Maroc – Haut Atlas, Le Djebel Toubkal.
Le Maroc.
Le Djebel Toubkal.
ⵜⵓⴳⴳ ⴽⴰⵍ
Situation géographique.
Le Djebel Toubkal est le sommet culminant du Haut Atlas avec une altitude de 4 167 m.
Le Haut Atlas est une chaîne montagneuse marocaine orientée sud-ouest/nord-est. Cette chaîne appartient au massif de l'Atlas marocain qui en compte aussi deux autres, le Moyen Atlas et l'Anti-Atlas.
L’Atlas est le massif le plus élevé d'Afrique du Nord. Il forme une immense barrière d'environ 750 km de longueur qui délimite le Maroc saharien du Maroc atlantique et méditerranéen.
Le Haut Atlas se divise en trois entités différentes, d'ouest en est, le Haut Atlas occidental, le Haut Atlas central et le Haut Atlas oriental.
Le Haut Atlas occidental est le massif le plus ancien, son point culminant est le Djebel Toubkal à 4 167 m d'altitude.
Le parc national de Toubkal est créé en 1942 en raison de la biodiversité et de la richesse naturelle du djebel Toubkal.
Arrivée à Marrakech.
Je prends un vol Royal Air Maroc de Marseille à Marrakech. A l'arrivée Mohamed, notre guide, m’attend à la sortie de l'aérogare. Nous restons pour attendre une autre voyageuse et je trouve un coin où je me protège de la chaleur, il fait 45°C cet après-midi à Marrakech !
Mini bus jusqu’à l’hôtel où je retrouve Yanis avec qui je partage la chambre. Nous restons dans la fraîcheur de la chambre et en sortons pour aller dîner. Je trouve un petit resto loin du tumulte de la place Djemal Afna qui nous servira une pastilla. Retour à l’hôtel, nous n’avons pas vu d’autres participants au trek. Le guide nous a juste indiqué qu’il ferait une petite réunion à 8 heures avant de partir.
Premier jour de trek. De Imi Oughlad à Tizi Oussem.
Lever, petit déjeuner à l'hôtel puis nous descendons avec nos bagages pour rejoindre les autres participants du groupe. Nous sommes dix, trois femmes et sept hommes.
Le mini bus, bien rempli de nos bagages et matériel de bivouac, nous mène d’abord dans un village où notre cuisinier fera le plein de victuailles pendant que nous prenons tranquillement un café. Nous sommes déjà à 1000 m d’altitude et il fait bien moins chaud qu'à Marrakech. Nous repartons et nous arrêtons à Imi Oughlad, point de départ de notre trek, où nous attend l’équipe de muletiers. Ils sont six accompagnés de leur mule.
Nous ferons une première étape de 13 Km avec 764 m de dénivelé positif en arrivant à Tizi Oussem, premier campement du trek.
Cette première étape aura été très éprouvante pour le cadet du groupe, malade, n'arrêtant pas de vomir tout le long du sentier, il a vraiment de la peine à progresser. Les jus d’orange ou un repas contaminé consommés la veille à Marrakech l'auront rendu malade. Il n’est vraiment pas en forme et à un moment nous craignons qu’il ne puisse poursuivre l'aventure. Avec une des filles du groupe, nous l’aidons, le soutenons du mieux que nous pouvons. Un arrêt opportun pour grignoter, nous réhydrater puis nous poursuivons sur le sentier.
Nous finissons par atteindre le lieu du bivouac, au pied d'un village, où les muletiers ont déjà dressé nos tentes, la tente du mess ainsi que la cuisine. Un thé à la menthe de bienvenue, puis repos bien mérité, surtout pour notre malade qui part se reposer sous sa tente. Le groupe se retrouve et nous faisons connaissance avant de dîner. Marouan, le cuisinier nous a préparé une soupe puis un couscous excellent. Melon et orange en dessert puis chacun rejoint sa tente pour la nuit.
Le lendemain, nous verrons que ce village a subit de très gros dégâts lors du séisme de 2023. De nombreuses maisons, construites en pisé, sont inhabitables ou détruites et les villageois sont installés dans des tentes provisoires en redoutant le prochain hiver qui arrive. Lors de l'arrêt, pendant que nous buvions un café, quelques hommes sont venus nous raconter les décès qu'ils ont eu dans leur famille.
Second jour de trek. De Tizi Oussem à Tizi-n Tizikert.
Beaucoup d'ascension cette seconde journée, plus de 1000 m de dénivelé positif sur une distance de 9 Km. Au niveau du groupe, nous faisons connaissance et, vu que deux pères sont venus avec leur fils, tout le monde pensait que j'étais le père de notre cadet. Ce dernier commence à récupérer mais a toujours des nausées et difficultés à digérer.
Nous commençons donc par une belle montée sur une courte distance. Il fait chaud et un arrêt chez un marchand de jus d’orange et de boissons est bienvenu. Le meilleur Coca-Cola de leur vie pour certains !
Puis nous repartons vers la cascade annoncée par Mohamed.
La chute d'eau n'est pas très importante mais c’est toujours un beau spectacle que de voir toute cette humidité dans ces contrées si arides. Seul le fond des vallées est verdoyant avec de nombreuses cultures en espaliers rendues possibles par les canaux d’irrigation acheminant l’eau des torrents.
Nous repartons et prenons une autre vallée qui nous permettra d’atteindre notre second campement. Les tentes sont déjà montées, le repas est prêt et nous buvons un thé à la menthe, le fameux « Whisky berbère » . Nous aurons marché un peu plus de 5 heures dans la chaleur.
Après le déjeuner nous prenons un peu de repos sous nos tentes car il fait très chaud. Vers les 17 heures, nous partons avec Muriel et Clément pour une excursion jusqu’aux crêtes visibles depuis le campement d'où nous dominons les villages d'Aroumd et Imlil, terme de notre trek marocain. Encore une belle ascension de 460 m sur 4,5 Km.
La descente sera plus compliquée car nous avons manqué le sentier de retour et nous nous sommes perdus dans les pentes couvertes de genévriers au milieu de la rocaille. Il ne fallait pas suivre les chèvres !
Retour au campement pour un thé à la menthe bien désaltérant suivi du repas avec un tajine aux légumes. Nous mangeons vraiment bien, Marouan nous gâte. Un renard viendra nous rendre visite, attiré par la nourriture.
Petite soirée autour du feu avant de rejoindre nos tentes.
Balade jusqu’aux crêtes.
Troisième jour de trek. De Tizi-n Tizikert au Refuge du Toubkal.
Nous partons un peu plus tôt ce matin car le trajet est difficile. Nous reprenons le sentier pris la veille pour notre petite balade vers les crêtes, puis rapidement nous bifurquons vers l’ouest pour contourner le massif et prendre de la hauteur. Le sentier serpente et nous conduit au pied d’un grand éboulis que nous grimpons en lacets.
Nous avons déjà gravi près de 400 m arrivés au pied de ces éboulis et la fin du sentier, tout en haut, nous parait bien loin. Nous distinguons à peine les mules qui y arrivent. Nous aurons gravi 600 m dans ces lacets en arrivant au col à 3509 m et plus de 1000 m depuis notre départ.
Plusieurs pauses avant d’atteindre le col pour grignoter des fruits secs et boire. Heureusement le ciel est un peu couvert et il ne fait pas trop chaud et nous prenons de l'altitude.
Le sentier continue jusqu’au refuge Neltner à 3107 m. Nos muletiers ont installé le campement un peu plus bas sur une grande plate-forme et Marouan a préparé le repas.
Un thé à la menthe avant de déjeuner puis le temps se gâte et il se met à pleuvoir. Je passe un peu de temps sous la tente avant d’aller acheter de l’eau en compagnie de Claude et son fils Jean-Christophe. On prendra un café avant de repartir.
De nouveau je passe du temps sous la tente car il pleut toujours et je profite d’une accalmie pour aller prendre une bonne douche chaude au refuge. Le temps demeure incertain avec quelques gouttes de pluie de temps en temps.
Nous prenons notre repas sous la tente mess puis une partie du groupe joue aux cartes avant d'aller se coucher. Le ciel s'est dégagé lorsque je vais dormir mais j'entendrais un peu de pluie sur la toile durant la nuit. J'appréhende la montée vers le sommet le lendemain sous la pluie ...
Quatrième jour de trek: Le Djebel Toubkal 4 167m.
Départ très tôt ce matin car nous avons un chemin difficile pour atteindre le sommet. Heureusement, le ciel est bien dégagé ce matin et la lune apparait clairement au-dessus des crêtes. Ce sera notre plus grand dénivelé positif, 1112 m, pour un peu plus de 9 Km.
Nous partons un peu avant 6 heures avec nos lampes frontales en file indienne sur le sentier. Dès le départ nous grimpons. Le chemin, déjà bien raide, nous enchaînons raidillons sur raidillons entre-coupés de faux plats. L’ascension durera 3 heures et demi avec deux petits arrêts sur le parcours. Nous ne sommes pas seuls, de nombreux groupes nous précèdent ou nous suivent. Le Toubkal est très fréquenté en ce mois d'août et nous avons pu nous en rendre compte par les nombreux touristes dans les deux refuges et terrains de campement alentours.
Les derniers mètres pour atteindre le sommet nous font comprendre que le Toubkal se mérite. Nous aurons gravi 1112 m en 9 Km.
La vue est splendide même si le ciel est un peu brumeux. Le soleil s’est levé durant notre ascension illuminant les roches sombres du massif de belles teintes chaudes.
Au Nord et à l'Ouest, des sommets escarpés sombres. Au sud et vers l'Est, des plaines désertiques aux teintes orangées lumineuses. C'est magnifique.
Nous passons un bon moment à nous photographier trop heureux de notre exploit. Je mitraille tout azimut pour garder des souvenirs du but ultime de ce trek.
Nous nous déplaçons pour laisser aux autres groupes l’espace au sommet et nous installons un peu plus bas pour un petit casse-croûte bien mérité.
Puis nous entamons la descente par un autre itinéraire choisi par Mohamed.
Il nous conduit, pour ceux qui le souhaitent, en haut d’un petit pic offrant une superbe vue sur la vallée et le désert au loin. Dans les années 60 un avion s’est craché sur ce pic laissant en contre bas une myriade de débris. Seul l’épave du moteur est resté accroché au pic.
Nous reprenons notre descente. Le sentier est plein de pierres et de gravillons rendant la progression difficile et très physique. Un moment d’inattention et c’est la glissade assurée. Deux heures et demi de descente, nous arrivons à notre camp de base fourbus.
Marouan, le cuisinier, a déjà dressé la table et le thé à la menthe nous attend accompagné de beignets et de confiture de patate douce. Tout le monde se régale, la confiture ainsi que les beignets disparaissent rapidement. Marouan nous en prépare de nouveau, ils disparaissent aussi vite.
Après une bonne douche au refuge, tout le monde se repose ou joue aux cartes. J'apprécie cette bonne entente au sein du groupe rapidement apparue. Belle complicité entre Jean-Philippe et son fils Gautier. Les filles, Saïda, Céline et Muriel, s'entendent bien. Yanis a bien récupéré.
Cinquième jour de trek. Du refuge à Aroumd.
Ce matin nous quittons notre campement du refuge du Toubkal pour redescendre. Lever un peu tard, petit déjeuner pendant que les muletiers démontent nos tentes et rangent le matériel dans les paniers avant de charger les mules.
Une photo avec l'ensemble des participants, muletiers, cuisinier et guide. Nous remercions les muletiers pour leur engagement, nous ne les reverrons plus.
Nous prenons la route, de la descente tout du long par un sentier assez praticable, pas trop pentu. Nous marchons un peu plus de 10 km pour 1220 m de dénivelé négatif en 4 heures.
Nous arrivons au village d’Aroumd où se trouve le gîte qui nous accueille. Installation dans les chambres, un thé berbère puis le repas préparé par Marouan.
Après-midi à se reposer pour ma part tandis que Mohamed emmène une partie du groupe visiter le village et une jolie cascade. Toujours quelques extra avec Mohamed !
Pour notre dernier repas, Marouan nous a préparé un tajine au poulet délicieux. Nous aurons toujours bien mangé durant ce séjour.
Sixième et dernier jour de trek. De Aroumd à Imlil.
Courte étape aujourd'hui pour rejoindre le mini-bus qui nous ramènera à Marrakech. Mais c'est sans compter sur l'imagination de Mohamed qui nous fait prendre un joli sentier passant dans la végétation et nous abritant du soleil de plomb pour rallier Aroumd à Imlil où nous attend le chauffeur. De plus nous profitons d'une jolie vue sur les villages environnants.
Un peu plus de deux heures de routes pour rejoindre Marrakech où nous nous installons dans le même hôtel qu'à l'arrivée. Nous remercions chaleureusement Mohamed, notre guide, ainsi que Marouan qui nous a régalé tout le long de ce trek par ses plats traditionnels délicieux. Nous reverrons plusieurs fois Mohamed pour connaitre les modalités de retour, l'horaire du mini bus nous conduisant à l'aéroport.
Dans l'après-midi, j'accompagne Claude, Jean-Christophe et Muriel dans le Souk pour quelques achats et le soir nous déjeunons tous ensemble dans un restaurant typique de Marrakech. Nous partageons nos derniers moments marocains avant que chacun ne reparte pour la métropole, Bretagne, Savoie, région parisienne ou le sud, des souvenirs plein la tête.
Le lendemain matin, je profite de quelques heures avant mon vol pour aller visiter le Jardin Majorelle ainsi que les musées Berbère et Yves Saint Laurent en compagnie de Yanis.
L’intégrale du trek Djebel Toubkal.
J'ai vraiment apprécié cette semaine marocaine. L'organisation sans faille de l'équipe conduite par Mohamed. L'installation des bivouacs avec nos tentes prêtes, les repas copieux et délicieux, la sécurité assurée par cette équipe connaissant parfaitement le terrain et qui veillait sur nous jour et nuit.
Mais aussi cette harmonie et bonne entente au sein de notre groupe, une grande solidarité et complicité entre nous dans les efforts comme dans les moments de détente.
Vous pouvez nous envoyer vos demandes de renseignements, commentaires, en cliquant sur ce lien qui renvoie au formulaire de contact pour nos voyages. Alors, n'hésitez pas !
Bonus. Les bons petits plats de Marouan !
Marouan, notre cuisinier, nous aura régalés tous les jours de bon plats de la cuisine marocaine. Soupe, pour nous réchauffer, caloriques pour nos efforts d'ascension, gourmands pour notre plaisir.
Merci Marouan !
Tadjikistan, La route du Pamir. De Douchanbé à Zong.
Le Tadjikistan.
La Route du Pamir.
Situation géographique.
Le Tadjikistan est un pays montagneux d'Asie centrale, sans accès à la mer. Sa capitale est Douchanbé.
Il est limitrophe du Kirghizistan au nord-nord-est, de la Chine à l'est, de l'Afghanistan au sud-sud-ouest et de l'Ouzbékistan à l'ouest.
C'est le seul État issu de l'ancienne Asie centrale soviétique où la langue dominante n'est pas une langue turcique mais perse, le tadjik parlé en Iran et au Tadjikistan. Les Tadjiks, qui forment le groupe ethnique majoritaire (84 % de la population), appartiennent à la famille des peuples iraniens. Dans le nord du pays, on retrouve des kirghiz.
Les frontières actuelles du Tadjikistan remontent à la création de la République socialiste soviétique (RSS) du Tadjikistan en 1929 au sein de l'Union soviétique, par séparation de la République socialiste soviétique autonome (RSSA) du Tadjikistan initialement créée au sein de la RSS d'Ouzbékistan.
L'éclatement de l'URSS en 1991 entraîna la naissance d'un État tadjik indépendant, à l'instar de toutes les autres républiques socialistes soviétiques.
La guerre civile qui s'ensuivit dura de 1992 jusqu'en 1997. Aujourd'hui encore, les conséquences en sont sensibles, et le Tadjikistan reste l'État le plus pauvre de l'ex-URSS, malgré une croissance soutenue et des richesses naturelles importantes mais encore peu exploitées (potentiels hydroélectrique, agricole, touristique).
Depuis 1994, le pays est dirigé par le président Emomali Rahmon, sous lequel le respect des droits de l'homme reste une question problématique. Mais il a su négocier une paie civile et le pays est maintenant apaisé et sûr. Son portrait est affiché sur tous les bâtiments publics.
Notre parcours.
Il existe plusieurs « Route du Pamir ». La route M41 est une route qui traverse le massif du Pamir en Asie centrale. Longue de 1 252 kilomètres, elle relie Och au Kirghizistan au nord-est à Mazar-e-Sharif en Afghanistan au sud-ouest en passant par le Tadjikistan et l’est de l’Ouzbékistan. Elle a été créée par les Soviétiques en 1932, à l'époque de Staline.
Nous partons de Douchanbé par la M41, puis nous emprunterons la route qui longe la frontière afghane à partir de Khorog car beaucoup plus belle avec ses paysages de montagnes en longeant la rivière Panj et ses gorges étroites. A Khargush nous quittons la vallée de la Panj pour emprunter la vallée de la rivière Pamir et aller au nord en direction du lac Karakul.
A partir Karakul, nous revenons par la piste de la vallée du Bartang traversant le Plateau d'altitude du Pamir jusqu'à Rouchan. Nous avons parcouru environ 2300 km.
Nous avons conçu ce voyage en collaboration avec une agence ouzbek. Nous avions rencontré le directeur de cette agence, Sherzod, en Ouzbékistan lorsqu'il accompagnait un groupe de français.
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Douchanbé.
Nous prenons un vol Marseille - Istanbul puis, après une escale de trois heures, un second vol Istanbul - Douchanbé où nous arrivons vers les 1 heures du matin. Passage par la police des frontières et nous retrouvons notre guide et notre chauffeur qui nous conduisent à notre hôtel.
Courte nuit puis Feruza, notre guide, nous emmène visiter la ville avec les principaux monuments, le marché couvert, le parc Rudaki. Déjeuner au restaurant puis nous visitons le Musée National des Antiquités retraçant les découvertes lors des fouilles du pays, de la préhistoire jusqu’aux périodes antiques. De très belles fresques découvertes à Panjikent (VIe-VIIe siècle), statuettes, bijoux et un immense Bouddha couché, le clou de la visite pour nous. Feruza est la Conservatrice du Musée de Pandjikent, nous pourrons donc compter sur elle lors des visites des sites historiques.
Le reste de la journée est libre, nous rentrons à l’hôtel à pied tout en traversant et visitant la ville. Pas vraiment de centre historique, énormément de constructions nouvelles la plupart du temps au détriment des vieux quartiers. Il y a des construction de partout !
Nous retrouvons Feruza et Nios, notre chauffeur, pour dîner au resto avant de rentrer à l’hôtel. Repas sympathique en terrasse, nous dégustons un Korutob et un Palov.
Kalaikhum.
Nous rentrons dans le vif du sujet en empruntant la M41, la route du Pamir. Douchanbé étant à environ 800 m d’altitude, nous empruntons une route pour un col à presque 2000 m d’altitude et passons par le lac Nourek, un lac artificiel alimentant une usine hydroélectrique. Le barrage Rogoun en construction en amont de la rivière Vakhch, équipé d’une centrale hydroélectrique devrait fournir, à terme en 2025, 80% de l’électricité au pays et pouvoir en exporter vers l’Afghanistan et le Pakistan.
Déjeuner à Kulob puis nous empruntons la portion de la route du Pamir qui longe la frontière avec l’Afghanistan et qui longe la rivière Panj. Le long de la route nous croisons des patrouilles de militaires et des murets pour s'abriter des tirs de la rive afghane ... pas très rassurant. Des garnisons sont implantées régulièrement le long de la frontière.
Nous trouvons les paysages somptueux même si Feruza nous dit que plus loin ils sont encore plus beaux. Vallée étroite, sommets enneigés, nous suivons la rivière Panj aux eaux tumultueuses et passons de nombreux postes de police où nos visas et autorisations pour le Pamir seront contrôlés, quand ce n’est pas la police de la route qui contrôle notre chauffeur.
Nous arrivons en fin d’après-midi, après 8 heures de route, dans la localité de Kalaikhum et nous nous installons au Karon Palace.
Cette petite bourgade vit essentiellement du tourisme vu le nombre impressionnant d'hôtels. C’est une étape bien pratique sur la longue route qui nous attend. Balade dans la rue principale, exploration vite fait des alentours, puis dîner avec nos guide et chauffeur en terrasse au bord du torrent déchaîné.
Khorog.
Étape difficile aujourd'hui ! Pour passer avant que les travaux de la route ne débutent, nous démarrons à 4h30. Mais, hélas, alors que nous pensions qu’ils débutaient à 8 heures, il est 7h30 et la route est déjà bloquée par une pelleteuse. Nous patienterons près de deux heures avant de pouvoir repartir. Une petite balade pour se dégourdir les jambes puis nous repartons pour être arrêtés quelques kilomètres plus loin une bonne heure. Nous finissons enfin par arriver à Khorog. Les travaux routiers sont sous la direction de contre-maîtres chinois. La Chine construit beaucoup au Tadjikistan.
Nous avons tout du long longé la rivière Panj, toujours aussi tumultueuse. Ce n’est que quelques kilomètres avant Khorog qu’elle s’étale dans la vallée devenue bien plus large et ressemble un lac aux eaux apaisées.
Durant notre traversée, la vallée du Panj est toujours aussi étroite, les cimes parfois enneigés des montagnes nous dominent, avec en dessous de beaux alpages vert tendre. Même si beaucoup d’eau coule dans la Panj, les versants sont souvent désertiques, rien ne pousse, pas un arbre, seules quelques parcelles cultivées sont vertes car irriguées. Les alpages sont plus en altitude ou lorsque les pentes sont plus douces.
Nous longeons toujours la frontière afghane où une piste suit la vallée, parallèle à la notre. Nous verrons quelques villages entourés de verdures, de nombreuses rivières descendant des vallées latérales pour irriguer les cultures et les villages. Peu de véhicules en face, des marcheurs, mobylettes, des ânes, parfois un 4X4.
Partis de Kalaikhum à 1200 m, nous montons progressivement jusqu’à 2000 m à notre arrivée à Khorog. Nous aurons mis 12 heures pour y parvenir.
Khorog, capitale du Haut-Badakhchan, compte 35 000 habitants. Nous sommes installés dans un petit hôtel familial convivial et tranquille.
Balade pour explorer cette petite ville puis nous retrouvons Feruza et Nios pour dîner dans un restaurant ouzbek très bruyant. Dans les restaurants, en plus de la salle principale, il y a de nombreuses "alcôves" avec des rideaux pour privatiser l'espace à manger.
Soirée sur la terrasse en haut de notre hôtel tenue par des jeunes, ambiance sympathique.
Aujourd’hui, nous restons à Khorog pour visiter la ville en compagnie de Feruza.
Nous commençons par la visite du jardin botanique situé sur les hauteurs de la ville. Très belle vue, nous sommes à 2200 m d’altitude. C’est un des jardins botanique les plus haut du monde, mais mis à part ce record, l'entretien laisse un peu à désirer. Feruza me dira que dans les années 80 il était bien plus beau.
Puis nous redescendons et visitons le musée de la ville. Là encore le manque de moyen est criant même si de nombreux objets sont présentés. Assez insolites pour certains comme le premier piano droit arrivé dans le Haut-Badakhchan, le panier de la championne de ramassage de pomme de terre du Kolkhoze. Mais la guide locale parait d’un enthousiasme à toute épreuve, commentant chaque pièces, Feruza nous donnant la traduction. Portrait de Lénine et Staline, anciens documents militaires …
Nous allons ensuite voir le marché de la ville. C’est plus un bazar qu’un marché. On y trouve un peu de tout, vêtements, accessoires, pain, épices et fruits secs.
Déjeuner en terrasse puis, avec Ludo, nous prenons un taxi pour Barsem. C’est une autre vallée dont la route est en construction là aussi par des sociétés chinoises. Bien sûr la route est barrée à cause des travaux.
Retour à Khorog pour passer la fin d’après-midi tranquille et voir le reste de la ville, le parc très animé, manège, marchands de glace.
Ishkashim.
Nous reprenons la route ce matin et continuons de longer la frontière afghane et la rivière Panj. La route est en assez bon état et nous progressons assez vite. Traversée de petits villages, arrêt pour visiter une petite station thermale où l’eau des sources chaudes a des vertus thérapeutiques notamment pour les yeux.
Sur la route, Nios s’arrête devant une maison où il y a de nombreuses voitures garées et plein de monde dans la propriété. Les propriétaires nous invitent pour partager un Palov, le plat traditionnel Tadjik. Nous sommes accueillis et nous déjeunons au milieu des invités. L’accueil et l'hospitalité des tadjiks n’est plus à démontrer et nous le vérifierons tout le long du voyage.
Nous arrivons à Ishkashim et nous installons dans un gîte familial. Ce sera le moins chaleureux de notre séjour. Après-midi de balade dans le village et sur les hauteurs. Dîner en ville.
Yamg.
Nous sommes samedi matin et il y a un marché juste à la frontière afghane, en zone neutre, sur un îlot au milieu de la rivière Panj qui est très large à cet endroit.
Nous quittons Ishkashim et franchissons la grille qui conduit à un pont donnant accès à la zone du marché.
Des militaires tadjiks enregistrent nos passeports et l’autorisation pour la Pamir, puis nous cheminons jusqu’au marché.
Les afghans arrivent petit à petit et étalent leurs marchandises. Il n’y a que des hommes qui portent le vêtement traditionnel. Très bruns et souvent aux yeux bleus, ils sont très typés. Rien d'extraordinaire dans les marchandises exposées si ce n’est le prix assez bas comme la qualité. Les tadjiks ne sont pas très riches mais les afghans encore moins. Nous finirons par acheter un chapeau afghan et un gros savon. Feruza trouvera un joli foulard turquoise. Quelques échanges avec des Afghans parlant anglais mais c’est très limité.
Nous quittons le marché et reprenons la route, ou plutôt une des routes du Pamir, celle qui longe la rivière Panj et la frontière afghane.
Un arrêt pour voir les ruines d’une très ancienne forteresse, Qah Qaha. Il ne reste pas grand chose de ce bastion sur la route de la soie, On profitera d’une superbe vue sur la vallée.
C'est un monument du IVe siècle après J.-C., datant de l'époque de Kushan. C'est la deuxième fortification notable construite au Wakhan pour sécuriser le Pamir occidental après le fort de Yamchun. La forteresse de Kaahka doit son nom au héros légendaire et au roi des Siahpushes-Qanqaha. Les Siahpushes sont des adorateurs du feu, portent des robes noires et suivent le culte zaroastien. La forteresse sécurisait cette partie de la route de la soie du Wakhan et bloquait l'accès aux vallées fertiles de Shohdara et de Gunt aux envahisseurs étrangers.La forteresse sécurisait cette partie de la route de la soie du Wakhan et bloquait l'accès aux vallées fertiles de Shohdara et de Gunt aux envahisseurs étrangers.
Nous arrivons à Yamg et déjeunons à la table du gîte avant d’aller nous installer.
Après déjeuner, nous allons visiter le petit musée du Sufi Muborak Kadam, savant, théologien, poète et voyageur. Par rapport à celui de Khorog, il est très bien entretenu, décoré et, même s' il y a peu d’objets, ils sont bien mis en valeur. C’est l’épouse de notre hôte qui guide la visite, Feruza traduisant. Notre hôte a lui même beaucoup contribuer à la réalisation de ce musée et était instituteur à l’école du secteur.
Après cette visite nous décidons d’aller nous balader en cherchant notre chemin par rapport à un itinéraire vu sur MAPS.ME. Nous finirons tout de même à faire une jolie balade, aidés par des villageois qui nous voyaient chercher notre chemin.
Les montagnes qui nous entourent sont vraiment magnifiques !
Le lendemain, petit programme. Nous commençons par la visite de la forteresse de Yamchun. Nous montons jusqu’à 3000 m d’altitude depuis le fond de la vallée. Encore un superbe point de vue sur les montagnes afghanes qui nous fond face. Feruza nous donnera les explications sur l’histoire, de sa création jusqu’à l’invasion des arabes où elle déclina.
La forteresse de Yamchun (ou de Zamr-i-Atash-Parast, de Kafir-Qala) est une forteresse des adorateurs du feu, les Zhoroastriens et est peut-être le monument le plus impressionnant et le plus ancien de Wakhan, construit au sommet de la falaise surplombant le vallée. La construction de la forteresse Yamchun remonte au 3e siècle avant JC et est un peu plus ancienne que la forteresse Kah-Kakha. Autrefois, cette forteresse avait deux fonctions : contrôler la circulation des personnes et des marchandises à travers la vallée du Wakhan et assurer la défense en cas de raids.
Il s'agissait certainement de la plus grande fortification de défense de l'ancien Wakhan. Le fort a joué un rôle clé sur la Route de la Soie menant du Pamir à la Bactriane, à l'Inde, à l'Iran, en contrôlant le trafic, les marchandises et la sécurité dans la région. La forteresse de Yamchun surplombe de vastes étendues du corridor de Wakhan et de vastes sections des montagnes de l'Hindu Kush, dans les territoires afghans les plus septentrionaux.
Nous reprenons la route pour les sources chaudes de Bibi Fatima. Nous nous dévêtons et profitons d’une eau à 40° pendant une bonne demi-heure. Étonnés de voir qu’en pays musulman on se baigne nu, alternance d’horaires pour les hommes et les femmes. Ces sources chaudes sont très appréciées et nous serons quelques touristes au milieu des locaux à barboter.
Déjeuner en plein air dans un gîte puis retour à notre pension.
Nous décidons d’effectuer une petite randonnée et gravir le versant Tadjik pour profiter de beaux points de vu. Deux heures et demi de randonnée, je voulais dépasser la côte des 3000 m en partant de 2760 m. Retour au gîte un peu fourbus mais content de cet effort. Le contraste des zones cultivées verdoyantes et de la montagnes à la roche brute est magnifique.
Zong.
Aujourd’hui peu de route pour cette étape. Nous commençons par la visite d’un Stupa, monument bouddhiste.
Le bouddhisme a été introduit par la route de le soie qui passait par le Pamir. Il s’est répandu dans le sud du Tadjikistan et le nord de l’Afghanistan. Les fouilles archéologiques n’ont pas retrouvé beaucoup d’objets. Quelques statues conservées au musée de Douchanbé et de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Nous avions vu a Douchanbé le grand Bouddha couché retrouvé dans cette région.
Nous reprenons la route et nous arrêtons à Langar pour visiter un site présentant des pétroglyphes. Il faut vraiment être motivés car il y a 250 m de dénivelé sur 1 km pour les atteindre.
Ces pétroglyphes présentent essentiellement des scènes de chasses où on distingue un personnage avec un arc et des mouflons pourvus de leurs grandes cornes. Il est dommage que de nombreux visiteurs aient voulus laisser leur traces, ce qui dénature ces remarquables artefacts préhistoriques. De plus la vue sur la vallée est magnifique !
Nous arrivons à Zong pour nous installer dans un gîte. Léger repas, un peu de repos, puis avec Ludo, nous décidons de faire une petite randonnée sur les hauteurs.
C’est assez rare de trouver des chemins qui montent sur les reliefs. Nous remarquons que ces sentiers démarrent souvent du cimetière local. Ici une belle piste monte sur les hauteurs, traversant un petit village, des champs et plantations. Nous irons jusqu’à la côte 3100 m pour nous habituer à l’altitude.
Nous dominons la vallée. Le ciel est très nuageux, chargé, et des orages éclatent dans les vallées latérales. Un vent chargé de poussière remonte la vallée principale et se répand sur les pentes des montagnes. Les paysages deviennent très mystérieux, envoûtants, surréalistes.
Redescente en passant dans le petit village, des gamins jouent dans un champ, un peu plus bas des ados font une partie volley-ball. Retour à l’hôtel où nous retrouvons Feruza avec qui nous discutons. Repas au gîte.
J’ai acheté une carte SIM Tadjik pour avoir la 4G avec un opérateur local, mais le réseau est assez aléatoire sur la route du Pamir et depuis deux jours la connexion est très irrégulière pour ne pas dire inexistante. Quelques messages finissent par passer … Ce serons les derniers.
Tadjikistan, La route du Pamir. De Bulunkul à Rouchan.
Le Tadjikistan.
La Route du Pamir.
Bulunkul.
Partant de Zong, nous remontons et prenons la direction de Langar en changeant de vallée. Nous quittons la rivière Panj pour suivre la Pamir. Mais l’autre versant est toujours l’Afghanistan et les montagnes toujours aussi belles. Il y a notamment une crête très découpée qui se détache sur le ciel bleu et ce champ couvert de fleurs jaunes donne une note colorée dans cet univers minéral.
Nous grimpons toujours et dépassons les 3000 m d’altitude. Des passages délicats, Nios notre chauffeur est très concentré, mon regard évite le précipice pour les sommets.
Un col à plus de 4200 m et nous arrivons au poste frontière de Khargush. Les militaires relèvent nos identités et nous quittons la vallée de la Pamir pour celle de la Khargush qui descend du lac du même nom où elle prend sa source.
Nous dépassons le col de Khargush et longeons le lac de Chukurkul puis celui de Churkukul avant d’atteindre Bulunkul. Le ciel est très nuageux et de grosses averses tombent au loin.
À Bulunkul, nous nous installons au gîte puis déjeunons en compagnie d’autres touristes. L’après-midi, nous partons découvrir le lac Bulunkul bordé de montagnes enneigées pour certaines et semblant d’origine volcanique pour d’autres.
Nous passerons un grand moment à faire une partie du tour de ce lac avant que Nios nous récupère pour aller visiter le lac Yachikoul. Mais mauvaise surprise l’accès est payant et ce n’est vraiment pas donné. Tout le monde paye, touristes, guide, chauffeur, véhicule. Ayant vu le lac Bulunkul qui est décrit comme le plus joli et pour manifester notre désaccord devant ce montant prohibitif, pour rebroussons chemin et rentrons au gîte pour un peu de repos avant de ressortir visiter ce petit village.
Bulunkul est réputé pour être l’endroit le plus froid du Tadjikistan. L’hiver dernier (2023) il y avait peu de neige mais la température est descendue à -58°C. Heureusement que nos lits sont pourvus de bonne couette et couverture car il fait 14°C dans la chambre ! Nous nous réchaufferons en déjeunant avec une bonne couverture sur les jambes et à l'extérieur j'ai enfilé ma grosse polaire car il fait vraiment froid et beaucoup de vent.
Le gîte est tenu par une famille Kirghize à l’accueil très chaleureux. Feruza retrouve cette femme et elles semblent s’apprécier.
Murghab.
Nous quittons notre petite famille de Bulunkul et prenons la route pour Murghab en remontant la partie de piste déjà faite la veille puis bifurquons sur celle qui va vers le nord en suivant la frontière chinoise.
Nous parcourons les hauts plateaux, passons par plusieurs lacs, une source à l'eau limpide, des yaks.
Les paysages sont splendides surtout avec un ciel souvent orageux.
Nombreux arrêts pour prendre des photos, nous en profitons souvent pour grimper sur de petits reliefs histoire de dominer le paysage et avoir une plus belle vue et de nous habituer à l’altitude, nous sommes proches des 4000 m.
Arrivés à Murghab, nous nous installons à l’hôtel et y déjeunons. Puis balade dans la ville, ce qui est vite fait. Il n’y a pas vraiment de centre, les bâtiments sont disposés parallèlement à la route qui traverse la bourgade avec des rues secondaires. De petites maisons, le marché constitué de containers en rang, mais c'est très animé, des enfants jouent dehors, font du vélo.
Nombreux bâtiments municipaux, gouvernementaux immédiatement identifiables à la photo du Président placardé sur la façade. Le marché se tient le matin et nous ne voyons pas beaucoup de boutiques ouvertes. Une mosquée, la place avec la statue de Lénine saluant le peuple.
Ici ce sont essentiellement des Kirghizes, ils nous font penser aux mongols avec leur faciès très asiatique. Ils ne parlent pas tadjik mais kirghiz et russe et c’est dans cette seconde langue que Feruza et Nios s’adressent à eux. L’Islam est plus présent par les mosquées que nous avons vues alors que les Ismaélites n’ont pas de lieu de culte.
Je bénéficierai d’un tout petit peu de 4G, juste assez pour aller faire les MAJ sur mon site, mais pas de partager des phots. Nous sommes vraiment au bout du monde, le Wi-fi de l’hôtel n’accède pas à Internet.
Karakul.
Avant de quitter Murghab, nous faisons quelques courses au marché pour le pique-nique du lendemain. Des tomates, concombres et de l'ail pour Nios !
Nous partons de 3600 m d’altitude à Murghab et grimpons doucement par une route asphaltée assez bonne. Cette fois nous longeons la frontière avec la Chine, longue rangée de poteaux et de fil barbelé délimitant une zone tampon. La vraie frontière est un peu plus loin. La ligne de poteaux s'étend sur des kilomètres.
La pente s’accentue et nous arrivons au col Ak Baytal à 4655 m. Un petit arrêt pour immortaliser notre plus haute altitude. Le ciel est très gris, il tombe peu de neige, il fait très froid avec du vent et j'enfile ma grosse polaire par-dessus la plus fine et relève ma capuche. Nios s'occupe de sa voiture comme toujours et Feruza nous accompagne. Elle nous dira qu'à Douchanbé il fait 38° !
Le col plongé dans le brouillard avec le vent n'est vraiment pas accueillant et nous ne nous éternisons pas.
Puis nous descendons dans la vallée qui peu à peu s’élargit et laisse place à l’immense lac Karakul. Là encore nombreux arrêts pour prendre des photos.
Nios nous emmène en 4X4 jusqu’au bord du lac aux eaux bleu profond sur fond de montagnes à 6000 ou 7000 m dont les sommets sont recouvert de neige. Nous sommes mi-juillet ! et il tombe encore de la neige sur ces sommets.
Nous avançons jusqu’à la bourgade de Karakul pour aller nous installer dans le gîte et déjeuner. Une grande salle à manger pour accueillir les touristes et tout au tour des chambres de 3 à 4 lits. Une salle de bain des plus sommaire qu'on utilisera pas car la porte ne ferme pas.
C'est un voyage où il ne faut pas être difficile sur le côté "hygiène" car bien souvent dans les gîtes et même certains hôtels nous aurons eu des douches pratiques mais pas vraiment confortables, ni "clean". Dans les gîtes, les toilettes posent vraiment problème, il faut s'adapter et se "pincer" le nez ... Mais nous sommes habitués à ce genre de périple, on vu pire !...
Nous occupons notre après-midi par des balades dans le village et vers le bord du lac. Des femmes tirent de l'eau d'un puits, des enfants font du vélo, des vaches rentrent seules à l'étables. C'est tout de même un peu désert.
Chaque petite ville est pourvue d'une garnison militaire, nous aurons souvent croisé des patrouilles de 3 à 5 militaires qui gardent la frontière.
La vallée du Bartang.
Sawnob.
Nous quittons Karakul en empruntant la même route qu’à l’aller mais, au bout de quelques kilomètres, bifurquons pour prendre une piste qui chemine dans la plaine du lac. Cette piste n'est pas toujours indiquée sur les carte, mais Nios bifurque sans hésitation, il la connait bien. Je la retrouve sur MAPS.ME
Le ciel n’est pas vraiment dégagé et les sommets enneigés émergent des nuages. Nous suivons une petite rivière, la Bartang, qui serpente dans la plaine. Les montagnes nous dominent, leurs sommets perdus dans les nuages.
Rencontre de deux bergers avec leur troupeau de moutons et chèvres, passage d’un pont improbable. Mais la piste est assez bonne et nous cheminons dans des paysages superbes.
Les roches des montagnes changent de couleur, certaines aux tons verts et d’autres rouge et jaunes. Les contrastes sont saisissants et nous demandons fréquemment à Nios des arrêts pour prendre des photos.
Cette partie du haut plateau est souvent dans les nuages et nous regrettons le manque de soleil pour valoriser ces paysages.
Rencontre de nomades et leur troupeau vivant dans une petite maison précaire avec parfois une yourte.
La petite rivière de départ est maintenant bien plus grosse et tumultueuse. La vallée se resserre et la piste serpente à flanc de montagne devenant parfois bien étroite avec des passages délicats coincée entre les éboulis ou la falaise et la rivière en contrebas.
Un arrêt pour un pique-nique et un peu de repos pour notre chauffeur. Nous reprenons la piste, les paysages sont grandioses, les montagnes puissantes nous dominent de leurs roches torturées avec un festival de couleurs.
C’est vraiment notre meilleure journée tant cette piste est belle et les paysages somptueux. A chaque petit col, au détour d’un virage, le paysage change et nous allons de surprises en surprises. Un peu plus bas dans la vallée, nous traverserons quelques hameaux installés dans des plaines verdoyantes et le contraste de cette verdure avec la roche désertique des montagnes est saisissant.