Maroc – Six jours dans le Djébel Saghro

Six jours de trek dans le Djébel Saghro
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Six jours dans le Djébel Saghro.

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Arrivée au Maroc, aéroport de Ouarzazate.

Départ de Marseille pour Ouarzazate par un vol Ryanair. A l'aéroport je suis attendu par le chauffeur commandé par mon guide Hamou, direction N'Kob à quelques 140 Km. Mais avant de quitter Ouarzazate, je change quelques euros et achète une carte SIM plus un forfait 4G avec 10 Go de data pour le séjour (12 €).

Longue route jusqu'à N'Kob, je tente un peu de conversation avec le chauffeur mais il n'est pas très bavard. Arrivée à N'Kob, installation dans la maison d'hôte Berber Nomad Kasbah. J'ai la même chambre que l'année dernière.

Hamou passe dans la soirée pour préparer l'itinéraire de notre trek, on repassera en partie où nous étions allés l'an passé.

Et il me parle de l'Association Nomade Saghro pour le Développement qui s'occupe de la vie des nomades dans le Djébel Saghro. Création de gîtes, d'écoles, aménagement des sources d'eau, fournir des métiers à tisser pour la fabrication de tapis par les femmes. Promouvoir un tourisme solidaire et responsable de l’environnement.

Repas à l'hôtel.

Premier jour, Ighazzoun.

Départ le lendemain pour notre trek, nous partons de Handour et c'est en voiture que nous nous y rendons depuis N’Kob. Le muletier arrive, il se nomme Hamou lui aussi. Mule chargée, nous nous mettons en marche.

Courte étape jusqu'à 13 heures pour un arrêt repas. Les deux Hamous préparent une salade marocaine et dans un plat à tajine une omelette aux légumes. De délicieuses mandarines en dessert.

Petite sieste car il fait chaud, puis nous reprenons la route pour une courte distance. Nous aurons marché 8 km le matin et 5 l'après-midi.

Nous nous arrêtons chez notre muletier à Ighazzoun qui fait gite d'étape. Je vais dormir dans une petite pièce et sur un bon matelas.

Repas du soir avec un couscous poulet et des grenades en dessert. Bon repas et surtout les grenades que je ne consomme pas souvent.

Second jour de trek. Igli.

Matin du second jour.

Je me réveille un peu tôt pour ranger mes affaires et me doucher. Eau chaude, impeccable !, puis je fini mon paquetage.

Petit déjeuner vers huit heures, nous chargeons la mule et nous partons Hamou et moi. Nous passerons par un sentier qui rejoint l’habitation nomade que nous avions vu le l’an passé. Nous y prendrons un thé, Hamou discute avec le propriétaire. Certainement l'éloignement explique que la femme du propriétaire se tienne dans l'embrasure de la porte et participe à la conversation.

La veille, chez notre muletier, je n'ai pratiquement pas vu de femmes. Elles se tenaient toutes dans l'autre partie de l'habitation et n'apparaissaient pratiquement jamais. J'ai vu le frère, un gamin qui a dîné avec nous, une gamine, point de femme.

En fin d'après-midi, je suis sorti par une autre porte, apparemment celle du coin des femmes, et à mon retour j'ai voulu emprunter la même porte. Pendant que je tournais la clé pour ouvrir cette porte, j'ai entendu de grandes exclamations d'une femme qui semblait très perturbée par mon initiative. J'ai donc fait le tour pour entrer par la porte donnant sur le coin des hommes. La séparation entre les sexes est donc une règle peu transgressée ! Les femmes se tiennent dans une pièce, la même que dans la partie masculine, en quelque sorte symétrique. Mais toujours décalées par rapport à la porte de sorte qu'on ne les voie jamais.

Nous repartons et passons par un sentier nous menant au sommet des formations rocheuses qui ferment le cirque. Superbe vue, c'est grandiose. On continue un moment à suivre la crête, puis nous descendons dans un vallon où Hamou a installé le bivouac et prépare le repas. A l'abri du vent, nous faisons encore un bon repas. Un peu de repos avant de repartir.

J'aide à charger la mule et nous prenons un sentier qui traverse le massif montagneux. Sur le chemin, un cimetière musulman. Les tombes sont orientées est-ouest de façon à ce que le défunt ait la tête vers la Mecque. Un tas de pierres recouvre la tombe et des pierres plus longues à la tête et au pied positionnées à la verticale. Pas d'inscription, pas de signe distinctif, tout le monde est enterré de la même façon. Le cimetière paraît abandonné, mais c'est la tradition. Ce sont les nomades du coin qui sont enterrés là. Ce qui importe c'est de savoir que quelqu'un est enterré ici, l'aspect de la tombe importe peu. Hamou me montrera aussi des tumulus correspondant à des tombes avant l'arrivée des arabes et de l'Islam, soit il y a mille cinq cents ans.

Nous traversons toujours le massif, rencontrons des habitations abandonnées. Hamou m'expliquera que les habitants étaient trop isolés et que la maladie avait eu raison de cette famille. Un peu plus loin une petite source, l'eau étant littéralement le symbole de la vie dans ces contrées.

Nous croisons une grosse habitation et des enfants se précipitent pour étaler des babioles à vendre aux touristes. Minéraux, bracelets, couverts dont le manche en bois a été sculpté, petits pendentifs. J'achète mon second, j'en avais pris un lors du thé. Nous continuons, un puits avec une eau stagnante bonne pour les animaux et le potager. Puis au détour du sentier, nous longeons un petit ruisseau aux eaux limpides et fraîches. Là, la source est conséquente, elle remplit un grand bassin avant d'alimenter le ruisseau. Aussi les cultures sont bien plus abondantes.

Continuant le sentier, nous arrivons à Igli où nous avions campé l'année précédente. Nous aurons marché 16 Km.

Il y a de nombreuses tentes, un groupe Alibert s'y trouve, une bonne douzaine de français.

Nous nous réfugions dans la partie bâtie, prendrons le thé dans la cour pendant que notre muletier prépare le repas du soir. Plutôt que de planter ma tente, Hamou me propose de dormir dans la pièce suivante du bâtiment. Elle est grande et je m'établis dans un coin sur un matelas. Grand luxe, tranquille pour la nuit, à l'abri du vent et du froid.

Un thé puis le repas du soir toujours aussi délicieux. Un tajine poulet citron avec beaucoup de légumes, je me régale. Après le repas, je discute un bon moment avec Hamou et on refait le Monde …

Nous avons marché 16 km aujourd'hui dans des paysages fabuleux. Belle journée qui a comblé mon désir de revoir la beauté du Djébel Saghro. Ces butes, crêtes rocheuses, sont merveilleuses à la lumière du soleil couchant sur fond de ciel rougeoyant.

Après le repas du soir,  nous nous sommes installés dans la cour avec Hamou, face à un ciel étoilé sans lune, la voie lactée lumineuse, Vénus ou Mars rouge et bien distincte face à nous. Je suis sur un petit nuage …

Troisième jour de trek. Tagragra.

Au-dessus d'Igli.

Réveil un peu plus tard, pas grand-chose à ranger et surtout pas de douche ce matin. Petit déjeuner, chargement de la mule et nous partons.

Que de la montée ce matin, nous grimpons de notre campement d'Igli jusqu'aux crêtes que nous dépassons et poursuivons toujours en montant. Le point culminant sera un petit sommet à 2635 m. 885 m de dénivelé positif sur 9 km en cinq heures. Grosse matinée. Quand nous rejoignons Hamou le muletier, nous bouclons notre onzième kilomètre.

Hamou nous a fait des légumes cuits à la cocotte-minute, il cuisine très bien. C'est simple, goûteux avec des épices. Ce n’est pas encore ici que je vais commencer un régime ! Pour moi, il y a trop à manger. Mais ont un bon coup de fourchettes.

J'aurais parfois du mal à les suivre sur les sentiers. Même la mule est difficile à suivre. Toute tranquille qu'elle à l'air, c'est d'un rythme constant qu'elle avale les mauvais sentiers plein de pierres. Parfois je l'observe lors de passages difficiles. Là où je manque de me casser cent fois la figure sur les innombrables pierres en travers du chemin, elle hésite parfois, puis franchit le passage de façon déterminée toujours à un bon rythme. Nous aurons marché 11 km ce matin.

Après le repas, un peu de repos puis le même rituel du chargement de la mule en remplissant les deux paniers du bric-à-brac de la cuisine, sacs, vivres, ma valise … et par-dessus les matelas et couvertures. Tout un art pour équilibrer la pauvre bête mais c'est son karma ! Cet après-midi, beaucoup de descente, plus de 500 m sur 9 km en presque 3 heures.

Nous arrivons à Tagragra après 9 km. Nous nous invitons dans la famille de Mimoune et les deux Hamou discutent la fin d'après-midi avec le propriétaire tout en préparant le repas du soir. Encore un repas entre hommes, les femmes restent dans l'habitation principale. Hamou me dira que c'est lorsqu’il y a des invités, surtout des étrangers, que les femmes ne se montrent pas. Habituellement, la famille prend le repas ensemble.

Discussion avec Hamou sur les us et coutumes locales et sur le monde en général. Il me parlera de l'Association Nomade Saghro pour le Développement d'aide dont il est membre et des difficultés qu'il rencontre dans l'organisation de ses actions en montagne. Les familles sont souvent très isolées, de longues distances les séparent. Donner un peu d'autonomie aux femmes n'est pas une mince affaire et pas toujours bien vu des hommes. Et développer un tourisme qui apporte à la population locale n'est pas simple non plus. Lenteur, manque de budget, il faut convaincre, surtout les hommes.

Dans une société où l'homme est le chef de famille, décide de tout et tient les cordons de la bourse, les femmes n'ont pas droit au superflu.

Mais cela dépend beaucoup des familles qui bien souvent sont plus "ouvertes" et la femme a une place plus grande en société tout en respectant les traditions.

Grosse journée aujourd'hui, plus de 20 km, mais j'adore marcher ! Je devrais bien dormir. A part le chien qui aboie de temps en temps (oui, il finira bien par se laisser) le silence règne, juste le souffle intermittent du vent sur la muraille à côte de ma tente.

Quatrième jour de trek. Foudoud.

Finalement les chiens ont beaucoup aboyé et le vent a bien soufflé, mais j'ai tout de même passé une bonne nuit en ayant un peu froid. J'ai eu la flemme de prendre une petite polaire et enfiler le pantalon de jogging. Ce soir j'y penserai si je campe.

Petit déjeuner, chargement de la mule, les préparatifs sont toujours un peu longs avant de se mettre en marche. Nous descendons toujours cette vallée assez encaissée aux roches noires découpées et à la maigre végétation dans ce paysage aride. Le ciel est bien brumeux ce matin et nous aurons cette brume toute la journée.

Nous sommes invités à boire un thé dans une famille. La bâtisse est grande et un peu en hauteur avec une superbe vue sur une clue et ses hautes falaises. La rivière est à sec et l'agriculteur se plaint du manque de pluie.

Avec le thé berbère, on nous sert du pain que l'on trempe dans de l'huile d'olive. Il ne faut pas mordre le pain et le retremper, ça ne se fait pas. De même que traditionnellement on mange avec les doigts en formant une boulette de nourriture au creux de la paume qu'on ingurgite sans toucher la bouche. Lors du couscous chez Hamou, le plat est placé au centre de la table et chacun se sert avec une cuillère, ustensile utilisé car il y a des invités et surtout moi, l'étranger. On boit en faisant couler l'eau d'une bouteille dans la bouche sans toucher le goulot des lèvres.

Il y a aussi des dattes mais étant en altitude (1700 m) elles sont assez maigres. Hamou offre des cacahuètes, il y a toujours un échange. En partant, le propriétaire m'offre des figues sèches craquantes.

Nous continuons notre chemin, passons un col et redescendons dans une autre vallée.

Arrêt près d'une petite rivière où un filet d'eau remplit quelques mares. Des grenouilles et même des poissons ce qui ne manque pas de me surprendre. Il doit toujours y avoir un peu d'eau. Hamou est obnubilé par les sources qu'il voudrait protéger, amélioré pour prévoir des arrêts lors de ses treks.

L'association Nomade développe aussi des gîtes chez les agriculteurs pour leur amener des touristes et donc un peu de revenu. L'aspect éducatif est aussi au programme, les enfants doivent souvent faire un long chemin pour se rendre à l'école et certains sont hébergés dans de la famille plus proche d'une école.

A Tagragra, l'aîné des enfants était en vacances à la maison et ce matin il partait dans la famille pour se rapprocher du collège. Sa sœur, plus jeune, va à l'école mise en place par l'association Nomade. Il ne manque plus qu'à trouver l'instituteur qui leur fera classe. Très généreux Hamou et jamais à court d'idées.

A l'abri au bord la rivière, Hamou cuisine puis nous déjeunons.

Pendant le repas, j'explore les mares de cette petite rivière. Elles sont remplies de grenouilles qui se précipitent dans l'eau dès que j'approche. Et pour les plus limpides, plein de petits poissons. Cette rivière n'a de l'eau que ce court trajet marqué par une végétation dense mais réduite, la transition se faisant immédiatement avec le désert aride.

Pas de repos, nous repartons pour deux petits kilomètres et une belle côte qui nous emmènent chez Hamou. Nous aurons marché 10,5 km aujourd'hui.

Oui, le troisième, Hamou notre hôte et ses deux filles. Sa femme visitant de la famille, sera absente. Hamou, mon guide me dira qu'ils sont certainement les trois seuls Hamou de tout le Saghro. Hamou, notre cuistot muletier, se marre.

Hamou prépare donc le thé pour recevoir ses invités, les filles rentrent les chèvres et je monte ma tente. Ce soir je dors couvert, je me suis un peu gelé la nuit précédente, nous sommes à 1 700 m, je vais garder mes chaussettes et ma polaire.

Ils ont l'habitude de dîner assez tard. Après un énième thé, nous mangeons de la soupe. Puis re thé, puis plus d'une bonne heure plus tard, les filles apportent le couscous. Il est servi dans un grand plat et tout le monde autour pioche à la grosse cuillère. La coutume voudrait qu'on mange avec la main en faisant des boulettes. Autant dire que je peux tout mettre à la machine … Mais je campe !

Tout le monde, les filles, notre hôte et nous même, partageons ce repas très convivial. Je suis content de dîner en compagnie de ces filles qui rient beaucoup aux plaisanteries de leur père et d'Hamou.

Le partage est très important chez les berbères. L'hôte offre toujours quelque chose et l'invité fait de même. Hamou sort toujours quelques biscuits, amandes, raisins secs même aux personnes rencontrées sur le parcours. Il me dira que c'est encore plus marqué ici dans les montagnes du Saghro.

Ce soir c'est très calme. On n'entend un peu les chèvres, mais elles sont assez discrètes. Comme le chien, qui n'a aboyé que trois fois. Par contre les Hamou discutent bien. Hamou parle beaucoup de l'Association Nomade, où et comment mettre en place un abri pour les touristes de passage. Mais je vois bien que Hamou pense à son lit et Hamou se demande ce qu'il va nous cuisiner demain ...

Cinquième jour de trek. Tawhyyant.

Hamou nous propose du pain frais.

Donc en attendant que le pain cuise, nous allons chercher de l'eau au puits près de la rivière. Hamou conduit son âne tandis que Hamou guide sa mule et je pars donc avec Hamou qui connaît les lieux comme sa poche.

Nous descendons jusqu'à la rivière où se trouve la source alimentant la famille. Nous continuons avec mon guide car il veut me faire voir un grand bassin qui était rempli par la rivière jadis, durant son enfance et où il pêchait des barbeaux. Là, il reste un petit bassin qui recueille un filet d'eau qui fait le bonheur des grenouilles.

Nous remontons par un autre chemin en escaladant un peu la falaise et arrivons au niveau du four à pain où une des filles fait cuire les galettes. Nous repartirons avec du pain frais.

Après le repas, descente dans la vallée.

Nous sommes prêts, la mule est chargée, et nous prenons la route. On remonte un peu la vallée jusqu'à la casbah De Imi n Ighissi vue la veille puis nous bifurquons dans une autre vallée. Un point d'eau avec une végétation très fournie. Des figuiers, lauriers roses, roseaux.

Le chemin devient difficile car il prend une gorge étroite et il faut aménager certains passages pour que la mule passe. Je suis toujours surpris par l'agilité de cette bête. Elle franchit des obstacles impressionnants. La gorge débouche sur un vaste plateau, nous sommes à 1960 m.

Nous trouvons un endroit pour déjeuner. J'en profite pour aller jusqu'à un petit pic rocheux qui surplombe le paysage. On voit jusqu'à Ighli au loin, quel chemin parcouru ! En attendant le déjeuner, je profite du peu de réseau pour voir un peu les messages. Il y a du vent et du soleil, je brûle …

On reprend le sentier et descendons dans l'autre vallée. Nous nous installons chez la famille de Moha,  nomades qui occupent un emplacement où vivait la famille de Hamou, mon guide.

Le dernier frère ayant occupé les lieux est parti pour la ville il y a quelques années. La vie nomade est vraiment difficile avec des hivers froids, des étés caniculaires, le manque d'eau, l'isolement qui pose vraiment problème lors de maladie. C'est pour cela que Hamou œuvre dans l'Association Nomade, essayant de leur faciliter la vie.

Ce soir je suis encore sous la tente et ne manquerai pas de me couvrir. Les deux Hamou ont la leur, il n'y a pas de pièce pour les accueillir. La famille a une grande tente nomade, c'est la première fois que j'en vois une dans le Saghro. Hamou me dira qu’ils sont là depuis deux semaines avec leur fille et belle fille.

Ce soir, repas berbère sous la tente nomade. Grande tente rectangulaire faite d'une bâche en laine des animaux de la ferme. Ici poils de chèvres et laine de mouton. L'espace est divisé en deux, le côté des hommes où on reçoit les invités. L'autre côté est occupé par les femmes, les deux filles et leur mère. Il y a le fils qui reste aux côtés de sa femme et leur bébé. Très jeune couple d'une vingtaine d'années. Les femmes participent aux discutions, surtout l'épouse de Moha qui plaisante beaucoup.

Repas traditionnel avec un couscous légumes. On voit bien que ce n'est pas l'opulence, repas qui apporte des calories avant tout. Hamou a aussi cuisiné des légumes que nous partagerons. Mais repas toujours animé, Moha, notre hôte aura beaucoup d'humour comme Hamou la veille. Beaucoup de plaisanteries et on voit qu'ils ont plaisir à recevoir du monde.

Hamou me dira que l'isolement pèse beaucoup l'hiver, ils sont parfois coupés du reste du pays par une tempête de neige ou des orages diluviens qui endommagent les chemins.

Après le repas, traditionnellement on s'installe autour d'un feu et on joue au jeu des énigmes qu'il faut bien entendu deviner. Il n'y a pas de feu mais Hamou se prête au jeu avec l'épouse de Moha qui lui soumettra plusieurs énigmes ... Je vais me coucher.

Fin du trek, retour à Handour.

Au loin Amguene N'Sfia et la plaine agricole.

Après notre rituel du petit déjeuner et le chargement de la mule, nous nous mettons en route. Le ciel est bien couvert et nous aurons un peu de pluie, juste pour embêter. Nous redescendons dans la vallée, au détour du sentier, j'aperçois un village en contre-bas, c'est Amguene N'Sfia. C'est là que nous nous dirigeons, nous allons déjeuner chez un des frères d'Hamou mon guide. Le plus jeune est présent avec sa petite fille et son épouse. Il y a aussi sa belle-sœur, épouse du plus âgé absent. Repas familial puis nous reprenons la route.

En chemin, Hamou me fera part des difficultés pour faire changer les choses. Il veut développer une culture avec irrigation gouttes à gouttes pour économiser l'eau qui se fait de plus en plus rare avec la sécheresse. Mais il se heurte aux réticences de ses frères qui préfèrent une agriculture traditionnelle avec les canaux d'irrigation qui gaspillent l'eau. Les puits sont souvent recreusés ou remplacés par un forage plus profond et le coût qui en résulte.

Nous cheminons tant tôt dans le lit de la rivière, tant tôt dans les cultures qui la bordent. On s'arrête souvent pour grappiller quelques dattes, quel délice ! Je n'aurais jamais mangé autant de grenades et de dattes douces et moelleuses. Mais faute de pluie et d'entretien, les palmeraies s'étiolent.

Ayant eu un peu de pluie, Hamou me dit que c’est idéal pour les scorpions qui en général sortent pour chasser. Une petite pause dans le lit de la rivière, et en me retournant j’aperçois une bestiole sur un rocher. Un scorpion !

Un dernier petit raidillon et nous arrivons à Handour où le chauffeur, qui nous avait déposés lors du départ, est là pour nous ramener à N'Kob.

On décharge la mule et rempli la petite fourgonnette. Je dis au-revoir à notre muletier en le remerciant pour la bonne cuisine qu'il nous a concocté durant une semaine et son efficacité à diriger sa mule lors des passages difficiles. Il lui faudra deux bonnes heures pour regagner son domicile. Vraiment content d'avoir fait tout ce périple en sa compagnie, il ne parlait pas beaucoup en français, mais nous nous comprenions.

Un au-revoir à notre mule pour avoir transporter tout notre attirail sans faillir. Même si elle semblait très chargée, Hamou son maître a toujours veiller à ce que les paniers soient bien équilibrés et bien disposés sur son dos. Je ne l'ai jamais vue en difficulté, la charge étant correcte pour elle et j'avais peine à la suivre ! Ciao belle mule ...

Arrivée au gite Berber Nomade Kasbah, je rejoins ma chambre pour une bonne douche avant de ressortir pour boire un dernier verre avec Hamou.

De l'importance de faire appel aux locaux.

Ce trek a été pour moi un enchantement. Des paysages somptueux, le Saghro est sauvage et c'est un paradis pour les passionnés de géologie. Une immersion totale dans la culture nomade, prendre conscience de leurs conditions de vie, leurs coutumes. Et Hamou m'aura beaucoup donné d'explications, d'anecdotes sur la vie qu'il a passé dans le Saghro de son enfance. Il connait chaque lieu, chaque famille, chaque tribu. Parfois avec beaucoup d'émotion comme dans ce dernier campement qui était autrefois celui de sa famille. Finalement son frère a quitté les lieux pour s'installer plus bas dans le village. De son enfance loin de ses parents trop éloignés de l'école ou du lycée. De ses années à l'université d'Agadir en fac de géographie et d'histoire.

C'était un trek assez physique certains jours, mais Hamou peut très bien adapter les étapes et faire un circuit plus court. Son action auprès des nomades pour apporter un peu d'autonomie aux femmes, des écoles aux enfants, des revenus aux familles est louable et témoigne d'une grande générosité.

Privilégiez cette authenticité plutôt que ces grosses agences qui soupaient les guides et n'apportent rien aux familles nomades, vous ne serez pas déçus !

ⵜⴰⵏⵎⵎⵉⵔⵜ ⵉⵎⴷⴷⵓⴽⴰⵍ ⵉⵔⵃⵃⴰⵍⵏ, ⵙ ⵜⴰⵖⵣⵉ ⵏ ⵢⵉⵎⴰⵏ ⵉⵡⴼⴳⴰⵏ ⴰⵎⴰⵣⵉⵖ.ⵜⵢⴷⴷⵓⴽⵍⴰ.

Merci mes amis nomades. Longue vie au peuple Berbère. Amitiés.

Tracé global de notre trek dans le Saghro.

Notre Trek, trajet dans le Saghro.

Vidéos de chaque étapes.

Maroc – Aït Ben Haddou, le Moyen Atlas, Kasbah du Glaoui.

Talamzit

Un printemps en Pays Berbère.

Maroc Flag

ⵜⴰⴼⵙⵓⵜ ⵖⵓⵔ ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ

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De Zagora vers Ouarzazate.

Notre trajet de Zagora vers Aït Ben Haddou.

Pour échapper aux tempêtes de sables, nous remontons vers le moyen Atlas. Départ de Zagora pour Aït Ben Haddou dans le moyen Atlas.

Sur notre route, de nombreuses kasbah abandonnées dont nous apprécions l'architecture, mais aussi des paysages désertiques et grandioses.

Nous circulons dans la vallée du Drâa, de nombreuses familles font leur lessive dans la rivière en faisant sécher leurs effets au soleil.

Pour ce trajet de Zagora à Aït Ben Haddou, nous empruntons des routes secondaires qui nous permettent de visiter d'anciennes kasbah et profiter de paysages magnifiques.

Nous commençons par la Kasbah des Caïds à Agdz puis prendrons un guide pour le Ksar de Tamnougalt.

La Kasbah des Caïds est assez récente, elle date des années 1930. Construite en pisé avec la terre environnante, elle s'intègre dans le paysage et semble aussi âgée que les autres.

Puis nous prendrons un guide pour la visite du Ksar de Tamnougalt datant du XVIe siècle. Il nous conduit dans un dédale de couloirs, salles, ruelles. Ce Ksar est toujours habité et une populations de juifs y habitaient avec synagogue, ateliers mais ils sont partis depuis bien longtemps...

La Kasbah des Caïds âgée de 170 ans mais semblant bien plus vieille.

Le Ksar de Tamnougalt du XVIe siècle.

Le Ksar de Tamnougalt du XVIe siècle.

Nous quittons la vallée du Drâa.

Nous quittons la vallée du Drâa et poursuivons vers Ouarzazate que nous dépassons pour nous rendre à Aït Ben Haddou. Nous avons retenu un hôtel qui se révèle très bien situé face au Ksar de Aït Ben Haddou.

La route traverse les paysages désertiques que nous affectionnons et nous nous retrouvons de plus en plus en altitude, les températures baissent de nouveau et nous sortons nos polaires.

Entre Agdz et Ouarzazate.

De Ouarzazate vers Aït Ben Haddou.

Après notre installation "Chez Brahim", nous irons visiter le Ksar Aït Ben Haddou à la lumière de cette fin de journée. Brahim nous fait accompagner par un guide local qui nous donnera moult informations sur ce Ksar.

Bien qu'un peu modifié par des tournages cinématographiques successifs, il garde son aspect de caravansérail almoravide du XIe siècle et est sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Sur la droite en base de la photo, on peut voir un grand portail ainsi qu'un plus petit plus à droite qui ont été construits pour les besoins de plusieurs films (Lawrence d'Arabie, Jésus de Nazareth, Games of Thrones) Ces productions hollywoodiennes ont aussi permis de restaurer, pour ne pas dire reconstruire, une bonne partie du Ksar.

La plupart des habitations sont occupées par des marchands de souvenirs bien que quelques familles y habitent toujours. Nous suivons notre guide qui nous amène jusqu'à l'agadir, le grenier à grain du Ksar qui culmine au sommet de la colline. Nous voyons l'ancienne synagogue ainsi que les kasbah entourées de petites maisons. La lumière de fin du jour est propice aux photos vue du haut car l'exposition est idéale.

Grande boucle jusqu'à Télouet, la Kasbah du Glaoui.

Village proche du Moyen Atlas.

Après le petit déjeuné sur la terrasse de l'hôtel avec pour vue le Ksar Aït Ben Haddou, une visite du village fortifié pour le voir avec une autre exposition puis nous prenons la route pour une grande boucle qui nous conduira jusqu'à la Kasbah Télouet.

La vallée que nous empruntons est magnifique avec les roches aux tons rouge, du clair au très sombre.

Quelques arrêts à Tamedakhte pour une ancienne kasbah et Timal pour des paysages sublimes. Puis nous arrivons à Télouet et sa Kasbah.

Nous arrivons à Télouet et allons visiter la kasbah du Glaoui. Téoulet se situe sur la route des caravanes entre Marrakech et Ouarzazate et est la ville natale de Hadj Thami el Glaoui surnommé le Pacha de Marrakech.

Lorsque nous arrivons, un tournage est en court mais la visite de la Kasbah est possible. De l'extérieur cette kasbah parait en ruine, mais dès que l'on y pénètre, les pièces ont été restaurées et certaines d'entre elles ont conservé leur splendeur. Les toits comportaient une couverture en tuiles vernissées vertes.

Seulement quelques pièces sont meublées et d'autres présentent des mur nus. Mais les parties restaurées sont magnifiques avec des stucs finement ciselés, des zelliges sur les murs, des plafonds en cèdre, c'est vraiment splendide. Cette kasbah, appelée aussi Palais du Glaoui, a été construite entre le XVIIIe et XIXe siècles. Située sur la route des caravanes mais aussi à proximité de mines de sel, les Pachas en ont tiré leur richesse.

L'engagement du Pacha Glaoui avec les français lui vaut une déchéance à l'indépendance et la kasbah est abandonnée et sombre dans l'oubli et la décrépitude.

Après notre visite et un thé, nous reprenons la route  qui serpente entre les sommets enneigés de l'Atlas. Nous terminons notre boucle en rentrant à Aït Ben Haddou que nous irons de nouveau visiter, on ne s'en lasse pas d'une telle splendeur.

Sur les routes de l'Atlas.
Le Ksar d'Aït Ben Haddou.

Grande boucle dans l'Atlas.

Grande boucle dans l'Atlas.

Aujourd'hui, nous partons pour une grande boucle dans l'Atlas. Nous ne sommes pas sûr de passer sur toutes les routes ou pistes et nous partons donc un peu à l'aventure.

Sur la route, nous passons près du complexe solaire d'Ouarzazate, à la pointe de la technologie.

Puis nous poursuivons en direction de l'Atlas aux sommets enneigés.

Le complexe solaire de Ouarzazate comporte trois types technologie.

Une partie de production électrique avec les panneaux solaires photovoltaïques, une autre partie thermique avec production de vapeur à partir de miroirs concaves qui concentrent l'énergie solaire sur des tuyaux horizontaux.

Une troisième partie du parc avec des miroirs qui concentrent les rayons du soleil au sommet d'une tour et chauffent du sel. L'avantage de cette dernière technologie est que le sel fondu peut être stocké et utilisé la nuit pour produite de l'électricité en produisant de la vapeur. Lors de notre passage, les miroirs concentraient les rayons du soleil sur un point décalé par rapport à la tour, d'ou ce petit "nuage blanc" juste à coté.

Cette boucle dans l'Atlas nous sera assez difficile, enfin surtout pour Ludo qui conduit. Nous commençons par une route en travaux sur 60 km. Bon ça roule mais sur une piste souvent défoncée par les travaux.

Nous allons en direction de Demnate et évitons cette ville pour prendre un bon café. Puis nous poursuivons en direction de Tabant.

Tout au long de ce périple, nous voyons les sommets enneigés de l'Atlas et nous sommes dans des vallées proche de 2000 m d'altitude. Les paysages sont splendides, le contraste des roches rouges, ocres, de la végétation dans le fond des vallées et la neige sur les sommets.

Au loin nous voyons une grande barre montagneuse couverte de neige et nous nous demandons où va passer la route. Lorsque nous commençons à gravir cette chaîne couverte de neige, la route fini par être encadrée par les chutes de neige de ces derniers jours et nous nous demandons si la voiture pourra passer.

Nous atteignons un premier col à 2917 m et le paysage est magnifique. Mais dès que nous franchissons le col et passons sur l'autre versant, le paysage est tout simplement féerique.

Au col d'Ighir n'Tissent

Nous sommes subjugués par une telle beauté, on ne s'y attendait vraiment pas. Finalement la tempête de sable dans le sud aura été bénéfique. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car il reste encore beaucoup de route et l'après-midi est déjà bien avancée.

Nous poursuivons donc la route qui descend vertigineusement dans la vallée puis elle remonte vers une autre chaîne enneigée.

Une fois redescendus, nous remontons une nouvelle chaîne de montagnes et passons par un col à 2947 m et l'autre versant, bien que différent, est magnifique.

Nous avons la chance de passer ces deux cols en fin de journée et que ces deux vallées soient orientées est-ouest avec une jolie lumière de fin de journée qui donne ces tons chauds aux photos.

Nous poursuivons notre route et aboutissons dans une petite village à la nuit tombée. Nous suivons la direction "Ouarzazate" mais à un moment nous ratons la route et emprunterons une mauvaise piste caillouteuse sur plus de 45 km. Heureusement la route devient plus carrossable lorsque nous atteignons des villages.

Un message à l'hôtel pour les avertir que nous arriverons très tard et qu'ils nous gardent de quoi dîner. Nous arriverons tard à Ouarzazate puis direction Fint où se trouve notre hôtel dans une palmeraie.

Finalement, notre boucle dans l'Atlas aura duré plus de 13 heures et nous aurons parcouru 481 km. Ludo arrivera éreinté de ce périple !

Ouarzazate.

La Kasbah de Ouarzazate.

Après notre nuit dans la palmeraie de Fint, nous retournons à Ouarzazate pour rendre notre véhicule.

Nous en profitons pour visiter la Kasbah Taourirt de Ouarzazate, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO et très bien restaurée.

Au final, nous aurons parcouru 2112 Km lors de ce séjour au Maroc. Les routes étaient relativement en bon état et nous n'avons pas vu beaucoup de déchets traîner dans les bas-côté, bien moins de chez nous dans le sud de la France ! Les villes et villages traversés toujours très bien entretenus et propres.

L'accueil des marocains a toujours été chaleureux et les marchands de souvenirs ne nous ont jamais harcelé, parfois un peu insistants. Les hôtels toujours confortables, propres et décorés avec gout.

Nous avons senti une détresse car cela fait bientôt deux ans que le tourisme est interrompu par la crise sanitaire du COVID et les revenus du tourisme font vivre beaucoup de monde.

Nous aurons vu le Maroc profond, celui des nomades et paysans qui vivent des ressources de leurs terres et les sécheresses successives rendent leur vie bien difficile. Mais ils gardent le sourire et nous accueillent chaleureusement en proposant un thé.

Belle expérience !

Notre trajet cumulé au Maroc.

Maroc – Errachidia Meski Rissani Merzouga Zouala Zagora

Merzouga

Un printemps en Pays Berbère.

Maroc Flag

ⵜⴰⴼⵙⵓⵜ ⵖⵓⵔ ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ

Maroc Flag

En direction de Rich.

Trajet de Tighir à Zouala.

Nous partons en direction de l'Est avec comme objectif le désert à la frontière Algérienne.

Nous quittons la palmeraie de Tinghir et retrouvons les paysages désertiques en reprenant la route pour Tamtetoucht que nous poursuivons au-delà.

En prenant de petites routes (ou pistes) nous traversons le Maroc profond, visitons de petits villages typiques et visitons d'anciennes kasbah en ruines ou plus ou moins restaurées. Nous rencontrons très peu, pour ne pas dire aucun touriste.

Plateau désertique du Maroc profond.

Circulant sur un grand plateau d'altitude (1 500 à 1 800 m) le désert a repris ses droits et rares sont les zones de verdures. C'est lorsque nous redescendons dans l'étroites vallées que les oueds (rivières) apportent l'eau nécessaires aux cultures. Sinon, seules des chèvres et brebis trouvent de quoi se nourrir avec cette maigre végétation.

Difficile de photographier les femmes qui généralement se cachent ou nous invectivent pour nous signaler leur refus. Les chèvres ne se plaignent pas !

Nous croisons des nomades avec un âne chargé de branchages pour le feu et le bétail.

De Rich à Zouala.

Rich.

Un arrêt à Rich pour prendre un thé et faire quelques achats. Nous voyons des cigognes sur le minaret d'une des mosquées de la ville. C'est la première fois qu'il y en a autant sur un seul minaret. Il faut dire que sur celui-ci, elles ont beaucoup de place. C'est la saison des amours et de leur reproduction.

Nous continuons notre route en allant vers le sud. Nous avons comme objectif les dunes de sable de Zouala.

Peu après Rich, notre route prend la direction du sud vers Errachidia.

Zouala.

En route, nous voyons cette ancienne kasbah en ruine. Nous continuons en passant par Errachidia et progressons vers le sud.

Nous nous arrêtons à Meski pour voir la "Source Bleue". Quelle déception ! Dans un parc quasiment abandonné, un jeune guide nous conduit voir une sorte de piscine avec un peu d'eau au fond et quelques poissons. La grotte où devrait sortir l'eau n'est plus que l'ombre d'elle même. Le guide nous expliquera qu'à cause de la sécheresse, les agriculteurs pompent dans la nappe phréatique qui baisse et n'alimente plus la source. Ne faites pas ce détour, c'est franchement moche.

Nous circulons sur un vaste plateau désertique et au détour d'un virage, la palmeraie nous apparaît en contre-bas. Cette palmeraie serpente au grès du parcours de l'oued Ziz sur des dizaines de kilomètres. Nous descendons et trouvons une guesthouse bien sympathique. Nous nous installons et partons visiter une partie de cette grande palmeraie et leur village. L'accueil dans les villages est mitigé et la circulation dans les étroites ruelles est problématique.

La palmeraie de Zouala.

De Zouala à Merzouga.

Désert et dunes à Merzouga.
Notre trajet jusqu'à Merzouga et les dunes.

De Zouala, nous reprenons notre route vers le sud et finissons par atteindre Merzouga aux portes du désert. Nous essayons de faire quelques photos des dunes et nous sommes accostés par le patron d'un hôtel que nous suivons. Cela tombe bien car nous n'avions rien retenu.

Nous nous retrouvons donc à la lisière du désert dans un hôtel confortable pour la nuit. Lors de notre arrivée, le vent se levait et deux heures plus tard il souffle bien fort soulevant des nuages de poussière qui limite la visibilité. Je ne baverais par cette tempête et passerais la fin de l'après-midi à lire dans notre chambre.

Ludo ira explorer les ruelles de Merzouga ainsi que le début du désert, mais il ne fera que peu de photos car trop de poussière.

De Merzouga à Zagora.

Le désert aux portes des habitations.

Zouala

Notre trajet de Merzouga à Zagora.

Ce matin le vent est tombé et l'atmosphère est redevenue limpide, mais notre hôtelier nous dira que le vent va de nouveau se lever et nous le constaterons quelques heures plu tard en quittant Merzouga.

Du coup notre programme est perturbé, chamboulé et nous devons trouver un nouvel itinéraire. Nous décidons de remonter dans les montagnes car nous aurons froid mais le temps sera plus clément. Nous irons dans un premier temps à Zagora.

Nous repassons par Rissani où nous nous arrêtons pour visiter le mausolée mais il est fermé pour cause de COVID. Nous allons un peu plus loin pour visiter un Ksar (village fortifié) le Ksar Ouled Abdelhalim.

Le Ksar Ouled Abdelhalim présente de jolies pièces assez bien conservées mais l'ensemble mériterait une bonne restauration. Nous n'aurons pas accès aux parties habitées. Nous irons aussi visiter le Ksar El Faidha où se trouve une résidence royale mais en restauration et donc fermée.

Poursuite de notre itinéraire en direction de Zagora. Nous suivons une grande chaîne de montagne entourée d'une paysage désertique où on ne verra que quelques dromadaires. Une partie de ce paysage ressemble à de la savane avec des acacias disséminés.

Nous arrivons à Zagora où nous avons retenu une chambre dans un riad de la palmeraie.

Une fois installé dans le Riad Soleil du Monde, on nous propose d'aller visiter une ancienne kasbah qui comprend un quartier juif dont les occupants sont partis depuis plusieurs années. La synagogue a été transformée en mosquée ...

Repas au riad en terrasse, les températures sont nettement plus douces. Nous dînerons d'un éternel tajine au poulet.

Le lendemain, nous repartons en direction de Ouarzazate puis de nouveau dans les montagnes.

Maroc – Boumalne, gorges de Dadès et de Todra

Boumalne Dadès

Un printemps en Pays Berbère.

Maroc Flag

ⵜⴰⴼⵙⵓⵜ ⵖⵓⵔ ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ

Maroc Flag

Première étape, Boumalne.

Panorama de la Kasbah D'Idis à Aït Youl.

Boumalne.

Notre trajet de Ouarzazate à Boumalne.

Après nos 3 jours de trek dans le Saghro, nous retournons à Ouarzazate où nous récupérons notre véhicule et partons en direction de Boumalne. Nous trouverons un hôtel très sympathique et surtout très bien situé avec une vue panoramique extraordinaire !

De la terrasse de cet hôtel, La Kasbah D'Idis, nous avons cette vue superbe qui va jusqu'à l'Atlas enneigé (Vue au-dessus).

Arrivés en fin d'après-midi, nous irons nous balader au pied de cet hôtel pour voir les cultures verdoyantes de cette vallée ainsi que quelques anciennes kasbah tombant en ruines.

Nous sommes étonnés des températures très fraîches pour ne pas dire glaciales, mais nous sommes en altitude et le printemps ne fait que commencer.

Les Gorges de Dadès et les Doigts de singes de Tamellalt.

Trajet pour les Gorges de Dadès puis nous irons jusqu'au bout de la route.

Le lendemain, nous partons pour les Gorges de Dadès. L'avant-veille il a neigé sur le moyen Atlas et nous voyons les sommets saupoudrés de blanc.

Nous arrivons au niveau des gorges de Dadès. Cette impressionnante gorge, très étroite, encaissée, est vraiment spectaculaire. Nous la traversons à pied le nez en l'air pour nous rendre compte du côté insensé de ce canyon si étroit. La petite rivière y coule paisiblement.

Nous continuons la piste au-delà de Immi Ouarg puis prenons la seconde jusqu'à Aït Ounebgui où nous prendrons un thé berbère. Un jeune étudiant nous expliquera que le gouvernement à donner des plans de pommiers et que toute la région cultive ce fruit. Un barrage hydraulique est en construction, l'eau est un gros problème au Maroc car il y a très souvent des longues périodes de sécheresse. Tout au long du séjour, les marocains attendaient la pluie.

Nous reprenons la route dans l'autre sens pour redescendre.

Plateau désertique et vallée cultivée, sommets enneigés.

Un arrêt à Aït Ouglif pour voir les "Doigts de Singes", formation étonnante d'érosion du fameux conglomérat (ou pudding). C'est très beau avec les anciennes Kashbah en ruines du même coloris, ton sur ton qui tranche de la végétation.

Nous rencontrerons vraiment beaucoup de kasbah en ruine. On nous expliquera que cet habitat n'était plus vraiment fonctionnel et que les villageois ont rebâti leur maison plus loin laissant l'ancienne peu à peu se dégrader. Elles sont construites en pisé, donc en terre cru ce qui les rendent particulièrement fragiles même si il pleut rarement, les pluies diluviennes dégradent les murs et toits.

Cette roche est particulièrement torturée à en voir les strates pliées. Dans le Saghro, on retrouve des strates géologiques très anciennes, plusieurs millions d'années..

Toujours des kasbah en ruines qui se confondent dans le paysage.

Les gorges du Todra.

Notre trajet d'Aït Ibrirem à Tamtatoucht et hôtel à Tinghir.

Aujourd'hui, nous visiterons les gorges du Todra et ferons une jolie randonnée sur les hauteurs du massif permettant de voir la ville de Tinghir et son immense palmeraie.

Nous finirons notre journée dans un bel hôtel en bordure de la palmeraie.

Nous commençons donc par visiter ces fameuses gorges et nous ne serons pas déçus car elles sont encore plus spectaculaires que celles de Dadès. Elles sont formées par une grande faille de 300 m creusant un ravin dans le massif calcaire.

Nous rencontrons sur notre route des canaux partant d'oued (rivière) pour alimenter les villages et leurs cultures en eau. Ce système d'irrigation est ancestral, le canal principal dessert de très nombreuses parcelles et c'est une personne désignée qui s'occupe du partage de l'eau, ressource primordiale, source de bien des querelles et batailles.

La route serpente dans les gorges de Todra.
Une jolie randonnée qui contourne les gorges de Todra.

Belle randonnée autour des gorges du Todra en les contournant. Nous marcherons 11 km avec plus de 600 m de dénivelé positif et un passage à 1953 m d'altitude. Nous retournerons à notre point de départ en passant par les gorges du Todra à pied.

Cette randonnée sur le plateau qui surplombe les gorges nous permettra de voir Tinghir et sa palmeraie. Nous continuons la route jusqu'à Tamtetoucht où nous prendrons un thé berbère.

Nous trouvons un hôtel en bordure de la palmeraie. La Palmeraie Guesthouse, très bel hôtel à la décoration typiquement berbère et à l'accueil chaleureux, je recommande.

Maroc – Trois jours de randonnée dans le Djebel Saghro.

Djebel Saghro

Randonnée dans le Djebel Saghro

ⵜⴰⵏⵢⵓⴷⴷⵓⵜ ⴳ ⵉⴷⵓⵔⴰⵔ ⵏ ⵚⴰⵖⵔⵓ

Arrivée au Maroc et transfert à N'Kob.

Mimou nous accueille à Berber Nomad Kasbah.

Dès notre arrivée à Ouarzazate, un taxi envoyé par l'hôtel nous conduit à N'Kob où nous logerons à la Berber Nomad Kasbah. Mimoun nous accueille et nous visitons la petite ville de N Kob et ses nombreuses kasbah.

Le soir, notre guide Hamou, vient pour mettre au point l'itinéraire que nous suivrons et voir avec lui ce que nous devons emporter pour trois jours. Le matin, nous partons pour notre point de départ où nous attendent Zaid et Ahmed, le cuisinier et son aide de camp ainsi que leur deux mules pour porter matériel et bagages.

Le soleil brille, il fait très beau en cette fin du mois de mars mais la température est très fraîche.

 

Nous sommes accueillis par ⴰⵎⴰⴷⴰⵏ ⴰⵎⴰⵣⵉⵖ (Le peuple Berbère).

Premier jour de trek.

Nous commençons notre trek conduits par Hamou tandis que nos aides, Zaid et Ahmed, partent de leur coté avec les mules.

Nous cheminons dans le lit d'une petite rivière que nous remontons à travers de belles gorges. Puis nous débouchons sur des cultures et les aiguilles du Saghro nous apparaissent au loin.

C'est le début du printemps dans le Saghro et les cultures d'orge, de luzerne verdissent le paysage. Les amandiers ne sont plus en fleur mais déjà les embryons d'amande sont présents et le reste des arbres présentent des feuilles naissantes donnant au paysage une douceur réconfortante. Îlots de verdure cernés par l'aridité des montagnes environnantes.

Hamou, notre guide au Maroc dans le Djébel Saghro.

Nous rejoignons Zaid et Ahmed qui  préparent le repas et installent la natte sur laquelle nous le prendrons. Notre cuisinier nous préparera une salade de crudité et un  tajine. Malgré la précarité de l'installation, nous ferons un bon repas équilibré et savoureux.

Nous repartons et grimpons toujours en direction du col en passant sous une grande falaise. Arrivé au col à 2200 m, nous redescendons en direction de notre campement à 1 700 m d'altitude, l'équipe logistique étant déjà arrivée et prépare le repas du soir.

La redescente du col est fabuleuse avec un panorama fantastique sous une lumière de fin de journée qui met en valeur le grès rouge des falaises.

Nous arrivons à notre campement en fin d'après-midi. Plus de 7 heures de randonnée, 18 km de parcourus avec plus de 700 m de dénivelé positif ... Belle balade !

Mais Hamou a su nous ménager, bon rythme, poses régulières et nos discussions sur la faune, la flore, les minéraux vraiment inintéressantes, un bon guide connaissant bien le Saghhro, sa région natale.

A notre arrivée au campement, le repas était en préparation, le thé nous attendait sous une tente pour nous abriter du vent mais aussi de la fraîcheur pour ne pas dire du froid. Nous montons notre tente et installons le couchage. Repas copieux et délicieux. De nouveau un thé en fin de repas. Nuit de repos dans un silence absolu car bien loin de tout village ou ville. Ciel limpide et très étoilé, pas de pollution  lumineuse, des myriades d'étoiles, merveilleux !

Second jour de trek.

Nous traversons de somptueux paysages.
Le matin au petit déjeuner.

Après une nuit de repos, nous prenons notre petit-déjeuner entourés d'un somptueux paysage. Comme pour les repas de midi et du soir, nous ne manquons vraiment de rien. Grosses crêpes, café, vache-qui-rit, confitures... Nous prenons des forces pour la suite du trek.

Nous rangeons nos affaires, refaisons nos sacs, démontons notre tente et nous nous mettons en route. Nous croisons un campement de nomades et leur troupeau de chèvres.

De notre campement, nous remontons sur un plateau pour changer de vallée.

Chemin faisant, j'observe les pierres et le Saghro est un paradis pour un géologue en herbes que je suis. Les terrains sont très âgés, entre 400 et 350 millions d'années. On y observe de beaux cristaux de cristal de roche mais aussi des nodules dont l'intérieur est rempli de cristaux ou du poudre noire très fine.

Bien que claire semée, nous sommes au printemps et de nombreuses plantes sont en fleur et ce sont adaptées à ce climat aride. Bien que la température oscille entre 6°c le matin et un peu moins de 20°c dans la journée, Hamou me dira qu'en plein été, elles atteignent facilement 40° à 45°c

Nous traversons de somptueux paysages.

Nous finissons par arriver au campement du déjeuner déjà aménagé par notre équipe logistique. A l'ombre des beaux amandiers, nous prenons notre repas au bord d'un champ d'orge. Un peu de repos puis nous repartons en suivant le cours d'une petite rivière.

Nous croisons Zaid et Ahmed sur leur mules qui se dirigent vers le campement du soir que nous atteignons en fin d'après midi.

Nous traversons de somptueux paysages.

Notre second campement est proche d'un petit village et les enfants viennent curieux d'avoir la visite d'étrangers.

Confection d'un pain à la berbère.

Zaid et Ahmed préparent déjà le repas du soir et nous assistons à la fabrication de pain cuit à la berbère sur des pierres chaudes.

Composé de farine de blé, de maïs et de semoule, Zaid pétrit énergiquement la pâte et la laisse reposer pendant qu'il prépare le foyer pour la cuisson.

Des pierres sont bien rangées, un feu est allumé dessus pour les chauffer. Puis débarrassées de la cendre, Zaid étale le pâton dessus. Avec des branches de palmier il faire cuire le dessus du pâton pour y déposer des graviers afin qu'ils n'y collent pas. Puis un feu est allumé au-dessus pour cuire le pain.

Une fois cuit, les graviers sont enlevés, la cendre balayée et le pain retiré.

Nous passons à table !

Lors de cette seconde journée de trek, nous aurons parcouru 18,8 km en 5 heures environ et nous sommes passés de 1840 m à 1 302 m d'altitude. Petite journée !

Troisième jour de trek.

Aiguilles dans le Djebel Saghro.

Après le petit déjeuner, nous reprenons notre route après avoir plié nos affaires, fait nos sacs, rangé la tente. En chemin nous rencontrons un jeune garçon qui vend de petites décorations en laine colorée, j'en ai déjà achetées plusieurs pour ma sacoche photo.

Nous empruntons le lit de la rivière avant de monter vers un plateau. De fabuleuses aiguilles rocheuses commencent à apparaître. Nous cheminons jusqu'à un camp de nomades perdu dans une immensité entourés de barres d'aiguilles magnifiques.

Hamou discute avec les femmes et nous sommes invités à boire un thé. Le mari est parti avec un fils pour travailler aux champs et les femmes s'occupent des chèvres et brebis mais aussi du linge.

Quelques photos durant la préparation du thé et j' hallucine, leur petite maison en pierres sèches est au centre d'un cirque d'aiguilles en demi cercle ouvert sur une vallée immense !

C'est la "Petite Maison dans la prairie" façon berbère, ici c'est désertique, c'est minéral, c'est vrai.

Et à la fois aussi très terrifiant de ce dire que cette famille vit ici dans un froid glacial, neige en hivers, une canicule durant tout l'été ( jusqu'à 45°c) Les femmes vont parfois loin et bas pour trouver de l'eau.

La vie doit être bien rude dans ce paradis visuel.

Un petit billet pour remercier la famille et nous repartons en direction de la grande vallée. Tout le long de ce trek, j'ai souvent le regard qui observe les pierres et terrains que nous rencontrons et je ne suis pas déçu par ce que je vois. Des granites très particuliers, des roches avec des géodes incluses, un régal !

Sur le plateau, un camp de nomades dans un paysage fabuleux.

Durant le trajet, on peu observer une immense faille où on voit bien son trajet rectiligne qui remonte la pente et ce n'est donc pas la trace de l'érosion hydrique mais bien une faille tectonique.

Des photos avec Hamou, des enclos pour bétails et bien sûr des aiguilles. Ici la pierre est d'un beau ton saumon, jaunâtre et est constituée d'un pudding (ou conglomérat) avec de gros galets inclus dans une gangue.

Nous arrivons en vue du campement du déjeuner. Zaid et Ahmed ont déjà tout préparé et lorsque nous arrivons, on nous sert un thé berbère à la menthe accompagné de cacahuètes. A la fin du repas, nous remercions et disons au-revoir à Ahmed qui rentre chez lui. Puis nous reprenons le sentier de retour.

Aiguilles dans le Djebel Saghro.

Nous finissons notre trek au même point de départ. Nous remercions Zaid et rentrons à notre hôtel en voiture.

Lors de cette troisième étape, nous avons marché 18,8 km en 5 heures en passant de 1703 m à 1380 m d'altitude. Le total de notre trek en 3 jours, 53 km. Assez content de cette merveilleuse balade dans le Saghro.

Arrivés à notre hôtel, Minoum nous dit que nous sommes invités dans la famille du propriétaire de l'hôtel pour déguster un couscous en compagnie de 5 autres clients de l’hôtel. Ambiance bon enfant, les discussions vont bons train et nous comprenons bien qu'ici nous sommes en territoire berbère et non pas arabe.

3 jours de trek, 53 Km de parcourus.

Ainsi se terminent notre séjour à N'Kob et nos trois jours de trek. Un accueil chaleureux et des paysages de folies, nous qui aimons particulièrement les contrées désertiques, ces montagnes sans végétation où la Terre est à nu et expose ses merveilles.

Le lendemain, nous repartons pour Ouarzazate et nous récupérons notre véhicule de location pour de nouvelles aventures.

Je vous invite à visionner l'autre site, celui des photos, où il y a plus de photos ainsi que des commentaires sur notre voyage au Maroc.