Voyage à Naples et ses environs.
Herculanum, cité romaine antique.
Après avoir effectuées quelques visites à Naples, nous partons à la gare ferroviaire pour rejoindre Ercolano, point de départ pour visiter Herculanum. Nous avons réservé un B&B proche de la gare et à cinq minutes de l'entrée du site archéologique. Nous ressortons dans Ercolano pour trouver un petit resto où on dégustera une pizza typiquement napolitaine servie par la patronne haut en couleur.
Le lendemain, nous nous levons un peu tôt pour être les premiers sur le site archéologique et faire des photos sans la foule de touristes qui arrivent de Naples et investissent le site vers 9h30.
Les billets ont été réservés à l'avance sur Internet.
Dès l'entrée, nous sommes dans l'ambiance. Passé le porche, nous dominons le site en contrebas, dégagé d'une vingtaine de mètres de cendre. Nous passons devant les hangars à bateaux où les habitants s'étaient réfugiés lors de l'éruption du Vésuve. Il ne reste que des amoncellements de squelettes.
La cité romaine d’Herculanum était une petite ville d’une superficie estimée à 20 hectares dont seulement 4,5 ont été dégagés. La population est estimée à environ 4000 habitants.
Herculanum aurait été une station balnéaire très appréciée des riches Romains et ville résidentielle de grandes familles patriciennes. On peut voir les vestiges d’une villa avec un petit patio érigé sur un promontoire face à la mer. Le site archéologique n'offre qu'une vue partielle d'Herculanum, un quartier où se côtoient des modestes habitations d'artisans et de pêcheurs, des petites demeures bourgeoises et des riches maisons luxueusement décorées avec vue panoramique sur la mer.
Comme Pompéi, Herculanum fut partiellement détruite lors du tremblement de terre de 62 apr. J.-C. Reconstruction, réparation en utilisant des briques et du stuc.
Puis, en 79, Herculanum est totalement détruite par l’éruption du Vésuve qui la recouvre d’une couche de plus de 15 mètres de cendre. La 1ére phase, l’éruption plinienne, a épargné la cité. Mais la seconde, l’éruption péléenne, a ensevelie la ville par 6 déferlantes pyroclastiques avec des cendre et des gaz chauffés jusqu’à 500°C. Tout a été carbonisé par 20 mètres de dépôts ce qui a fait reculer le trait de côte de plus de 500 mètres.
Une 1ère couche de matériaux légers mêlés de débris de murs, tuiles, crépi s'abat sur la ville.
Les couches suivantes, supérieures, témoignent d'une force de charriage beaucoup plus puissante, entraînant des tronçons de colonnes et des blocs de maçonnerie issus de murs fracassés.
Le scénario de l'éruption serait le suivant : en quelques minutes, une vague pyroclastique issue du Vésuve atteint Herculanum par le côté Est. Son écoulement sur le sol abaisse sa température, qui reste suffisante pour calciner les matériaux organiques, mais pas pour les vaporiser ni les pulvériser.
Charriant des débris légers et très fluides, elle noie Herculanum sous plusieurs mètres, enrobe mobilier et victimes, mais ne les volatilise pas.
Le flot pyroclastique principal suit peu après, massif et dévastateur, il achève l'enfouissement de la ville, sous 15 à 30 mètres de cendres. L'étude de la carbonisation des bois permet d'estimer à environ 400°C de la vague pyroclastique.
La dure croûte de tuf volcanique qui recouvrit Herculanum permit de préserver cette antique ville. Elle permit aussi la construction de la nouvelle ville de Résina (aujourd’hui renommée Ercolano) au-dessus de l'ancienne cité. La violente éruption de 1631 ajouta une couche de lave sur Résina.
Dès 1738, des tunnels sont creusés pour rechercher marbre et œuvres d’art. Les fouilles à ciel ouverts commencèrent en 1828 et prirent une ampleur particulière au XXe siècle avec de grandes découvertes comme les nombreux squelettes dans les hangars à bateaux et la villa des Papyrus.
Ces remarquables vestiges apportèrent une considérable connaissance de terrain sur la civilisation romaine au Ier siècle car ils ont livré un matériel archéologique exceptionnel, en particulier en bois, et également des œuvres littéraires inconnues jusqu'alors, dans les papyrus de la bibliothèque de la vaste villa.
La notoriété d'Herculanum est éclipsée par celle de Pompéi, mais le site offre pourtant sur un périmètre concentré des vestiges très évocateurs, grâce à leur élévation et la restauration de nombreuses couvertures.
Elle est moins célèbre, moins vaste, et moins visitée que sa voisine. Pourtant, de toutes les cités ensevelies par l'éruption du Vésuve, c'est la mieux préservée.
Belle visite, les bâtiments sont remarquablement bien conservés. Des vestiges de poutres carbonisées témoignent de la chaleur dégagée par la pluie de cendre volcanique.
Nous nous promenons dans ces antiques ruelles aux gros pavés et passons de villa en villa. Ici une cuisine pratiquement intacte, là une chambre avec les restes d'un lit en bois (lui aussi carbonisés) Nous voyons les thermes avec l'espace pour les hommes et celui pour les femmes. Les mosaïques au sol sont magnifiques. Nous verrons des fresques murales dont certaines aux couleurs éclatantes. Nous aurons bien profité d'une bonne heure pratiquement seuls dans le site avant que les cars de touristes arrivent. Avant de sortir du site, je fais un tour dans le musée adjacent où de nombreux objets sont présentés. J'ai beaucoup apprécié les bijoux, objets de verre mais aussi ustensiles du quotidien et statues remarquablement préservés.
Nous repartons du site vers la gare ferroviaire, profitons pour nous désaltérer et grignoter un peu avant de prendre le bus pour le mont Vésuve.