Ouzbékistan – Samarcande.
Samarcande.
Arrivée à Samarcande.
Arrivés à Samarcande, nous nous installons dans un hôtel en plein centre ville, juste à coté de la Mosquée Bibi-Khanoun que nous pouvons admirer du restaurant de l'hôtel lors du petit déjeuner.
Éléna, notre guide francophone, est venue nous prendre à l'hôtel et nous commençons par visiter les médersas du Réghistan.
Ancienne étape sur la Route de la Soie entre la Chine et la Méditerranée, ville phare de l'Orient à l'époque où Tamerlan en était le maître, elle suscite le rêve à la vue de ses minarets, médersa, mosquées. Samarcande est l'une des plus ancienne ville habitées d'Asie centrale.
Elle était connue sous son nom grec de « Marakanda » à l'époque d'Alexandre le Grand en 329 av. J.-C. Avec Boukhara, Samarcande fait partie des plus anciennes villes habitées d'Asie centrale.
Samarcande a abrité des communautés religieuses diverses et est devenue le foyer de plusieurs religions telles que le bouddhisme, le zoroastrisme, l'hindouisme, le manichéisme, le judaïsme, l'Église de l'Orient et l'islam. Actuellement, le courant majoritaire musulman est Sunnite et l'Ouzbékistan est reconnue comme un état laïque tolérand.
(Les commentaires sont tirés essentiellement de wikipédia)
Le Réghistan.
Réghistan signifie « place sablonneuse » en persan. Cette place est entouré de trois médersas :
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- La médersa d'Ulugh Beg.
- La médersa Cher-Dor.
- La médersa Tilla-Qari.
Le Reghistan était une place publique où les gens se rassemblaient pour entendre les proclamations royales, annoncées par des explosions dans d'énormes tuyaux de cuivre appelés dzharchis ainsi qu'un lieu d'exécutions publiques (d'où la présence du sable).
Le Reghistan était le cœur de l'ancienne ville de la dynastie timouride de Samarcande. La place était considérée comme le centre de la Renaissance timouride.
L'ensemble des trois médersas est considéré comme un exemple unique de l'art de l'urbanisme et de la conception architecturale de la place principale de la ville.
Nous commençons nos visite avec Éléna par la médersa d'Ulugh Beg.
La médersa d'Ulugh Beg.
La médersa d'Ulugh Beg est l'une des plus vastes d'Asie centrale. Ulugh Beg a davantage investi dans l'enseignement que dans la construction de mosquées et de mausolées, à l'inverse de son grand-père Tamerlan. Il y aurait d’ailleurs enseigné l'astronomie, sujet rappelé par les étoiles disposées sur le pishtak (portail) du bâtiment.
Une inscription calligraphique de style coufique indique que cette magnifique façade est deux fois plus haute que le ciel, et lourde au point que l'échine de la terre en est écrasée.
De part et d'autre du portail, deux salles d'études à coupole occupent les angles. La cour intérieure, carrée, est percée de quatre iwans (salle voûtée) dans le prolongement des axes. Les entrées des cellules des élèves sont disposées sur les deux étages dans la cour, de part et d'autre des iwans.
Des minarets sont disposés aux angles des façades. Une mosquée occupe l'espace situé entre les deux salles d'études au fond de la cour.
La médersa Tilla-Qari.
La médersa Tilla-Qari (Couverte d'or) est également construite sous Yalangtouch. Elle assure en fait les fonctions de médersa et de mosquée du vendredi pour la ville.
La façade extérieure présente la particularité d'offrir, de part et d'autre du pishtak (portail en forme d’arc), les deux rangées de cellules avec leurs ouvertures et des colonnes torsadées.
Tout le côté ouest est occupé par la mosquée, la partie centrale étant formée par une salle à coupole comprenant le mihrab (niche indiquant la Mecque), avec des motifs de kundal (reliefs dorés sur fond bleu, d'où le nom donné à la médersa), des panneaux imitant les tapis, des muqarnas (motifs en « boite à œuf » dans la voûte).
La médersa Cher-Dor.
La médersa Cher-Dor (« qui porte des lions ») a été construite par Yalangtouch, « en miroir » (koch) de la médersa d'Ulugh Beg, antérieure.
Elle a pris la place d'un khanaqah (maison de savants religieux) édifié auparavant par Ulugh Beg.
Elle est flanquée de minarets d'angle sur un modèle identique à la médersa d'Ulugh Beg. Les dômes élancés de part et d'autre du pishtak permettent de supposer qu'il en était de même, à l'époque, pour son vis-à-vis.
L’ensemble du bâtiment s'inspire de la disposition générale de son vis-à-vis, mais on n'y retrouve ni la mosquée, ni les salles disposées à l'arrière.
Le pishtak décoré de mosaïques colorées présente un exemple peu fréquent d'art figuratif dans l'islam, avec des fauves chassant des daims, des disques solaires à visage humain.
Photos historiques.
Dans une des madrassas, un petit musée présente des photos historiques montrant l'état de divers monuments avant leur restauration.
On se rend compte du travail de titan qu'il a fallut développer pour obtenir ce que nous voyons de nos jours.
Une des photos montre le redressement d'un des minaret.
Gour Emir, le Mausolée de Tamerlan.
Le Mausolée Gour Emir est le lieu de sépulture de Tamerlan (connu sous le nom de Timour) et de sa descendance. Il occupe une place importante dans l'histoire de l'architecture persane, précurseur et modèle des grandes sépultures mogholes.
Un premier mausolée a été construit en 1401, du vivant de Tamerlan, par son petit-fils préféré et successeur désigné, Muhammad Sultan, pour y abriter la dépouille de son grand-père.
Ce mausolée était un ensemble architectural construit autour d'une cour intérieure bordée de quatre iwan. À l'est se dressait une madrasa, tandis qu'à l'ouest s'élevait une khanaka où se trouvait une mosquée à coupole. La construction était entourée de quatre minarets. Aujourd'hui, il ne reste que les traces des fondations de ce mausolée, le portail encore richement décoré où subsiste l'inscription en persan « Construit par le faible esclave Mohamed, fils de Mahmoud d'Ispahan » et une partie de l'iwan clôturant la cour intérieure du côté sud.
Mais Muhammad Sultan est tué lors d'une campagne en Perse en 1403 et Tamerlan fit alors construire un autre mausolée qu'il désirait le plus beau qui soit.
En 1405, Tamerlan meurt et son corps embaumé de musc et de camphre est secrètement enterré aux côtés de Muhammad Sultan dans la khanaka du premier ensemble, situé juste devant le Gour Emir. (Le crane de Tamerlan a été retrouvé par des archéologues russes).
Tamerlan repose aux pieds de son maître spirituel le cheik Mir-Said-Bereke, suivant sa volonté. Deux des fils de Tamerlan, Shah Rukh et Miran Shah, ainsi que son petit-fils l'architecte, Ulugh Beg reposent aussi dans ce mausolée.
En réalité, les sept pierres tombales sont des cénotaphes qui indiquent l'emplacement des véritables tombes situées dans une crypte au-dessous fermée aux visiteurs.
Ce monument est somptueux, surtout les décorations intérieures très impressionnantes.
Fin des visites avec notre guide, nous retournons à l'hôtel pour récupérer de la chaleur de la journée avant de repartir pour reprendre quelques photos et dîner sur la terrasse d'un restaurant derrière le Réghistan.
Chakhrisabz, le Palais Ak-Saray de Timour.
Après notre petit déjeuner à l'hôtel, nous partons pour Chakhrisabz (village natal de Tamerlan) en passant par le col de Takhta Katacha (1700 m). Nous nous arrêtons voir le marché aux épices, plantes médicinales et fromages séchés (goût très fort !)
Après un petit café en compagnie d'Éléna et Wali, nous continuons vers Chakhrisabz pour visiter le Palais Ak-Saray (le Palais Blanc).
Le palais a été réalisé au début de la période timuride (1380, 1396 et 1404), sous le règne de Tamerlan. Ce Palais d'été était immense, une description assez précise en est donnée par les récits de Ruy Gonzáles de Clavijo, ambassadeur espagnol auprès de Timour.
Le palais est aujourd'hui en ruines. Il reste un immense portail, initialement haut de 71 m, flanqué de deux tours cylindriques reposant sur des bases octogonales et mesurant actuellement 44 m. La voûte, aujourd'hui effondrée, large de 22,5 m, était la plus grande d'Asie centrale. Derrière le portail se trouvait une cour avec un bassin, revêtue de dalles blanches, d'environ 100 mètres de côté, ceinturée d'arcades richement décorées. Une inscription sur le portail, « Si tu doutes de notre pouvoir, regarde nos bâtiments », était destinée à impressionner le visiteur étranger. Une superbe reconstitution, faite par un artiste local, donne une bonne idée du bâtiment qui était gigantesque.
Nous continuons nos visites à Chakhrisabz.
Le complexe de Dorus Saodat.
Parallèlement au palais Ak-Saray, fût construit le complexe Dorus Saodat.
De ce complexe n'ont survécu jusqu'à nos jours que deux constructions: le mausolée de Jahangir et la crypte de Temur, où il n'a jamais été enterré.
En 1376, son fils aîné Jahangir, meurt subitement à l'âge de 22 ans. Il devait succéder à son père. Le corps de Jahangir, décédé à Samarcande, a été amené à Shakhrisabz pour y être enterré. Au-dessus de la tombe du prince héritier fut érigé un mausolée, avec une médersa attenante, qui devint le centre philosophique et spirituel du complexe.
Sur le territoire du complexe Dorus Saodat, on a retrouvé la crypte de Temur. C'est l'une des constructions les plus remarquables et majestueuses de l'époque d'Amir Temur. Le complexe Dorus Saodat reste l'un des ensembles architecturaux les plus romantiques et mystérieux de Shakhrisabz.
Le Complexe Dorout Tilavat.
Le Complexe Dorout Tilavat comprend :
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- La mosquée Kok Gumbaz.
- Le mausolée Chamseddin Kulal.
- Le mausolée Goumbazi-Sayyidan.
La mosquée Kok Gumbaz a été construite en 1437 par Ulugh Beg pour rendre hommage à son père, Shah Rukh. (Le plus jeune des quatre fils de Tamerlan.) Le bâtiment principal est constitué d'une salle carrée d'environ 12 m de côté, qui soutient la coupole par l'intermédiaire de trompes d'angles. Trois des axes de la salle donnent sur des ouvertures, le quatrième étant constitué par le mihrab. Le tambour de la coupole porte l'inscription en carreaux émaillés blancs : « La souveraineté appartient à Allah, la richesse appartient à Allah ».
Le mausolée Chamseddin Kulal a été édifié en 1372-1374 par Timur. Chamseddin Kulal était un soufi, conseiller spirituel de Taragay, le père de Timur.
Le mausolée Goumbazi-Sayyidan, (1437-1438), avait pour fonction d'abriter les sépultures des parents et descendants d'Ulugh Beg. Il a la forme d'un cube surmonté d'une coupole reposant sur un tambour. Sur la façade principale, on peut voir des restes de mosaïques en briques bleues et blanches, sur un fond de briques ordinaires de couleur ocre.
Fin de nos visites avec notre guide, retour à l'hôtel pour nous rafraîchir avant de repartir dans Samarcande bynight pour des photos et retourner dîner dans notre restaurant terrasse préféré. Chaude journée, j'ai eu un peu de mal à suivre cette visite ! Nous avons eu au moins 38°c si ce n'est plus.
Passage chez le boulanger.
Avant de commercer nos visites, Éléna nous emmène chez un boulanger en pleine fabrication de son pain. Il nous dira qu'il a déjà livré la première fournée et fabrique la suivante.
Le pâton est déposé sur un "coussin" pour le plaquer et le coller sur les parois chaudes du four chaud pour le faire cuire. La vidéo est renversante !
Nous repartons avec un pain tout chaud et délicieux pour visiter la mosquée Bibi-Khanoum juste à côté.
La Mosquée bibi Khanoum.
La mosquée Bibi-Khanym, ou Bibi-Khanoum doit son nom à l'une des femmes de Tamerlan. La construction s’effectue de 1399 à 1404. Elle est considérée comme l'un des monuments emblématiques d'Asie centrale.
Ses dimensions sont de 167 m de long pour 109 m de large et permettait d’accueillir plus de 10.000 fidèles. Sa façade intègre un iwan (portail) monumental atteignant à lui seul une hauteur de 35 m de haut, entièrement orné de carreaux de céramique formant des motifs géométriques variés, ainsi que des versets coraniques.
Les deux minarets, aujourd'hui découronnés, s'élevaient à l'origine à près de 50 m de hauteur. La mosquée est couronnée d'une coupole surhaussée couverte de céramique turquoise.
Mais la construction fût trop rapide et a entraîné des dégradations, et le tremblement de terre de 1897 signe la fin de l’édifice. Plusieurs campagnes de restauration ont été menées afin de préserver au mieux le sanctuaire. Ce n’est qu’en 1968 que les premières reconstructions ont débutés pour atteindre une restauration quasi complète en 2003 en utilisant des techniques de construction pour que l’édifice résiste mieux aux séismes fréquents dans la région. Dans la galerie ci-contre, un panneau montre l'édifice en ruine et une maquette.
Le marché de Samarcande.
Puis un petit tour pour découvrir l'immense marché de Samarcande. Nous visitons les diverses parties et passons d'étal en étal.
Éléna en profite pour faire quelques courses et nous pour ramener quelques souvenirs. Nous sommes accompagnés par Alexandra, la fille d'Éléna qui doit assurer une de nos visites. Ambiance détendue, notre guide est truculente et nous rions beaucoup.
Après ce passage au marché et un petit café, nous continuons nos visites.
Besoin d'un guide francophone pour visiter l'Ouzbékistan ? Voici le WhatsApps d'Éléna: +998 93 338 31 85. Je vous la recommande.
La Nécropole Chakh-i-Zinda.
J'exagère si je dis que c'est le "clou" de notre voyage, mais franchement ce lieu est extraordinaire par le nombre de monuments somptueux. Les mausolées sont très beaux avec des mosaïques et majoliques parfois très anciennes d'une grande beauté. Le seul souci c'est avoir assez de recul pour une jolie photo. Je vous laisse voir ces merveilles ci-dessous.
Nous entrons dans le sanctuaire et l'Imam entame une prière. Quelle beauté !
Nous rencontrons beaucoup de femmes voilées dans ce lieu, mais c'est un lieu sacré et ce sont des pèlerins qui viennent essentiellement pour prier. Dans la ville, peu de femmes sont voilées.
L'ensemble Shah-i-Zinda comprend des mausolées et d'autres bâtiments rituels des XIe - XVe et XIXe siècles. Le complexe Shah-i-Zinda s'est formé sur huit siècles (du XIe au XIXe) et comprend aujourd'hui plus de vingt bâtiments.
L'ensemble comprend trois groupes de structures : inférieure, moyenne et supérieure reliées par des passages en forme de dôme à quatre arches appelées localement chartak.
Les premiers édifices datent des XIe-XIIe siècles. Le corps principal initial - le complexe Kusam-ibn-Abbas - est situé dans la partie nord-est de l'ensemble. Il se compose de plusieurs bâtiments. Le plus ancien d'entre eux, le mausolée et la mosquée Kusam-ibn-Abbas (XVIe siècle).
Le groupe supérieur de bâtiments se compose de trois mausolées se faisant face. Le plus ancien est le mausolée de Khodja-Akhmad (1340).
Le groupe intermédiaire comprend les mausolées du dernier quart du XIVe siècle et première moitié du XVe siècle et concerne les parents de Timur , des aristocrates, des militaires et des membres du clergé.
Près de l'escalier se trouvent les bâtiments les mieux proportionnés du groupe inférieur. C'est un mausolée à double coupole du début du XVe siècle. Ce mausolée est consacré à Kazi Zade Rumi et construit par Ulugh Beg. La porte d'entrée principale de l'ensemble (Darvazakhana ou le premier chartak) tournée vers le sud a été construite de 1434 à 1435 sous Ulugbek.
L'Observatoire astronomique d'Ulugh Beg.
Après nos visites de la nécropole Chak-i-Zinda, nous alors tous déjeuner. Repas très sympathique, presque familial où nous dégustons le plat national Ouzbek, le Plov.
Éléna nous dira que c'est un plat qui est plutôt d'origine Tadjik, les nomades du désert. Puis nous partons pour l'Observatoire astronomique d'Ulugh Beg et c'est Sacha qui nous commentera cette visite.
L'Observatoire astronomique a été édifié au début du XVe siècle (vers 1429) par le gouverneur de cette ville, le prince-astronome Ulugh Beg. Il y travailla avec quelque soixante-dix mathématiciens et astronomes aboutissant à la publication des tables sultaniennes, dont la précision resta inégalée pendant deux siècles.
L'équipe calcula les positions de 1018 étoiles ; un certain nombre d'entre elles, non décrites jusque-là, gardent le nom qu'on leur a donné alors. Ces tables étaient très utiles aux caravaniers pour se déplacer dans le désert la nuit.
Cette tranchée d'environ deux mètres de large a été creusée dans une colline le long de la ligne méridienne où l'arc était tracé et permettait de déterminer le midi exact. Ce sextant mesurait onze mètres de long et la hauteur de trois étages de haut, mais il a été construit sous terre pour le protéger des tremblements de terre.
Gradué sur toute sa longueur, c'était le plus grand cadran de l'époque, avec un rayon de 40,4 m. Il servait à l'observation du Soleil, de la Lune et d'autres corps célestes. Les astronomes travaillant à Samarcande pouvaient déterminer le midi exact de chaque jour en fonction de la hauteur du Soleil de midi, de la distance au zénith et de la déclinaison. Les tables sultaniennes ont répertorié des paramètres planétaires améliorant les coordonnées de 1 018 positions d'étoiles.
En fin d'après-midi, après nos dernières visites, nous prenons la direction de l'église Orthodoxe de Samarcande pour qu'Éléna dépose une petite bougie nous souhaitant un bon voyage car juste après nous allons à la gare pour prendre le "TGV" Ouzbek pour Tachkent.
Des au-revoir sur le quai de la gare la larme à l’œil car nous avons tissé une certaine amitié avec notre guide et je suis triste de la quitter. Le voyage se passe sans encombre avec un petit en-cas distribué gratuitement aux voyageurs. Ce train est très confortable, il roule moins vite que notre TGV français mais nous arrivons en soirée à Tachkent sans avoir vu le temps passer.
Le soir nous retrouvons l'hôtel de Tachkent et repartons découvrir la ville.
Ainsi se termine ce merveilleux voyage en Asie-Centrale avec son lot de découvertes, de monuments, de paysages et cet accueil inoubliable des Ouzbeks.
Nous remercions chaleureusement tous nos guides pour leur professionnalisme et leur accueil chaleureux.
Ouzbékistan – De Boukhara à Samarcande
Route de Boukhara à Samarcande.
Le Caravansérail de Rabat-i-Malik.
Nous quittons Boukhara en compagnie de Wali notre chauffeur. Sur la route, nous visitons la Caravansérail de Rabat-i-Malik avec son réservoir d'eau de Sardoba. Autant il ne reste pas grand chose du caravansérail, autant le réservoir d'eau de Sardoba est vraiment très impressionnant, grand, une voûte immense en pierres sèches, magnifique.
Puis nous continuons en direction de Nourata avant de rejoindre le lac Aydarkoul puis le village d'Hayat.
La galerie ci-contre présente le réservoir d'eau de Sardoba (XVe siècle) et les ruines du caravansérail de Rabat-i-Malik (XIe siècle) dont seules les les fondations surélevées subsistent (Les archéologues ont pour habitudes de surélever les fondations des sites historiques ).
Nourata.
Nourata est connue pour sa source d'eau, considérée comme sacrée par les musulmans (ainsi que les poissons), et pour les ruines d'une forteresse construite par l'armée d'Alexandre le Grand.
La source sacrée Tchachma est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage pour les musulmans. L’endroit tire sa renommée de la source qui serait apparue à un endroit où Ali, le gendre du prophète Mahomet, aurait frappé le sol avec un bâton. Une autre légende dit que cette source aurait jaillie suite à la chute d’une météorite qui creusa le puits d’où l’eau sortit. Enfin, une autre légende dit que des nomades errant dans le désert à la recherche d’un puits auraient vu un rayon de lumière qu’ils suivirent et qui les amena à cette source.
Le complexe comprend la source, un puits, une mosquée du XVIe siècle, dite Panjvakhta (cinq prières), construite sous le règne d’Abdullah Khan II, une mosquée dite Tchil Ustun (quarante colonnes), du XIVe siècle, construite au niveau de la source. Le dôme, de 16 m de diamètre, est un des plus grands d’Asie centrale. Des poissons, considérés comme sacrés, nagent dans les différents canaux où coule l’eau de la source à 19°c été comme hivers. L’eau thermale a de bonnes propriétés pour la santé et de nombreux poissons proches des truites y nagent.
J'en profite pour visiter un Hammam. Déjà qu'à l'extérieur la chaleur est très forte, je ne vous raconte pas dans le Hammam, étouffant !!!
Nous avons effectué ces visites à Nourata avec notre guide anglophone Shakhlo Hasanova très sympathique. Elle est Free-lance, vous pouvez la contacter par WhatsApp (+998 90 087 70 74) ou e-mail: hasanovashakhlo@gmail.com
Lac Aydarkoul.
Le lac Aydar est un énorme bassin artificiel situé dans une dépression saline au sud-est du désert de Kyzylkoum (au nord-est de l’Ouzbékistan). Avec les lacs Arnasay et Tuzkan, il appartient au système lacustre Aydar-Arnasay, dont la superficie totale atteint les 4 000 km² (il mesure environ 250 km de longueur sur 8 à 35 km de largeur).
C’est le deuxième plus vaste plan d’eau d’Asie centrale, après la mer d’Aral. Il est alimenté par le fleuve Syr Darya dont une partie des eaux est détournée lors des crues. C’est un sanctuaire pour les oiseaux qui trouvent dans le lac de nombreux poissons.
Nous poursuivons notre route et arrivons sur les bords du Lac Aydarkoul. Il était prévu que nous campions sous des yourtes, mais finalement nous irons dans un bungalow. Un petit tour sur les berges pour une petite baignade, soirée tranquille avec un repas en compagnie de Wali, notre chauffeur. Sous ses airs bourrus, il est adorable, attentionné, toujours prêts à nous rendre service. Nous aurons très chaud la nuit car la clim de notre bungalow est en panne. Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous reprenons la route pour aller dans les montagnes. Nous traversons les plaines arides en rencontrant chameaux, moutons et chèvres. On se demande ce qu'ils peuvent bien brouter, l'herbe sèche ...
Nous repartons le lendemain après un bon petit déjeuner. Honnêtement, ce n’est pas le meilleur moment de notre périple mais nous aurions regretté de n’être pas allé visiter ce lac.
Le village Hayat.
Nous partons dans les montagnes et arrivons à Hayat, un petit village en altitude (900 m). Accueillis par des habitant, nous nous installons et profitons de la fraîcheur au bord d'un ruisseau.
Quel contraste entre la chaleur et l'aridité autour du lac Aydarkoul et ce petit oasis de verdure à Hayat. Vraiment l'eau fait tout !
Nous irons faire une petite balade autour du village avant le déjeuner, puis dans l'après-midi, un guide local nous emmènera à la recherche des mouflons dans la montagne. Nous en verrons, surtout des femelles avec leurs petits. Nous continuons pour un joli point de vue à 1000 m. On peut distinguer au loin le las Aydarkoul dans la brume.
Retour au village où nous sommes choyés par la famille qui nous sollicite pour des boissons, gâteaux et les enfants jouent avec nous en parlant un peu en anglais.
Nous rencontrons un autre groupe de français et discutons avec leur guide francophone pour un prochain voyage en Asie Centrale.
Le soir nous dînons tous ensemble autour d'un barbecue et on nous propose de la vodka en plus du thé. Les ouzbeks ont beau être musulmans, ils ont encore la culture russe quand le pays faisait parti de l'URSS et la vodka est restée dans les traditions. L'ambiance se détend ...
Après cette parenthèse en altitude et à la fraîcheur, nous repartons le lendemain en compagnie de Wali pour Samarcande. Nous retrouvons la plaine désertique et la chaleur.
On ne peut par dire que les routes soient bonnes en Ouzbékistan, bien souvent défoncées, de nombreux travaux, nous mettrons un certain temps pour atteindre Samarcande.
Ouzbékistan – Boukhara.
Ouzbékistan - Boukhara.
Boukhara, la ville Noble.
Nous quittons Khiva et Wali, notre chauffeur, nous conduit à Boukhara en traversant le désert Kizyl Koum.
Située sur la Route de la soie, Boukhara a plus de 2 000 ans. C'est l'exemple le plus complet d'une ville médiévale d'Asie centrale dont le tissu urbain est resté majoritairement intact, avec de nombreux monuments dont la célèbre tombe d'Ismaël Samani, chef-d'œuvre de l'architecture musulmane du Xe siècle, et de nombreuses médersa du XVIIe siècle.
Boukhara a longtemps été un centre économique et culturel important de l’Asie centrale. L’ancienne cité perse a été le centre majeur de la culture islamique durant de nombreux siècles et est devenue un centre culturel majeur du Califat au VIIIe siècle.
À l’exception de quelques vestiges importants datant de la période antérieure aux invasions mongoles de Gengis Khan en 1220 et de Timour en 1370, la vieille ville est un témoin de l’urbanisme et de l’architecture de la période chaybanide des rois ouzbeks, à partir du début du XVIe siècle. La citadelle, reconstruite au XVIe siècle, marque le centre civique de la ville depuis ses origines.
Les monuments importants encore debout comprennent la célèbre tombe d’Ismail Samanai du Xe siècle. De la période karakhanide du XIe siècle le minaret de Poi-Kalyan, une grande partie de la mosquée Magoki Attori et du mausolée Chashma Ayub. La madrassa Ulugbek est un héritage des Timourides. Aux Chaybanides sont dus: l’ensemble de Poi-Kalyan, l’ensemble de Lyabi-Khauz, la madrassa Kosh et la madrasa Gaukushon dans l’ensemble de Hodja-Kalon.
Les édifices ultérieurs comprennent des madrasas monumentales: Taki Sarafon (Coupole des changeurs), Taki-Tilpak-Furushan (Coupole des chapeliers), Tim-Bazzazan et Tiro-Abdullah-Khan.
Au début du XVIIe siècle, de belles constructions sont venues s’y ajouter, dont une nouvelle grande mosquée, Magoki Kurns (1637) et l’imposante madrassa Abdulazziz-Khan (1652).
Nous arrivons à notre hôtel en centre ville et nous nous installons. Puis notre guide francophone, Marie, nous attend pour repartir et commencer nos visites de la ville. Nous commençons par la Mosquée Kalon.
Tous les monuments importants de Boukhara sont inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
La Mosquée Kalon.
La mosquée Kalon ou Kalan, « grande mosquée », est l'ancienne mosquée principale de Boukhara. Construite au début du XVIe siècle, sous les Chaybanides, à l'emplacement d'une ancienne mosquée du vendredi, elle pouvait accueillir 12000 fidèles.
Par ses dimensions, elle est la plus importante mosquée, après celle de Bibi-Khanoum à Samarcande. Cette mosquée est utilisée pour la prière du vendredi car très spacieuse.
Elle est en restauration et les parties visitables sont limitées.
Le minaret adjacent est le symbole de la ville de Boukhara.
la Médersa Mir-i Arab.
La médersa Mir-i Arab est toujours en activité au sein du complexe Po i Kalon. Comme tous les sites historiques de Boukhara, elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, depuis 1993.
Elle est interdite à la visite car encore en activité avec de nombreux étudiants.
Construite au début du XVIe siècle par le cheikh Abdoullah Yamani, chef religieux soufi d'origine yéménite et guide spirituel de l'émir de Boukhara, Ubaid-Allah Shah (1487-1540).
De sa fondation au début des années 1920 (date de sa fermeture), cette médersa était l'une des plus prestigieuses d'Asie centrale. C'est ici qu'enseigna l'un des plus fameux maîtres tadjiks en philosophie islamique, Ahmad Donich Boukhari (1827-1897).
En 1945, après de longues tractations, la médersa est rendue à l'étude des sciences musulmanes
la Médersa Abdoullaziz-Khan.
La médersa Abdoullaziz-Khan fut construite en 1652-1654 par son fondateur du même nom.
Elle fait partie d'un ensemble architectural symétrique avec la médersa Oulough Beg (1417), implanté à l'est du bazar des joailliers.
Sa décoration extérieure est en partie inachevée car le khan a été détrôné alors que la décoration de la médersa n'était pas terminée. Le portail d'entrée, ainsi que les portails donnant sur la cour intérieure, sont recouverts de carreaux bleus et jaunes (ce jaune lumineux étant utilisé pour la première fois à Boukhara) où l'on retrouve des motifs traditionnels, tels que le vase du bonheur. On retrouve ce même vase en relief dans la cour intérieure.
La médersa est décorée de mosaïques, de majoliques en relief, de tuiles vernissées, de marbre ciselé, de fresques d'albâtre, de gantch (bois ciselé) et de feuilles d'or. C'est donc un sommet de l'art architectural d'Asie centrale. L'on peut remarquer, contrairement à la tradition architecturale islamique, des représentations figurées et un plus grand réalisme du décor floral et végétal. Outre les cellules et les parties communes, la médersa comprend une petite mosquée d'hiver et une mosquée d'été.
la Médersa d'Ulugh Beg.
La médersa d'Ulugh Beg (ou d'Oulougbeg) a été édifiée en 1417 par Ulugh Beg (1409 - 1449), souverain, astronome, petit-fils de Timour (Tamerlan).
L'édifice date de l'apogée de l'architecture d'Asie centrale. C'est aussi la plus ancienne des trois médersas construites sous Ulugh Beg.
Elle se trouve en face de la médersa Abdoullaziz Khan.
Etant en activité, elle ne se visite pas.
la Mosquée Magoki-Attari.
La mosquée Magoki-Attari est un édifice médiéval datant du XIIe au XVIe siècle. Il s'agit de l'édifice le plus ancien parmi ceux conservés à Boukhara. Six piliers rectangulaires massifs divisent son espace en 12 parties, l'ensemble étant recouvert de coupoles. Au milieu du mur occidental est placé une mihrab (sanctuaire permettant aux fidèles de prier en direction de la Mecque). La base du bâtiment se trouve à plus de 4,50 m en dessous du niveau actuel du sol actuel.
La mosquée a deux entrées. Celle du sud a été dégagée par la restauration des années 1934-1935. Son portail (dont l'arche principale n'a pas été conservée) est orné d'une sculpture en terre cuite avec des inserts de gantch (gypse et argile) sculptés et une inscription en majolique bleue sur l'archivolte de l'arc intérieur de l'entrée. Ce décor unique par sa beauté remonte sans doute au XIIe siècle, à l'époque des Qarakhanides, quand Boukhara était un des plus grands centres de constructions architecturales de l'est. L'entrée orientale a la forme traditionnelle d'un petit portail et a été construite au XVIe siècle et reconstruite dans sa forme actuelle au début du XXe siècle.
Nous continuons nos visites dans Boukhara.
La Médersa Nadir Devonbegui.
La médersa Nadir Devonbegui ou médersa Nadir Divan-Beg se situe dans l'ensemble architectural du Liab i Khaouz datant du XVIe -XVIIe siècle.
Le Liab i Khaouz est une place centrale dans la ville de Boukhara où plusieurs bâtiments sont regroupés autour d’un bassin qui apporte de la fraîcheur en été.
Cette médersa a été édifiée par le khan Imam Quli pour servir de caravansérail, mais a ensuite été utilisé comme médersa.
Le portail est décoré de mosaïques représentant deux daims tenus dans les serres de deux oiseaux mythologiques Simorgh qui regardent le soleil. Des vestiges de mosaïques subsistent également sur les façades latérales.
Nous terminons nos visites avec Marie et rentrons nous reposer à l'hôtel avant de repartir voir Boukhara bynight. Nous reprendrons nos visites avec notre guide le lendemain.
Le Tchor Minor, ou médersa de Khalif Niazkhoul.
Le Tchor Minor (du persan : « quatre minarets »), ou médersa de Khalif Niazkhoul, est un édifice construit en 1807 sur les fonds d'un riche marchand turcoman, Khalif Khoudoïd.
La médersa est construite au départ autour d'une cour, dont deux côtés sont réservés aux cellules des étudiants (59 à l'époque) en science coranique, avec un bassin (haouz) et un iwan servant de portail d'entrée à la mosquée de la médersa. Celle-ci était dirigée par le cheikh soufi Khalif Niazkhoul.
Il ne reste plus aujourd'hui que quelques cellules. Le pavillon d'entrée qui subsiste de la médersa fait toute la particularité de l'ensemble, car il est surmonté de tours aux quatre angles dont chacune est couronnée d'une coupole turquoise et symbolise une ville : La Mecque, Ourguentch, Termez et Denaou.
Le mausolée des Samanides.
Le mausolée des Samanides, ou tombeau d'Ismaïl Ier est situé au centre du parc de la culture et des loisirs autrefois parc Sergueï Kirov.
Construit vers 900, c'est l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture funéraire islamique dont il est l'un des plus anciens exemples. De forme carré et surmonté d'une coupole, il est entièrement construit en brique. Son décor a pour particularité d'imiter le tressage d'une vannerie. Les quatre faces sont identiques et symbolisent la terre et la stabilité.
Le monument faisait partie, à l'origine, d'une plus grande nécropole, dont il ne subsiste plus rien sauf un petit cimetière. Il est ainsi le seul témoignage bâti de l'ère des Samanides sur le territoire de l'oasis de Boukhara. C'est aussi l'une des premières structures encore existantes entièrement construites en briques d'argile cuites.
C'est l'un de mes monuments préférés, vraiment sublime par sa sobriété et par le jeu mathématique de l'agencement des briques. Comme tous les monuments de Boukhara, il est inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
La mosquée Bolo Haouz.
La mosquée Bolo Haouz (« près du bassin ») a été construite en 1712, en face de la citadelle d'Ark dans le quartier du Régistan.
Elle abritait l’un des étangs les plus importants de Boukhara. Des porteurs d’eau travaillaient sur place recueillant de l’eau pour les quartiers résidentiels et les bazars.
Elle servait, avant le rattachement à la Russie bolchévique (1920), de mosquée du Vendredi où venait prier l'émir de Boukhara. Vêtu de ses plus beaux costumes, le souverain abandonnait sa forteresse pour prier et expier ses péchés sous le dôme de Bolo Haouz.
En 1917, devant l'iwan (servant d'entrée d'honneur), ont été rajoutées des colonnes de bois peint allongées exagérément pour constituer avec une toiture en bordure une salle de prière d'été. Les chapiteaux sont ornés de muqarnas colorés.
La mosquée a été réaffectée au culte depuis une vingtaine d'années et est utilisée le vendredi. L'intérieur de la mosquée est typique du style du tournant du XIXe siècle et du XXe siècle.
Le petit minaret a été construit en 1917. Notre guide regrettera les jets du bassin qui troublent la surface et empêche la réflexion sur l’eau.
La citadelle d'Ark.
La Citadelle Ark est la forteresse de Boukhara. Les plus anciennes traces trouvées sont une enceinte fortifiée datant du Ve siècle av. J.-C, lorsque la colline artificielle où se trouve Ark fut construite. En effet, le paysage est complètement plat, aucun relief.
Cette forteresse a été détruite et reconstruite plusieurs fois. Le premier souverain à avoir ordonné la construction de Ark était un dénommé Biden.
Cette colline, ceinte de remparts hauts de 16 à 20 m et couvrant une superficie de 4 hectares est aujourd’hui l’emplacement du plus ancien bâtiment de Boukhara, sa citadelle.
Elle fut toujours le centre du pouvoir politique et culturel de la région. Elle comportait une bibliothèque extrêmement riche, la ville était à cette époque l’une des plus grandes du monde musulman.
Détruite par Gengis Khan en 1220, puis reconstruite par les Chaybanides, première dynastie ouzbèk au tout début du XVIe siècle.
La citadelle actuelle n’est qu’une petite partie de ce qu’avait pu être l’ancienne. Après la conquête de Boukhara par l’armée rouge en 1920, Ark fut gravement endommagée mais on dit que l’émir de l’époque détruisit aussi des bâtiments dits « compromettants ». Le harem n’existe donc plus. On trouve encore une mosquée du vendredi qui abrite un musée, mais également la mosquée Ul’dukhtaron, conservée malgré les destructions ainsi qu'une prison.
La vie à Boukhara.
Ainsi se termine nos visites à Boukhara. Nous remercions chaleureusement Marie, notre guide, pour tous les renseignements, explications qu'elle nous a donné sur cette magnifique ville.
Au cours de nos visites, nous passerons par le marché haut en couleurs, bien achalandé avec des produits « exotiques » pour nous. Du sucre candi, des thés et tisanes, de superbes légumes.
Lors des deux soirées passées à Boukhara, nous irons dîner sur la place Lyabi Hauz. Cette place est occupée par un bassin et le soir les jets d'eau sont mis en marche et permettent de rafraîchir agréablement cette place. On y retrouve la vie nocturne de Boukhara autour de restaurants, les soirées sont très animées !
De nombreux restaurants y sont établis et nous y dînerons chaque soir. L'ambiance est très festive avec un chanteur, de la musique (très forte!!!) et quelques animations pour les enfants. Les ouzbeks sont très joyeux et toujours prêts à faire la fête. Ils sont aussi très chaleureux et bienveillants, toujours prêts à discuter avec vous, les marchands de souvenirs ne font que vous proposer leur marchandise sans insister ce qui est très agréable !
Agréable séjour à Boukhara, le lendemain, Wali passe nous prendre pour nous conduire à Samarcande où de nouvelles découvertes nous attendent.
Bonus.
Ouzbékistan – Khiva.
Ouzbékistan - Khiva, l'Itchan Kala.
l'Itchan Kala.
Nous arrivons dans le centre de Khiva et notre chauffeur nous dépose à l'arrière d'un immense bâtiment qui semble être une Madrassa en nous disant que c'est notre hôtel. Surpris, nous le remercions et contournons ce bâtiment pour trouver l'entrée.
Et, Oh surprise, il s'agit bien d'un hôtel, l'Orient Star, où nous sommes accueillis par le réceptionniste. L'enregistrement fait, nous partons nous installer dans notre chambre, une cellule d'étudiant aménagée en chambre avec une petite salle de bain donnant sur la place de Khiva, l'entrée étant du côté de la cours intérieur de l'ancienne Madrassa.
Le lieu est fabuleux, adjacent au minaret inachevé, même dans nos rêves les plus fous, nous n'aurions pas pensé loger dans un tel édifice.
Nous apprendrons que ce bâtiment est concédé par les autorités locales à cet hôtel qui en assure l'entretien.
Une fois installés, nous repartons explorer cette ville, impatients de la découvrir. Nous sommes en fin d'après-midi et notre guide nous assurera les visites la journée du lendemain.
Nous en profitons pour explorer la cité, peu à peu désertée par les touristes et investie par ses habitants qui sortent profiter d'une fraîcheur toute relative et laisser les enfants jouer à l'extérieur.
(les commentaires sont tirés d'articles de Wikipédia)
Khiva est située à 40 km du fleuve Amou-Daria, au bord du canal Palvan-Yap. Au nord-ouest, elle confine à la région de Kouchkoupir, au nord à la région d’Ourguentch, au nord-est à la région de Yanguiarik, au sud-est au Turkménistan. La partie sud de la ville est limitrophe du désert du Karakoum. Les canaux Ak-Yap et Sertchali traversent la ville.
La ville de Khiva compte 95 246 habitants soit un peu plus de la moitié de la population du district dont elle est le chef-lieu. Sa superficie est de 883 hectares.
Le climat est continental, marqué par la chaleur d'un long été, la rigueur de l’hiver court et la rareté des précipitations. La température moyenne est 4,5 °C au mois de janvier et 27,4 °C en juin, mais elle peut atteindre 44 °C. La quantité de précipitations annuelles s'élève à 90-100 mm.
Pour nous, il fait très chaud dans la journée même si le fond de l'air n'est pas brûlant, mais c'est un air sec et nous ne transpirons pas beaucoup. Par contre on boit des litres d'eau !
L'Itchan Kala est la ville intérieure, retranchée derrière des murailles de brique hautes d'une dizaine de mètres. L'ancienne oasis de Khiva était l'ultime étape des caravaniers avant de traverser le désert en direction de l'Iran. Cette ville a plus de 2500 ans d'histoire ! La ville entière est un musée à ciel ouvert. En même temps, cette ville-musée est vivante, l'Ichan Kala compte 3019 habitants.
Bien qu'ayant conservé peu de monuments très anciens, elle constitue un exemple cohérent et bien préservé d'architecture musulmane de l'Asie centrale avec des constructions remarquables comme la mosquée Djouma, les mausolées et les medersa et les deux magnifiques palais édifiés au début du XIXe siècle par le khan Alla-Kouli.
La ville de Khiva est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.
La Médersa Khan Moukhammad Amin.
Située dans la partie d`ouest de l`Itchan-Qala, la médersa construite par Moukhammad Amin-khan (1845-1855) impressionne par sa grandeur. Elle est non seulement la plus grande médersa à Khiva, mais aussi la plus importante en toute Asie Centrale. Elle pouvait accueillir jusqu’à 260 étudiants dans des chambres doubles dont celles en façades comportait un balcon. La médersa abritait également la haute cour de justice du khanat de Khiva. C’est actuellement l’hôtel Orient-Star qui nous accueille avec le Kalta-minor, le minaret court ou inachevé, symbole de la ville de Khiva.
Ces lieux d'enseignement sont appelés Médersa ou Madrassa.
La citadelle Koukhna-Ark.
Nous poursuivons nos visites par la citadelle Koukhna-Ark du XVIIe siècle.
C'était la première résidence des Khans de Khiva qui regroupe la Mosquée d'été, la cour de la monnaie et la salle du trône.
Le bâtiment est très beau, nous visitons la salle du trône où le Khan donnait audience et rendait la justice. Les accusés sortaient soit libres par une porte, soit condamnés par une autre où ils restaient jusqu'à leur exécution.
La salle de la monnaie avec une reconstitution de l'atelier de frappe. Des enclumes sont exposées.
Puis nous visitons la Mosquée au plafond bien restauré et les piliers typiques en bois.
Le Mausolée de Pakhlavan Makhmoud.
Visite du Mausolée de Pakhlavan-Makhmoud qui est le saint patron de la ville de Khiva. Personnage hors du commun, il était fourreur de son état, lutteur hors pair, poète et philosophe.
Dans la première pièce du mausolée, un Imam chante lorsque nous visitons. Les pièces sont revêtues de majoliques et mosaïques splendides d'un bleu profond.
Les pèlerins viennent nombreux sur ce lieu sain pour des prières. Son tombeau fut construit à l’emplacement de son atelier de fourreur et, en 1810, il fut inclus dans le mausolée dynastique des khans kungrad.
Si le premier mausolée était d'allure modeste, ce n'est qu'au XIXe siècle qu'il acquiert sa physionomie actuelle. Un haut portail conduit à une cour intérieure sur laquelle donnent la khanaka surmontée d’un tambour et d’une coupole bleue turquoise, une mosquée d’été et des bâtiments annexes qui abritent les tombeaux de la mère et du fils d’Isfandiar Khan.
Dans la cour se trouve aussi un puits où viennent boire les jeunes mariés désirant un enfant. Les majoliques qui décorent l’intérieur de la khanaka sont d’une beauté époustouflante. Les parois et la coupole sont entièrement revêtues d’arabesques végétales bleues et blanches dans lesquelles sont insérées des poésies de Pakhlavan Makhmoud. Ces majoliques furent réalisées par le fameux artisan Abdoullah Djinn. La tombe de Pakhlavan Makhmoud se trouve dans une pièce attenante, située à gauche de la grande salle. Les pèlerins viennent se recueillir devant la grille ajourée qui protège son tombeau. Les tombes des khans Abdoul Gazi (1663), Anoucha (1681) et Muhammad Rakhim sont placées dans la khanaka.
Le minaret de la médersa Islam Khodja.
Il ne fait pas encore trop chaud et nous en profitons pour gravir de très nombreuses marches pour arriver tout en haut du minaret de la médersa Islam Khodja.
Vue imprenable sur l'Itchan Kala, la vieille ville de Khiva et ses faubourgs. Des ouzbèks nous ont accompagnés et posent pour une petite photo.
Les ouzbèks que nous rencontrerons seront toujours accueillants et bienveillants avec nous. Ce sont des gens joyeux, toujours prêts à chanter, danser et se réunir en famille.
Nous sommes accompagnés par Hayden, notre guide local francophone n'ayant aucun accent ce qui nous surprendra tout au long de ce voyage en Ouzbékistan.
Nous continuons nos visite de Khiva.
La Mosquée Djouma aux 212 colonnes.
La mosquée Djouma, littéralement mosquée du Vendredi, était autrefois la grande mosquée de la ville. C'est ici qu'étaient notamment lues les proclamations du khan de Khiva lors des grandes prières hebdomadaires.
Elle fut édifiée en 1788-1789, à l'initiative d'Abdurakhman, mikhtar du khan, sur une base plus ancienne, les travaux étant financés grâce à des revenus perçus à Koshkupyr et Bekabad.
La salle de prière est une vaste pièce hypostyle. Couvrant la charpente, le toit est percé de deux ouvertures rectangulaires laissant passer un peu de lumière et sous lesquelles étaient autrefois plantés des mûriers.
Le plafond charpenté est soutenu par 218 colonnes de bois réparties sur 13 rangées, chacune espacées de 3,15 m. Le plus souvent en orme, elles présentent des décors variés et reposent sur des socles de pierre avec parfois de la laine non traité en intercalaire, ce matériau passant pour éloigner les insectes xylophages mais sert aussi d’amortisseur lors des séismes. Certaines de ces colonnes sont des ré-emplois d'édifices antérieurs, les quatre plus anciennes, datées du Xe siècle, passent pour provenir d'un édifice disparu de la ville de Beruniy. Beaucoup furent remplacées lors des campagnes de restauration successives, notamment en 1979-1983 et 1996-1997.
Le mihrab, simplement recouvert d'un enduit blanc, ne présente que peu de décor.
La porte d'entrée, en bois, de l'accès principal est ornée de gravures, dont une inscription en coufique, et de ferrures décoratives.
Le Tach Khaouli.
Le Tach Khaouli, ou palais de pierre. Il fût construit de 1830 à 1841 pour le souverain Alla Kouli Khan, et comprend plus de 260 pièces autour de trois cours:
- Celle du harem dans la partie nord,
- Celle du Ichrat Khaouli (salle d'audience), construite en 1830-1832, située dans le quart sud-est,
- Celle de la cour de justice (ou Arz Khaouli), dans le quart sud-ouest (1837-1838).
La Cour de Justice (Arz Khaouli).
La Cour de Justice, ou Arz Khaouli, était le lieu où le khan tranchait les litiges et rendait justice.
Les murs sont eux aussi décorés de revêtements de majoliques et mosaïques. Deux escaliers latéraux permettent l’accès à la plateforme surélevée de l’iwan au fond duquel se trouvent trois portes.
Une plateforme destinée à installer une yourte est disposée dans la cour, dans le prolongement de la colonne de l’iwan, en parfaite symétrie. Cette yourte était utilisée en hivers.
Le Harem.
Le harem, première partie à être construite, est disposé autour d'une cour rectangulaire avec cinq loges soutenues chacune d'un pilier de bois sculpté. Quatre loges étaient dévolues aux quatre épouses légitimes du khan et la cinquième, la plus grande, au khan.
Les appartements sont tous conçus selon la même architecture : une haute loge (ou loggia) ouverte en direction du nord-ouest, pour l'été et une pièce attenante pour les mois d'hiver.
L'ensemble est décoré de majoliques bleues et blanches, œuvre d'Abdoullah Djinn. Les plafonds en bois sont décorés de motifs jaunes et rouges.
Hayden me fait voir que chaque carreau de majoliques est numéroté car l'ensemble a été dessiné, puis cuit avant d'être collé sur le mur.
L'Ichrat Khaouli, la Salle d'Audience et le Musée.
Nous terminons nos visites par la Salle d'Audience (Ichrat Khaouli) richement décorée. Cette partie est disposée autour d'une cour carrée avec une loge du côté sud soutenue par un pilier de bois sculpté où se tenait le khan pour recevoir ses invités en audience, ainsi que les ambassades.
Ceux-ci étaient installés dans la partie Est où ils pouvaient déployer leur tente, ou yourte, sur deux plateformes circulaires. L'ensemble est décoré de majoliques bleues.
Puis nous visitons le Musée où des scènes sont reconstituées et sur les murs, une galerie de portraits de la famille royale de l'époque.
Le palais Nurullabay.
Les pages de l'histoire regorgent de récits sur la vie luxueuse des khans et des émirs. Chaque gouverneur essayait de s'entourer de belles pièces, de palais, de magnifiques jardins et d'imposantes salles royales. Pour atteindre ce but, ils invitaient les artistes les plus reconnus, les joailliers de l’architecture.
Le palais de Nurullabay qui ne concède pas aux autres palais dans la beauté, le charme et la splendeur, représente le passé de Khiva de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Muhammad Rakhim II (1845-1910) demanda Nurullabay, un riche marchand de Khiva, de lui vendre son jardin. Nurullabay donna son accord à la condition que le jardin garderait son nom. Le khan accepta la condition. Voilà pourquoi, le palais porte aujourd’hui le nom de Nurullabay. Situé à la partie nord-ouest de l’Ichan-Kala, le palais fut destiné au fils le plus aimé de Muhammad Rakhim II, Asfandiyar-khan (1871-1918).
Il est entouré d’une haute muraille et composé de 4 cours. Les visiteurs pouvaient accéder au palais par les portes principales derrières lesquelles se trouvaient les locaux pour la garde et la chancellerie.
Nous terminons nos visites en compagnie d'Hayden et repassons à l'hôtel pour essayer de monter dans le minaret court. Mais la réceptionniste nous dira que les escaliers sont dangereux et interdits, mais elle nous permettra de monter sur la passerelle le reliant au bâtiment. Petite victoire de persévérance pour Ludo !
Nous quittons notre guide Hayden que nous remercions chaleureusement pour toutes les explications et renseignement prodigués durant ces visites. Un français parfait sans accent, Hayden est très professionnelle.
Nous repartons voir diverses parties de la ville jusqu'au soir. Nous passons par la Médersa Khan Moukhammad Amin et continuons à prendre des photos le soir venus avec les illuminations de la ville.
Belle expérience à Khiva qui sera ma ville favorite car ce n'est pas une ville musée, des habitants sortent le soir et les enfants jouent dans les ruelles. Cette ville rassemble de superbes monuments et bâtiments historiques bien restaurés?
Une ville des contes des milles et une nuits !
Si vous cherchez un excellent guide pour découvrir ce petit joyau qu'est Khiva, je vous recommande Hayden que vous pouvez joindre sur son WhatsApp +998 93 524 95 23
Le lendemain, nous quittons à regret ce superbe hôtel. Wali, notre chauffeur pour le reste de ce voyage, nous conduit à Boukhara pour de nouvelles découvertes.
Ouzbékistan – Mer d’Aral
La Mer d'Aral en Ouzbékistan.
Moynak.
Arrivés à Tashkent en Ouzbèkistan, nous prenons un vol le lendemain pour Noukous, ville de la république du Karakalpakstan, territoire autonome de l'Ouzbékistan. Puis, le lendemain, partons en 4X4 avec un guide pour Moynak qui était au bord de la mer d'Aral.
Moynaq était un port du sud de la mer d'Aral, doté d'une économie active liée à la pêche et à la mise en conserve du poisson.
Suivant les ordres de Lénine, les pêcheurs de Moynaq jouèrent un grand rôle dans la lutte contre la famine russe de 1921-1922. Des milliers de tonnes de poissons furent envoyées en URSS pour nourrir la population. Un guide nous dira qu'ils ont "presque vider" la mer d'Aral de ses poissons tellement la pêche fut intensive.
Aujourd'hui, Moynaq est l'un des témoins de la catastrophe environnementale que subit la région en raison du retrait de la mer d'Aral, qui se trouve à quelque 35 km au nord et n'est plus visible à l'horizon depuis l'ancien port. Un « cimetière de bateaux », comprenant une dizaine de carcasses rouillées, et un petit musée attestent de l'ampleur de la catastrophe actuelle et de la richesse passée. La vidéo du Musée est très intéressante.
La mer d'Aral est un lac d'eau salée d'Asie centrale occupant la partie basse de la dépression touranienne ou aralo-caspienne au milieu d'espaces désertiques. Elle est partagée entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud. Elle tire son nom du mot kazakh Aral qui signifie « île » en référence aux milliers d'îles qui la couvraient.
Dans les années 1960, la mer d'Aral, encore alimentée par les puissants fleuves Amou-Daria et Syr-Daria, formait la quatrième plus vaste étendue lacustre du monde, avec une superficie de 66 458 km2. En 2000, cette superficie était divisée par deux. Cet assèchement, dû au détournement des deux fleuves pour produire du coton en masse, est une des plus importantes catastrophes environnementales du XXe siècle. En août 2005 s'est achevée la construction de la digue de Kokaral qui sépare la petite partie nord de la mer d'Aral au Kazakhstan, la Petite mer d'Aral, du reste de la dépression, la préservant ainsi de l'assèchement. Depuis lors, la partie sud initialement appelée Grande Aral ne reçoit presque plus d'eau de surface. En grande partie asséchée, elle est généralement divisée en trois lacs principaux : un profond bassin occidental, parfois relié à un bassin oriental peu profond et souvent à sec, et le petit lac de Barsakelmes.
Six pays se partagent le bassin de la mer d’Aral : Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan, Turkménistan et Afghanistan. Alimenté par deux affluents principaux, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, le bassin versant de ce lac d’eau salée compte 17 752 glaciers pour une superficie d’environ 1 549 000 km2.
Les rives de la mer d'Aral étaient variées malgré leur caractère désertique.
La rive orientale était caractérisée par son relief sablonneux et une série de longues baies étroites parsemées d'îlots.
Elle s'opposait ainsi au littoral occidental, d'un profil rectiligne, dominé par de hautes falaises (190 m pour les plus élevées) battues par les flots.
La rive septentrionale correspondait à la limite sud du plateau argilo-sableux de Tourgaï, s'élevant jusqu'à 178 m au-dessus du rivage et découpé de baies profondes.
Entre ses diverses parties, au nord-est et au sud, les vastes deltas du Syr-Daria et de l'Amou-Daria, prenaient l'aspect de vastes espaces plans qui progressaient rapidement grâce au déversement abondant des eaux limoneuses.
Les eaux de la mer d'Aral se caractérisaient par une grande limpidité et un bleu intense, elles étaient peu salées (10 à 11 ‰ de taux de salinité moyen, 14 ‰ au sud-est).
Leur température suivait le rythme des saisons en raison de la faible profondeur. L'été, elles pouvaient atteindre 26°C à 27°C en surface (mais seulement 1°C à 3°C dans les fonds de la côte occidentale). L'hiver, les températures étant négatives, la mer était entièrement prise par les glaces, parfois jusqu'au début du mois de mai.
Les précipitations sont faibles dans cette région au climat aride (entre 130 et 140 mm/an en moyenne), l'évaporation est très élevée (de l'ordre de 1000 mm/an) mais l'apport des deux grands fleuves tributaires permettait à la mer d'équilibrer son bilan hydrologique.
Le niveau des eaux a beaucoup varié au cours de l'histoire. Jusqu'au XVIe siècle, la mer d'Aral était reliée à la mer Caspienne par l'intermédiaire de l'Ouzboï et son niveau d'eau baissait car son principal fleuve tributaire, l'Amou-Daria, empruntant le lit de cet ancien cours d'eau, aujourd'hui à sec, et allait déverser la majeure partie de ses eaux dans cette grande mer intérieure qu'est la Caspienne.
Le cours de l'Amou-Daria fut détourné voilà 400 ans (par les khans de Khiva car le fleuve charriait des sables aurifères) et ses eaux rejoignirent la mer d'Aral dont le niveau s'éleva. Une nouvelle baisse fut enregistrée entre 1850 et 1880, mais les eaux remontèrent de 3 m entre cette dernière date et 1960.
Dès 1918, les autorités de l’URSS procédèrent au détournement de ses principaux affluents « afin d’irriguer des zones désertiques de l’Ouzbékistan pour y implanter des rizières et des champs de coton. »
Le coton a un intérêt stratégique en plus de sa qualité de fibre textile. En effet, le coton est de la cellulose permettant la fabrication de la Nitro-cellulose, explosif. Mais l'huile extraite des graines de coton permet aussi la fabrication d'explosif ce qui aurait motiver l'augmentation de la production de cette plante.
Au début des années 1960, les économistes soviétiques décidèrent d’intensifier la culture du coton en Ouzbékistan et au Kazakhstan. Les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria furent privés d'une partie de leurs eaux pour irriguer les cultures par plusieurs canaux dont celui de Karakoum. Ainsi à partir de 1960, entre 20 et 60 km3 d'eau douce furent détournés chaque année.
Le manque d'apport en eau assécha alors peu à peu la mer dont le niveau baissait de 20 à 60 cm par an. Depuis 1971, une partie des eaux de l'Amou-Daria est orientée vers le Darjalyk, un ancien bras du fleuve menant vers le bassin du Sary Kamysh, un lac asséché qui a été ainsi reconstitué et plus récemment vers le lac de l'âge d'or.
La séparation entre la Petite mer au nord et la Grande mer au sud date de 1989. L'évolution a d'abord laissé présager la disparition totale de la seconde à l'horizon 2025, avant que des travaux d'aménagement ne soient opérés. En 2007, on constate que le niveau de la Petite mer d'Aral a remonté spectaculairement, plus vite que ne l'espéraient les experts chargés du dossier et la pêche a repris depuis 2006.
Peter Zavialov décèlerait un lien entre la hausse de la mer Caspienne et l’abaissement de la mer d’Aral. Pour Chilo, académicien russe, ce sont les fonds des mers (Caspienne et Aral) qui seraient très friables... et un historien Bunyatov démontre que ce lac aurait déjà agonisé quatre fois au cours des siècles. Allant dans ce sens, des analyses contradictoires sur la mort programmée pour 2025 de la mer d’Aral ont été publiées récemment.
Plusieurs guides nous ont aussi relaté que les essais nucléaires souterrains de l'URSS, sur une petite île de la mer d'Aral, avaient entraîné des fissures dans le sous-sol et que l'eau de la mer d'Aral se seraient écoulées dans la mer Caspienne située plus bas par infiltration. Information non confirmée.
Les quantités gigantesques de pesticides qui, jadis, étaient charriées par les deux fleuves tributaires de la mer et se sont déposées au fond du bassin de l’Aral ainsi que le sel laissé par les eaux se retirant, se sont retrouvées, au fur et à mesure que l’évaporation progressait, à l’air libre en raison des vents violents. Ils ont provoqué une forte hausse du taux de mortalité infantile (parmi les plus élevés du monde aujourd'hui), une augmentation du nombre des cancers et des cas d’anémies, ainsi que le développement d'autres maladies respiratoires directement reliés à l’exposition à des produits chimiques, phénomènes confirmés par des études de l’Organisation mondiale de la santé. (Sources Wikipédia)
Un de nos guide nous a relaté une tempête de sel, les vents violents soulevant sel et sable pour le déposer, tel de la neige, sur toute une région de l'Ouzbékistan.
Nous continuerons notre route en direction du plateau d'Oustyurt pour rejoindre un camp de yourtes.
Le Plateau d'Oustyurt.
Nous quittons Moynak pour cheminer plusieurs heures en 4X4 sur l'ancien fond de la Mer d'Aral.
Nous arrivons sur le haut plateau d'Oustyrut qui domine la Mer d'Aral que nous voyons au loin. Le chemin est long et heureusement que nous bénéficions de la clim dans la voiture car il fait très très chaud !
Nous traversons un champ gazier où nous verrons de nombreux derricks et tête de puits de gaz. Mais l'Ouzbékistan doit importer du gaz Russe car ses réserves sont épuisées en partie. Un projet avec le Kirghizstan permettrait de relancer la prospection.
Puis la piste monte jusqu'au plateau d'Oustyrut pour une vue époustouflante sur les rivages de la Mer d'Aral avec le camp de yourtes en contre-bas que l'on doit rejoindre pour la nuit.
Mais avant d'y aller, nous descendons jusqu'au rivage pour une baignade.
Baignade dans la mer d'Aral.
Après des heures de piste, nous descendons vers les rivages de la Mer d'Aral.
Elle est bleu et un peu trouble et les premiers mètres ne sont pas très engageants car les pieds s'enfoncent dans une argile collante, visqueuse et noire. Je persévère malgré le dégoût et l'argile fait place à du sable plus agréable à fouler.
L'eau est très salé, elle brûle la langue et on flotte très bien, un peu moins que dans la Mer Morte. La salinité actuelle serait de 160‰ contre 35‰ pour le Pacifique et 39‰ en Méditerranée et 300‰ pour la mer Morte. Avec une telle salinité, toutes les espèces de poissons ont disparurent, même les raies introduites, ne subsiste que le plancton. L'eau est chaude, baignade agréable, rafraîchissante.
Après cette belle baignade, nous remontons pour nous installer dans une yourte du camp.