Forêt Laurifère de Madère.
Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la forêt laurifère de l'île de Madère couvrait une grande superficie de Madère. Cependant, lors de la découverte et colonisation de l'île au XVème siècle, de nombreux incendies volontaires pour défricher l'île l'ont réduit, et on retrouve cette forêt principalement au nord et à l'ouest de l'île.
La forêt de laurifère occupe de nos jours environ 20% de l'île, entre 300 m et 1300 m d'altitude, dans les montagnes. Cette forêt couvre entièrement une série de vallées en V très profondes conduisant du plateau d'altitude central et de la crête est-ouest du centre de l'île jusqu'à la côte nord.
Pour les mordus de botanique, la Flore de Madère est ICI.
La forêt laurifère de Madère est un vestige exceptionnel d'un type de forêt de lauriers autrefois très répandu, qui recouvrait une bonne partie du sud de l'Europe il y a 15 à 40 millions d'années. Primaire à environ 90 %, elle contient un ensemble unique de plantes et d'animaux, dont beaucoup d'espèces endémiques telles que le pigeon trocaz de Madère.
La forêt laurifère de Madère, dans le Parc naturel de Madère, est la plus grande forêt de lauriers primaire survivante, un type de végétation aujourd'hui confiné aux Açores, à Madère et aux îles Canaries, des îles de la Macaronésie.
Ces forêts, qui recèlent d'innombrables niches écologiques et des processus propres aux écosystèmes intacts, jouent un rôle prédominant dans le maintien de l'équilibre hydrologique de l'île de Madère. Elle est d'une importance cruciale pour la conservation de la biodiversité, avec la présence d'au moins 76 espèces de plantes vasculaires endémiques de Madère, ainsi que d'un grand nombre d'invertébrés endémiques et d'oiseaux.
Les oiseaux endémiques de l’île sont le roitelet à triple bandeau, Regulus ignicapillus maderensis, le pinson, Fringilla coelebs maderensis, le pigeon trocaz, Columba trocaz et le pétrel de Madère Pterodroma madeira.
La forêt est composée principalement d'arbres et d'arbustes à feuillage persistant, aux feuilles plates vert foncé. Elle regorge de niches écologiques, de réseaux trophiques complexes et d'exemples de coévolution des espèces.
Des arbres endémiques de la famille des lauracées, tels que le Barbusano Apollonias barbujana ssp. Barbujana, le laurier Laurus novocanariensis, le Til Ocotea foetens et le Vinhático Persea indica, sont dominants. Les autres plantes endémiques sont notamment l'echium (vipérine arbustive) Echium candicans, l'euphorbe mellifère Euphorbia mellifera, la digitale de Madère Isoplexis spectrum et Musschia wollastonii. Les fougères abondent dans les vallées ombragées et les bryophytes couvrent de larges étendues sur le sol, les rives, les rochers et les troncs d'arbres. Environ 13 espèces hépatiques et 20 espèces de mousse menacées à l'échelle européenne sont répertoriées, tandis que les nombreux lichens sont le signe de la qualité exceptionnelle de l'environnement et de l'absence de pollution.
Cette forêt recèle aussi un témoignage important de son utilisation par l'homme. Les habitants ont construit des canaux, appelés levadas, qui sillonnent la forêt en suivant les courbes de niveau du paysage, s'accrochant aux falaises et aux pentes abruptes des vallées.
Généralement de 80-150 cm de large et construites en pierre ou, plus récemment, en béton, ils transportent l'eau de la forêt vers les centrales hydroélectriques et alimentent les villes du sud en eau potable et en eau d'irrigation.
Le long des levadas sont aménagés des sentiers généralement de 1-2 m de large qui permettent l'accès à une forêt autrement quasi impénétrable. Ces levadas serpentent souvent sous la voûte du couvert végétal, passent dans des tunnels, recueillent l'eau de cascades au passage.
Les parois sont couvertes de mousses et plantes hépatiques, de fougères et on peut observer dans certaines de petits poissons qui remontent le courant dans une eau limpide. Le cheminement le long de ces canaux est très agréable même si parfois on patauge un peu dans la boue car très visités par de nombreux touristes.
Flore des zones sèches.
Madère est alignée selon un axe Est-Ouest. La côte sud ainsi que que les zones de basses altitude sont arides, sèches et la flore s'est adaptée à ces conditions. Ainsi on retrouve des espèces endémique comme la Vipérine de Madère ou des espèces endémiques des îles de la Macaronésie.
Espèces introduites.
Enfin, nombres d'espèces ont été introduites à Madère. Notamment le long des routes ont été plantés des Hortensias ainsi que des Agapanthes formant une bordure fleurie.
Dans les zones arides, on retrouve Agaves, Aloe, Dracénas ainsi que de nombreuses euphorbes adaptées à la sècheresse. Dans les forêts on retrouve beaucoup d'eucalyptus et autres conifères.
Les zones urbanisées et agricoles présentent des espèces tropicales comme les bananiers, Strelitzia, palmiers, bougainvilliers ...