand il décide de faire cuire la viande d’oryx, j’interviens. Que ce soit ici en Afrique, aux USA ou en Patagonie, la viande est de très bonne qualité mais ils la font toujours trop cuire et même tendre, une semelle reste une semelle. Je prépare donc deux steaks saignants pour Ludo et moi tandis que notre jeune cuisinier reste un bon moment pour obtenir sa semelle. Le repas se poursuit, sympathique, on discute pour améliorer le français de ce jeune homme.

Tente au lodge. une partie des murs en dur ainsi que le toit.

Le lendemain, au petit déjeuner, sa mère nous dira qu’il était horrifié de nous voir manger de la viande crue. Moi aussi maintenant je ne supporte plus la viande saignante, ni la viande tout court …

Nous ne sommes plus très loin de la fin du voyage et de Windhoek. Nous visitons cette région désertique en parcourant les pistes, se guidant avec notre carte. Nous empruntons ainsi des pistes peu fréquentées par les touristes et de toute façon, vu que nous sommes hors saison, nous ne croisons pas grand monde. Le désert nous appartient et nous en profitons.

Le grand Escarpement (formation géologique).

Le Grand Escarpement droit devant.

Nous gravissons le Grand Escarpement qui est une formation géologique apparue après la séparation des continents africain et sud-américain.

Les pentes sont tellement raides que la piste est pavée dans les virages. Nous montons en très peu de temps plus de 800 m pour parvenir sur un haut plateau.

Etant en altitude, nous avons une végétation plus fournie et commençons à regretter le désert.

Du coup d’autres animaux apparaissent, des pélicans, babouins, aigles, suricates.

Nous continuons notre route et apercevons un lodge, le Rostock Ritz, qui indique faire payer une nuit pour deux achetées.

Nous sommes en basse saison. Ça tombe bien, il nous en reste deux avant notre retour.

Très bel endroit, après installation dans notre chambre, nous sortons pour une balade à pied dans la propriété à la rencontre des zèbres et des formations géologiques typiques de ces contrées.

Roches granitiques, veine de quartz, micas scintillant au soleil, dikes volcaniques. Un paradis pour géologue !

C’est aussi une ferme de quelques milliers d’hectares avec un petit aérodrome : l’aéroport « international » de Rostock Ritz ! Les touristes fortunés y arrivent en avion.

Rostock Ritz Lodge.

Lors de la journée du lendemain nous allons dans le désert du Namib. Les paysages sont plus verdoyants et la faune est tout aussi différente.

Nous passons par la rivière Kuiseb que j’avais déjà vue mais à sec. Puis en continuant le paysage se fait de plus en plus désertique et nous retrouvons les gros massifs granitiques avec les rochers érodés en équilibre les uns sur les autres.

Puis retour à notre lodge où on croise toute une famille d’autruches avec leurs autruchons qui courent et se dissimulent parmi les herbes hautes. Nous retrouvons les troupeaux de zèbres qui fuient à notre approche.

Apéro lors du coucher de soleil à Rostock Ritz.

Le guide, que nous aurons en fin de journée pour un apéro au coucher de soleil, nous montrera les limites visibles de la propriété. Assez simple, d’un bout à l’autre de l’horizon !

Coucher de soleil à Rostock Ritz Lodge.

Quel instant de pur bonheur, silence, sérénité que ce coucher de soleil installé au sommet d’une petite colline une bière à la main à contempler l’immensité du paysage qui nous entoure. Le jeu des ombres et lumières du soleil couchant sur les reliefs, les plaines, c’est magnifique. Instants magiques gravés dans mes souvenirs !

Mais, ce n’est pas tout, les vacances touchent à leur fin et il nous faut regagner Windhoek. Nous rentrons par une route un peu directe étant assez juste en essence.

Le soir, à l’hôtel, nous dînons en compagnie de Mathilde avec qui nous échangeons sur ce voyage et les souvenirs de mon voyage précédent autour d’un bon repas préparé par le maître des lieux du Londiningi Guest House.

Sûr que nous reviendrons dans ce fantastique pays.

Retrouvez nos deux autres voyages en Namibie. Voyage en individuel avec le voyage de 2018  et en groupe en 2012.